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Exposition à la librairie « La folle Aventure » à la librairie de Trévoux (01)
Aujourd’hui c’est l’accrochage à la librairie de Trévoux, 3 grande rue. Le nom de celle-ci : la folle aventure, illustre bien l’exploit d’ouvrir une librairie de nos jours. J’ai encore eu le temps de retoucher une grande toile, finalement il y aura tout de même quelques visages parmi lés autres toiles abstraites. Le vernissage est samedi prochain à 10h30 avec une lecture de quelques poèmes par Georges. Je serai présent. Affiche de l’expo à partager si vous connaissez du monde dans la région Une grande toile 100x100cm acrylique et fusain|couper{180}
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Exposition Librairie "la folle aventure" Trévoux (01) ( vidéo)
Il y a le visage du souvenir celui que la pensée redessine Le visage absent que brouillent les superpositions les effacements partiels Le visage revenu trop vite glissant comme un éclair le visage indomptable fuyant instable qui joue à cache-cache Il n'a que faire des sentiments le visage estompé entre sourire et mort Est-ce un signe d'amour Cet appel au visage qui ne vient pas Qui est tourné résolument vers d'autres lumières Qui n'est que calotte clairsemée Un envers d'humilité Un refus obstiné à l'appel Ce visage toujours absent Qu'on a pourtant vu. Georges CHICH "Quelque chose qui illumine" Coll.POESIE XXI jacques andré éditeur. https://youtu.be/_Q5aOvDMKEEvidéo Exposition "Rendez-vous autour de quelque chose qui illumine" Librairie "La folle aventure" Trévoux (01)|couper{180}
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Accrochage
J’ai mis des pitons, des ficelles, pour que tout cela tienne. On m’a confié quatre vieux murs, blancs immaculés pour accrocher mes toiles à la folle aventure, librairie associative du village de Trévoux. Et je ne regrette pas du tout le voyage ! L’agencement s’est fait comme par magie cette fois. Et en attendant la vidéo voici quelques photos ! Quelques images de l’accrochage à la folle aventure, librairie de Trévoux|couper{180}
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L’importance des dégradés en peinture.
brou de noix et encre de chine format 20x20 cm La dégradation pour la plupart des gens n'est pas un mot porteur de joie, d'espoir, de beauté à contrario du peintre que je suis. J'aime les dégradés de toutes sortes. Les dégradées aussi, et durant longtemps en raison d'une homonymie qui prend sa source dans mon esprit naïf, enfantin. Les femmes plus âgées que moi décorées de ridules, de rides, de plis et de traits tombant m'attiraient toujours bien plus que les jeunes à la peau lisse et à la cervelle toute entière tournée vers des avenirs à construire, des foyers à entretenir, des marmots à fabriquer puis à choyer, ou pas d'ailleurs. Il y a certainement une relation de dégradé à dégradée que je n'avais guère soupçonnée alors. Car finalement c'est en ouvrant les yeux sur ma propre dégradation, je veux parler de ces changements parfois imperceptibles qui me font passer d'une valeur à une autre, que j'ai enfin compris ma quête des reflets. Possible que peindre ou s'allonger sur un divan participent d'une même motivation qui est celle de comprendre le dégradé, de se le raconter à voix haute et en couleurs de longues heures, de longues années, pour enfin atteindre à l'expertise, au geste sur, au dosage parfait sur la langue ou bien au bout du pinceau. j'ai toujours été fasciné par cette histoire, le fait de tellement s'attarder sur la confection des fonds chez Botticelli. Il parait qu'il pouvait y passer des jours, des semaines, des mois parfois...Trouver les bons passages ( pas sages) d'une valeur à une autre, échanger les points de vue de soi-même à soi-même, surtout entre une perception masculine et féminine, de ce fond notamment sur lequel peindre un beau sujet, de préférence religieux, ou mythologique. Un beau dégradé ne montre aucune dureté, aucune frontière. D'une certaine manière il m'évoque une image de liberté tout à fait discrètement, comme une femme âgée se livre sans pudeur à l'aventure de l'anonymat dont j'aurais été un des acteurs avant de comprendre que j'étais peintre plus que Don Juan ou gigolo.|couper{180}
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Tristesse de l’orgasme en peinture.
L'horrible fresque ratée de Jésus, Ecce Homo, a désormais son musée - L'Express C'est comme lorsqu'on tourne la dernière page d'un roman qui nous a plu, comme lorsqu'on voit un ami partir au coin de la rue, lorsqu'on comprend que la passion s'achève une fois sa tache accomplie. Ou lorsqu'on qu'on se réveille soudain après l'orgasme et peu importe qu'il provienne de la chair ou de l'œuvre achevée. Un manque de gratitude total, semble nous murmurer encore encore alors que le fantôme de l'extase s'est à peine revêtu de son suaire et qu'il se tire au-delà. C'est rigolo, grotesque, burlesque finalement et je crois qu'il vaut mieux en rire, mieux : en sourire. Car c'est la tristesse qui nous est forcément échue en tant que consommateur. Dans ce personnage étriqué que l'on nous demande, sans nous le demander toujours tout haut de pénétrer, comme on essaie de chausser des souliers trop petits. L'orgasme devenu reflexe pavlovien qui, sitôt achevé délaisse ce qui l'aura crée pour s'en détourner et se jeter immédiatement presque sur "autre chose". Que ce soit une autre femme, un autre homme, une autre toile, peu importe sur quoi l'on jettera alors son dévolu pour réitérer l'expérience de l'orgasme. Au bout du compte cela devient une dépendance. On ne peut aimer vraiment dans un tel but ni peindre. On se rend compte tôt ou tard de cette supercherie. C'est là le moment important d'ailleurs. Une fois qu'elle est vue, ferme t'on les yeux ou bien aiguisons nous l'acuité ? that is the question Ce n'est pas to be or not l'importance c'est plutôt suis-je un branleur, une branleuse ou pas ...? Il n'y a pas vraiment de moralité au bout de cette réflexion. Plutôt un étrange soulagement comme lorsqu'on rompt avec des personnes "chères" si chères qu'on leur a laissé la peau et les os la plupart du temps avant d'oser prendre la poudre d'escampette sous peine de disparaitre tout entier. D'ailleurs ce sont les mêmes personnes souvent qui vous brandissent cette impérieuse nécessité d'orgasme à répétition, qui se servent de vous en tant que "chose" justement. Puis qui passent à tout autre chose sans même vous prévenir que vous êtes devenu "hors d'usage". Ce qui pousse à considérer la toile différemment une fois la vanité de cette notion d'orgasme découverte. S'agit t'il seulement d'évacuer une humeur, une pulsion, souiller les draps de coton ou lin ? Ou bien de tout autre chose qui ne soit pas l'offrande d'excréments que les petits enfants s'enjouent à offrir à leurs mamans ? La maman bat des mains avec un sourire benoit en disant encore encore et tout alors se passe très bien, la répétition proviendra du cœur au ventre ou au bas ventre ainsi gagné. La maman fait une bouche en accent circonflexe en disant —Tu ferais mieux de faire tes devoirs et de ranger ta chambre et on se retrouve alors rangé dans la catégorie des médiocres pour longtemps, avant de prendre du galon à l'envers de devenir, mercenaire, tueur à gages, curé, Ou peintre du dimanche.|couper{180}
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L’amour, la peinture, le tout ou rien
Peinture érotique japonaise époque Edo ( Galerie Collin Estampes ) Il y a sans doute autant de sottise à entrer en amour qu'en peinture avec à la bouche ce chantage permanent que l'on se fait à soi-même, ce fameux tout ou rien. On y perd en fluidité, en légèreté, et cette essence qu'on porte en soi, passe de l'état gazeux à l'état lourd d'un minéral, probablement un genre de cristal , sans intermédiaire. Avec l'âge il est possible qu'on comprenne mieux cette sottise, comme on saisit aussi la beauté des fleurs, sans pour cela faire de longs discours, interrompre enfin le monologue intérieur. Etre simplement là, interdit. Vieille expression désuète depuis que plus rien vraiment ne parait l'être, et que l'on nous serine à tout bout de champs des slogans sur ce que doit être ou pas cette liberté. La liberté, l'amour, autant de thèmes qui désormais sont là pour attirer le chaland puisqu'ils sont reconnus de nécessité publique. La douleur d'être enfermé en soi, la souffrance d'être seul au monde, comme tout cela rapporte gros désormais. Tant qu'on croit que quoi que ce soit vienne du dehors, de l'extérieur. Ainsi en peinture ce temps passé à reproduire des choses connues, archi connues et déjà mille fois faites comme en amour d'ailleurs. On se dit ce sera tout ou rien, on se le chuchote, se le murmure comme pour se donner une raison alors qu'en fait aucune raison n'est là. Aimer et peindre sans raison voilà la folie de nos jours. Et cela offusque l'intelligence à un tel point qu'elle préfère le mépriser plutôt que d'en tirer profit. Et c'est tout à fait ainsi que l'intelligence mène sans détour à l'idiotie. Comprendre que l'intelligence est un moyen et non une fin demande du temps, du recul comme l'amour et la peinture. Une fois passée la période faste des lunes de miel, il faut savoir conserver l'enthousiasme, c'est toujours le plus difficile tant la nostalgie nous force à l'égoïsme, à la tristesse. C'est à ce moment là justement, qu'il faut se souvenir des vertus de l'acceptation, se concentrer sur elle, comme un chien de berger guette les égarés dans les pâturages sans barrière. Accepter au quart de tour finit par mener au plaisir de l'attention et nourrit cet affamé perpétuel. Cependant que l'enthousiasme n'est pas une possession, mais un état d'être. Chez moi extrêmement volatile. Et s'il ne dure guère c'est que je remarque à quel point le moindre enthousiasme extérieur affiché m'agace prodigieusement la plupart du temps. Du coup j'en reviens au point de départ invariablement, j'accepte cet agacement pour ce qu'il me révèle, je finis par prendre plaisir à relever mes failles, mes défauts, et soudain, imperceptiblement mon cœur s'allège, le pinceau devient plus léger, la peinture plus fluide, et tout tombe alors dans cet espace vide, en apparence, d'où surgissent mille formes d'enthousiasme sans que je ne puisse m'en approprier vraiment aucune. Sans que je ne puisse m'approprier vraiment le moindre résultat. D'où cette difficulté permanente à recevoir le moindre compliment, tous ces pièges qui surgissent sous la forme de propositions laudatives. Comment appelle t'on cela déjà dans la langue de tous les jours ? Etre mal baisé je crois. Et bien accepte-le, accepte le fait d'être mal baisé pourquoi pas... et peut-être qu'à un moment où un autre tu en tireras du plaisir va savoir... et même un certain enthousiasme qui sait ?|couper{180}
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C’est plus fort que moi !
Je me disais ce matin encore je vais faire toute une série de visages meme manière même format c’est à dire en privilégiant le dessin. Et puis l’idée subite de flanquer plus de peinture a surgit. Et me voici avec une nouvelle toile qui est plus colorée que les autres et dont je ne suis pas certain qu’elle ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe. Quand je peins des choses arrivent que j’accepte. J’y prends même du plaisir à me laisser emporter, alors que manque t’il pour que je ne parvienne pas à l’enthousiasme ? Mystère et esquimau… Visage acrylique et fusain 2022 format 70x70cm|couper{180}
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Le bon moment pour dessiner, pour peindre
jouer du piano sur un tapis volant d'accord, mais tout cela est cousu de fil blanc ! Y a t'il un moment meilleur qu'un autre pour dessiner ou peindre ? C'est que nous croyons en nous inventant de nombreuses raisons pour repousser ce fameux moment. Ce ne sont d'ailleurs pas tant des raisons que des excuses. —Excusez-moi mais en ce moment, ce n'est pas le moment. Quelles sont les excuses habituelles ? Essayons de les lister pour y voir un peu plus clair. Je ne suis pas assez doué ou expérimenté, donc il faut que je suive des cours, que j'aille voir des tutos sur internet.Je n'ai vraiment pas le temps de le faire parce que je dois faire tout un tas d'autres choses en priorité.C'est un hobby, je ferai cela lorsque je serai à la retraite.A chaque fois que j'ai dessiné ou peint quelque chose j'ai toujours été anéanti par le résultat, c'est nul à chier.Je ne possède pas le bon matériel.Je n'ai pas suffisamment de place et si je m'y mets je devrai tout ranger pour utiliser la table du salon, de la cuisine, le bureau etc.Je ne sais pas quoi dessiner ou peindre.D'autres sont doués, ils ont vraiment du talent ce qui est n'est pas mon cas, je préfère renoncer. Je pourrais continuer cette liste sur des pages et des pages car les excuses que l'on s'invente sont innombrables. Et c'est assez paradoxal d'ailleurs de voir un tel développement de créativité surgir lorsqu'il s'agit d'être négatif, de prendre ce prétexte du bon moment que l'on ne trouve jamais bien sur. On préfère ainsi rester dans une sorte de fantasme. Un jour peut-être... C'est ce que se disent les joueurs de loto, et les gratteurs de black Jack. Sauf qu'eux passent tout de même à l'action chaque semaine au moins une fois pour nourrir leur espoir. Je pourrais décortiquer chacune de ces excuses pour vous montrer qu'elles ne tiennent pas debout et que la véritable raison de cela n'est probablement aucune de ces raisons. La véritable raison est de ne pas être ok avec son désir dans le moment présent. J'ai envie de dessiner mais je me frustre parce que je connais mieux le renoncement que l'acceptation, je connais mieux l'échec que la réussite. Je suis exactement semblable à vous. Je me donne sans arrêt tout un tas d'excuses pour ne pas dessiner ou peindre. Mais je sais pertinemment que ce ne sont que des excuses, je ne peux pas me le cacher. Sans oublier la culpabilité qui me talonne car c'est mon métier de dessiner et peindre, si je ne le fais pas je ne peux pas payer les factures tout simplement. Encore que j'exagère, puisque je donne des cours je peux aussi trouver cette excuse de ne pas en avoir besoin, me dire que je sais dessiner et peindre, et que j'attends d'avoir une bonne idée pour m'y mettre. A chaque fois que j'ai pensé ce genre de chose je me suis retrouvé totalement déprimé très peu de temps ensuite. Donc non la bonne méthode ne consiste pas à repousser le fameux moment de s'y mettre. La bonne méthode découle d'une prise de conscience concernant l'organisation de son temps. On ne peut pas dessiner ou peindre toute une journée, je veux dire en obtenant un bon résultat. La vérité c'est qu'il suffit d'une ou deux heures par jour pour parvenir à un résultat et s'arrêter suffisamment à temps pour conserver le désir d'y revenir les jours suivants. Imaginez que vous rencontriez quelqu'un qui vous plait, avec qui vous éprouvez le besoin d'échanger, de partager. Imaginez que vous ne lui lâchiez pas les basquettes de toute une journée... moi personnellement je trouverais cela fatiguant. Je ne dis pas que je ne l'ai pas vécu, bien sur que oui je l'ai vécu, j'ai vécu ce genre d'illusion amoureuse. Mais tout bien pesé j'ai trouvé que c'était épuisant, et surtout parfaitement inutile. C'est une dérive de la consommation je crois bien que de vouloir épuiser les gens ainsi en leur disant le plus de choses possibles en un court laps de temps. En monopolisant leur temps. Ont-ils ou elles envie de réitérer l'expérience par la suite ? à voir. Sauf si l'amour rend aveugle, là vous ne serez bien sur pas en mesure de voir quoique ce soit, vous ne pourrez que découvrir votre besoin de dépendance, votre facette de client ou de consommateur en un mot : de micheton. Savoir quand commencer et savoir quand s'arrêter, voici une des clefs les plus importantes pour pouvoir durer sur le long terme que ce soit en dessin, peinture ou dans la simple vie de tous les jours. Une fois que vous avez décidé de ces limites le bon moment est une blague. Vous n'avez plus qu'à décider du créneau horaire pour vous lancer dans l'aventure, quelque soit ce créneau, il suffira ensuite de vous y tenir comme une moule accrochée à son rocher. Même si durant ce laps de temps vous ne faites pratiquement rien, même si le papier ou la toile reste blanche, restez devant, soyez imperturbable tout au long de la durée que vous avez choisie. Peut-être qu'au début vous devriez être raisonnable, prudent, et ne vous accorder qu'une demi heure chaque jour, voir même une ou deux fois par semaine. Mais faites le, ne réfléchissez plus une fois le créneau inscrit sur votre agenda, arrêtez de vous trouver des raisons, des excuses pour vous absenter de cet instant là cet instant que vous aurez décidé. Et vous verrez comme c'est magique. Au bout d'un mois à peine vous aurez enfin trouvé votre "bon moment" vous m'en direz des nouvelles, non ne me remerciez pas, j'accepte les cb et les chèques cependant. J'entends déjà les objections. C'est quoi ce discours ? l'art ce n'est pas ça, c'est faire ce que l'on veut quand on veut, c'est ça la liberté etc etc Et bien non la liberté ce n'est pas cela je suis au regret. Mais la liberté dont vous parlez ressemble comme deux gouttes d'eau à ce bon moment que vous cherchez je peux vous le garantir, j'ai l'âge, j'ai l'expérience, j'ai le capital de bêtises dites et faites. La véritable liberté comme le meilleur moment c'est lorsque vous aurez posé un cadre, quelques contraintes et que vous vous y tiendrez . C'est à ce moment que la créativité se réveillera qu'elle déroulera sous vos fesses un tapis volant et que vous pouvez vous envoler vraiment.|couper{180}
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L’attente de la vague
Je ne suis pas surfeur. J'aurais probablement adoré l'être si la providence m'avait conduit à habiter près d'un océan. Et je me vois très bien avec ma planche plantée dans le sable fin à guetter l'horizon dans l'attente de la vague. Ce ne serait pas si différent finalement de ce que je vis tous les jours dans mon atelier, au Péage de Roussillon, commune d'Isère, un peu sinistrée par les complexes commerciaux installés à sa proche périphérie. Je ne compte plus le nombre de locaux commerciaux à louer, à céder... c'est ainsi depuis nous sommes venus nous installer ici, il y a huit ans. Pas grand chose n'a évolué durant toutes ces années, et lorsqu'on croise les habitants pour échanger quelques mots sur le temps qu'il fait, le marasme ne tarde jamais trop longtemps à devenir le sujet principal de toutes les conversations. Ainsi on peut habiter quelque part en France, loin de l'océan, loin de la mer et être tout autant dans l'attente de la vague que ce surfeur imaginaire que j'évoque. On l'imagine, on l'espère, et en attendant on laisse passer de nombreuses occasions de s'entrainer sur des vagues plus modestes. Je crois que vous comprenez bien ce dont je suis en train de parler n'est-ce pas ? Parfois il y a des gouttes qui tombent sur les cranes, de petites gouttes de rien du tout qui ne nécessitent pas d'ouvrir un parapluie. On se dit toujours plus ou moins, ce n'est rien, ça va passer. Et puis il y a la goutte de trop celle qui fait déborder le vase. Et c'est alors que l'on se réveille, que l'on se dit ça suffit, je n'en peux plus de cette attente ! je n'en peux plus de me plaindre sans arrêt de ne pas voir arriver enfin cette fameuse vague. Que nous reste t'il alors comme possibilité sinon d'agir, d'expérimenter des solutions ? Parfois je crois qu'il faut apprendre à créer ses propres vagues tout seul. C'est ainsi que c'est venu, je veux dire cette idée de créer une page sur patreon, c'est venu deux semaines environ après ma décision d'arrêter de mettre des likes et des commentaires sur les réseaux sociaux, de partager des post que l'algorithme distille au compte goutte si je ne mets pas la main à la poche pour les propulser. C'est venu aussi d'un ras le bol des effets de manches, le fait que la rumeur nous apprenne que du jour au lendemain Facebook et Instagram pourrait fermer le robinet en Europe et ainsi laisser dans un état de délabrement total tous ces créateurs de contenu, de selfies, tous ces influenceurs et leurs abonnés. Je ne joue pas dans cette catégorie là évidemment, j'ai toujours préservé peu ou prou mon coté sauvage, quoiqu'on en pense ou dise. Peut-être que mes capacité d'analyse sont aussi émoussées par l'âge, par l'expérience. Et puis je me rappelle aussi d'un dicton populaire plein de bon sens qui nous dit que tout travail mérite salaire Donc j'ai crée une vague, j'ai crée une page sur patreon qui est une plateforme communautaire sur laquelle chaque créateur peut proposer un contenu à ses contributeurs selon différentes formules d'abonnement. En ce qui me concerne je ne pense pas m'enrichir ce faisant. Mais cela me permettra de mieux échanger avec les personnes qui apprécient mon travail. je veux dire celles qui sont prêtes à s'engager vraiment, pas seulement avec un like ou un commentaire dans l'espoir que je leur rende l'appareil. Je crois que la formule de base est à 3 euros par mois pour soutenir le travail des créateurs de tout acabit, ce n'est pas énorme mais c'est un vrai geste. Que l'on en arrive là est regrettable. J'entends déjà les réflexions des anciens qui disent que le web qu'ils ont connu autrefois, ce rêve de gratuité illimitée n'est hélas qu'un formidable fiasco. Moi même je le regrette aussi évidemment mais c'est aussi se faire une idée de l'humanité qui semble totalement irréaliste, un pur fantasme, une utopie. Il n'y a qu'à observer le jour des soldes la folie furieuse qui s'empare de n'importe quel quidam à l'entrée des grands magasins, à vivre un incendie n'importe où sur la terre pour comprendre que tout le monde ou presque est prêt à marcher sur les autres pour survivre. L'instinct de conservation additionné à l'appât du gain et de la sottise font un mélange détonnant. Là aussi on attend la fameuse vague, on espère que ça va changer, que l'homme devienne enfin bon, ou je ne sais quoi, mais l'homme reste l'homme et rien ne peut vraiment changer cela. Pas même une épidémie mondiale si vous avez bien tout suivi. Donc attendre la vague à ce point des choses c'est comme attendre l'inspiration pour un peintre, c'est de la connerie en barre ni plus ni moins selon ma modeste opinion. Maintenant je dis ça parce que j'oscille sans arrêt et depuis toujours entre déprime et enthousiasme, parce que j'ai du sang slave dans les veines et que je ne rechigne jamais devant un petit verre ou deux de vodka. Voyez vous j'aurais pu dire des choses à la mode, utiliser un mot à la mode comme bipolaire ou je ne sais quoi d'autre, mais je préfère dire que c'est tout simplement génétique, génétique comme une main que l'on obtient aux cartes, destinée ou fatalité peu importe. Quand la déprime se retire soudain sans prévenir elle laisse une plaie fantôme qu'il faut savoir distinguer et surtout cautériser au plus vite pour profiter de la moindre seconde d'enthousiasme qui suivra inexorablement cette déprime. C'est ce qu'en langage commun on appelle les hauts et les bas. Depuis toujours je cherche une formule qui me permette de les considérer égaux ces hauts comme ces bas, d'y être indifférent. Mais je me trompais évidemment. Il faut vivre ce que ces différences de relief nous offrent, les vivre pleinement. Puis prendre un peu de recul évidemment comme lorsqu'on vient de se jeter sur une toile et observer tout cela à tête reposée. Une chose aussi qui me vient ce matin comme une sorte d'illumination c'est que l'idiotie contient autant d'intelligence que l'intelligence contient d'idiotie. Autant dire match nul sur le terrain de la pensée. On comprend mieux pourquoi les derviches, dont je fais indéniablement partie, prennent ce désir furieux de tourner en rond. Ils ne font jamais autre chose que de donner une figure concrète à cette pensée qui tourne sur elle-même. Ils ont saisi que c'est par la caricature, l'exagération, la danse et le mouvement que l'on pénètre dans la transe, ce couloir qui mène à l'extase, à l'ivresse, à l'orgasme, à la véritable libération, c'est ainsi que l'on fabrique aussi cette fameuse vague et au bout du compte même la planche de surf est dérisoire une fois que l'on sait que l'on peut marcher sur l'eau comme devenir épave sous marine échouée sur un banc de sable au fin fond des abysses. Pour le moment il n'y a pas grand chose sur cette page patreon, juste une bafouille, une photo, et un lien vers une vidéo YouTube. je ne mets donc pas le lien. Je verrai si demain et les jours suivants je suis toujours partant ou bien si l'à quoi bon frappe encore en traitre comme d'habitude en traitre ou en ami car il n'y a pas de fumée sans feu pas de tourbillon sans vent, et bien sur pas d'extase sans transe.|couper{180}
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J’enchaîne.
Pour ne rien reprendre, ignorer les jugements, les auto critiques, j’enchaîne toile après toile. Des visages imaginaires qui surgissent, des femmes la plupart du temps. Les élèves me disent on te reconnaît tout de suite quand tu dessines un visage. Ce qui est ambiguë… est-ce la manière qui leur sert à faire le lien ou bien est-ce parce qu’on dessine toujours plus ou moins dès auto portraits … Visage acrylique et fusain 70x70cm 2022|couper{180}
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Bilan d’une exposition
Il n'y a pas de petite exposition même si parfois suivant le temps, la température, la digestion, l'abus de cigarettes, il m'arrive de l'oublier. J'avais déjà écrit un billet en mai 2019 que j'ai relu tout en réfléchissant à cette exposition qui vient de s'achever ce weekend dans le village où j'habite. C'est vrai qu'à priori je n'accordais pas vraiment d'importance à cette exposition qui ne nécessitait pas d'effort exagéré. Et dont je pensais aussi qu'elle n'attirerait pas vraiment de public dans ce coin perdu de l'Isère. J'avais simplement fait une sélection des œuvres de Voyages Intérieurs encore une fois, plus ramassée car le local est de taille modeste. Il y avait aussi un impératif de luminosité interne des toiles que j'avais pris en compte en remarquant l'éclairage, car celui-ci était chiche, diffusé par des spots encastrés dans le faux plafond. J'ai donc choisi tout de même, de prendre ou de rejeter en fonction de ces critères principalement. Sinon la logistique est déjà en place. Textes, blablas, cv, documents PDF divers et mon livre Propos sur la peinture dont le stock s'écoule doucement, sans précipitation exagérée non plus. ( je mets un lien pour les curieux(ses) on ne sait jamais ça ne mange pas de pain) Bref je suis encore d'accord avec moi-même sur le fait qu'il n'y a pas de "petite" exposition car j'ai été agréablement surpris par la qualité des échanges avec les visiteurs lors des quelques permanences que mon emploi du temps chargé m'a permis d'assurer. Du coté de mon épouse le bilan est assez positif d'après ce qu'elle m'a remonté. Peut-être de nouvelles inscriptions aux cours notamment. Des propositions d'expositions également dans d'autres lieux de la région. Et puis tout de même quelques toiles vendues, principalement de petits formats. J'avais même posé quelques vieux tableaux en solde en indiquant avec une pancarte "vide atelier" à moindre prix, mais personne ne s'est rué sur ceux-ci. Comme quoi proposer des soldes est aussi un bon indicateur du type de public qui passe. Un ami m'a même dit que j'avais mis des prix tellement bas qu'il n'en avait pas acheté pour que je puisse ne pas m'en séparer et revenir sur ma position dans d'autres lieux à venir. Ce qui évidemment me fait revenir sur le problème du prix des œuvres. Enfin problème qui n'en est plus un vraiment désormais. Car mes prix sont fixés sur l'indice de ma frustration à voir partir les toiles susdites. Pour certaines j'ai tellement peu de frustration qu'il ne me reste juste la notion du temps passé et du matériel pour ne pas les donner. Gaston est venu et m'a encore parlé de ses maladies pendant un bon moment et de ses séances d'auto hypnose que j'appellerais plutôt une méthode Coué. Il m'a pris deux petites toiles ce qui fera donc trois œuvres en tout puisque nous avons échangé l'une avec un de ses collages qui m'avait bien plus dans sa dernière expo. Ces amis peintres, des localités voisines de la mienne, ne se prennent pas la tête. Ils sont en retraite pour la plupart et ce n'est donc pas l'argent qui les fait courir les lieux d'expos. Ce que je trouve très sain à les fréquenter. Ils ne pratiquent pas des prix exorbitants, échangent entre eux de bons plans, donnent parfois des avis critiques des uns sur les autres mais tout cela reste globalement bon enfant, pas méchant pour deux ronds. Depuis que j'ai lâché Facebook et Instagram, je me suis rapproché d'eux je crois. Car le bon sens veut qu'il semble inutile de vouloir constituer un réseau virtuel lorsqu'on n'est même pas fichu d'en constituer un réel, authentique avec de vrais gens. J'ai de moins en moins envie de fournir d'efforts pour faire des courbettes et des ronds de jambes. Du coup, je me rends rarement dans les manifestions autour de chez moi, je reviens à l'état quasi sauvage. Je ne peux pas dire que je n'apprécie pas les gens, ce n'est pas cela. S'ils se taisent la plupart du temps ça se passe très bien. D'ailleurs moi-même vis à vis de moi-même je remarque aussi cela. Quand je ne me parle pas trop ça va nettement mieux. Je ne sais pas si c'est conjoncturel ou bien si j'ai pris un nouveau tournant réellement, celui de l'économie de paroles pour me diriger vers plus d'action, plus de faire dans mon atelier principalement. En tous cas je tiens le siège, je l'occupe toute la journée sans broncher. Parfois je peins, d'autres fois je balaie, d'autres fois encore j'effectue des recherches dans mes innombrables boites et cartons, pour faire du tri surtout, encore que je ne jette jamais rien, mais je les mets de coté je fabrique des tas dans les tas , j'étudie ma frustration à les imaginer hors de l'atelier, je place des prix à mon temps passé que je considère souvent comme autant de temps perdu, certainement à tort pour garder tout de même en moi une vraie douleur lorsque toutes les autres se seront dissipées et que je me croirai sage, tiré d'affaire ou sur mon lit de mort. La température semble remonter légèrement, ce qui me fait parfois penser au printemps surtout le matin lorsque j'entends les premiers oiseaux chanter et le coq au loin. Des déchirures de temps, soudaines qui me replongent dans une sorte de bain de jouvence même si j'ai passé une nuit blanche. Le printemps, chaque année supplémentaire qui passe renforce l'espoir d'y parvenir en pas trop mauvais état, d'en profiter encore éperdument.|couper{180}
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S’acharner ou pas ?
Voici un second tableau peinture et fusain. Finalement j’aime bien le rendu et je ne pense pas peindre plus que ça sur ces tableaux. Encore une fois je me rends compte que l’on a toujours une petite gêne lorsqu’on obtient un résultat rapidement… on se dit oh non ce n’est pas assez il faudra en rajouter… Au bout de 50 ans de peinture j’ai toujours cette difficulté à accepter que les choses soient justes du premier coup. Ce qui est d’autant plus étonnant que je n’arrête pas de faire référence à cette fameuse justesse… Visage acrylique et fusain sur toile 70x70cm|couper{180}