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Régularité
l'indomptable, huile sur toile 40x50 cm J'ai retrouvé un carton dans le grenier de la maison de mes parents dans lequel se trouvent mes bulletins scolaires et un certain nombre de petites choses, par exemple les coquillages peinturlurés, en collier, en mosaïques mélangés à de petits cailloux... et autres bidules confectionnés avec de la pate à sel -enfin j'espère que c'est de la pate à sel vue la couleur terreuse qui recouvre la matière... ça ne sent rien de désagréable cependant. Juste le parfum des vieilles choses oubliées. Ce qui revient le plus dans les commentaires des institutrices ou des professeurs : Elève dont les résultats sont irréguliers. Peut mieux faire. Ainsi donc mon problème avec la régularité remonte t'il à loin comme on peut le constater. Je dis problème parce que pour mes enseignants ils le considéraient ainsi. Ne pas être régulier, avoir des résultats en dents de scie. Peut mieux faire. Cela fait 89 jours de suite que je publie un ou plusieurs textes dans ce blog et donc je m'entraine encore à la régularité après tout ce temps. Sauf que je vois bien à quel point j'ai du mal à être régulier dans les contenus. Un coup je propose une fiction, ( d'ailleurs je mets souvent tout dans cette catégorie tellement tout ce qui me vient quand j'écris me parait provenir que de l'imagination comme je l'ai déjà dit) un autre coup ce sera de la poésie, une autre fois encore un article sur la peinture. Un peu comme les choses me viennent vous voyez. C'est que je n'ai pas de fil conducteur vraiment sauf celle de m'asseoir chaque jour pour écrire quelque chose. Une régularité à vide si l'on veut. Une régularité qui, poussée ainsi à l'extrême, flirte avec l'absurdité, se retourne contre elle-même. Il s'agit encore de colère certainement, une colère enfantine si l'on veut qui ne retient que ce qu'elle veut retenir pour se maintenir vive. Autrement dit quelque chose a profondément été contrarié dans le temps. Et que j'ai oublié probablement. De la notion de régularité je n'ai jamais retenu que la contrainte pour ne pas sombrer totalement dans la folie. Je me suis autrefois rendu régulièrement à l'école, puis à l'usine, au bureau, au bistrot, au bureau de placement, aux putes, j'en passe et des meilleures. Aujourd'hui encore ça continue. Des choses à faire de façon régulière entre lesquelles je slalome pour ne pas me perdre. Des choses à faire surtout pour gagner sa vie. Ce n'est pas du tout une expression à prendre à la légère. Sauf que dans le fond ça finit toujours plus ou moins par m'ennuyer. Par tourner à vide, par n'être finalement qu'une coquille vide cette régularité. Comment voir les choses autrement ? Avoir un projet découpé dans le temps par étapes, allouer un temps à chacune de ces étapes avec un objectif à atteindre à une date donnée. C'est ce que proposent toutes ces personnes qui veulent vous extraire de la procrastination. Je m'obstine à me dire que la créativité ne fonctionne pas ainsi. Du moins la créativité comme je la comprends. Ce que j'appelle créativité c'est d'être surpris surtout par ce qui surgit sur la toile ou sur la page blanche. Et je crois que ces surgissements ne se manifestent pas autrement que dans une sorte d'irrégularité justement. Je veux dire que même si j'écris ou peins tous les jours ce que je trouve bon reste rare. Tout aussi rare que si je m'y mets quand cela me chante. Il n'y a pas d'autre avantage à la régularité que de se donner cette bonne conscience de l'ouvrier à la tache. Celle qui me fait penser que tout ça est forcément utile puisque je la fais tous les jours. Celle qui me fait dire voilà c'est bel et bien un travail... C'est ce que j'ai fait une grande partie de ma vie. Trouver des jobs peu importe lesquels et me dire que j'étais tout à fait normal puisque je me levais chaque matin, je prenais les transports en commun, je m'emmerdais ensuite toute la sainte journée avec des gens sans point commun pour la plupart pour revenir le soir écœuré et m'endormir. Bien sur je caricature. J'ai utilisé ma créativité pour un tas de choses en pratiquant ces boulots. Au profit d'autrui la plupart du temps, pas pour le mien vraiment. On en revient à l'estime de soi. Quel faible estime de moi-même depuis toujours et cette colère entretenue afin peut-être qu'elle me serve de pivot, d'axe, de totem pour ne pas disparaitre complètement. J'utilise le mot colère, ce n'est peut-être pas le meilleur, mais il vient à mon esprit plus rapidement que "résistance". Il est connoté négativement lorsque je l'examine du point de vue habituel, collectif. En revanche si je l'étudie d'un regard de vieux grec, j'y vois du divin, de l'énergie en pagaille. En pagaille, en panique, une sauvagerie indomptable. Ce qui m'entraine à penser : Pourquoi vouloir à tout prix dompter l'indomptable en l'encerclant dans une régularité de pacotille ?|couper{180}
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Enseigner
Gumery Adolphe Ernest (1834-1871) Jeune femme devant une porte. — Enseignez moi la peinture s'il vous plait. Je la regarde, elle se tient sur le seuil de l'atelier, une silhouette fragile et nerveuse, une brindille. Puis ses yeux. Et là j'entends : baisez-moi le plus fort le plus intensément possible s'il vous plait. Je suis cinglé c'est évident. J'essaie de le cacher le plus souvent possible, mais de temps à autre je rechute. C'est à dire qu'enseigner et ensemencer ce n'est pas vraiment loin, cette histoire de socle, de labour, l'importance des reins quand on doit tenir debout toute la journée, et aussi cette odeur de terre meuble je veux dire. Eventrer le sol en premier lieu. En y allant de bon cœur si possible. En total abruti dans un abrutissement complet. Enseigner et baiser, dans le sens aussi de s'agenouiller d'embrasser la motte, de s'en foutre plein la bouche. Connaitre le gout des terres, leurs composants, l'argile, le calcaire, l'humus, le sable. Carotter en passant afin d'établir de vagues pourcentages. supputer à quelle distance celle-ci se tient de la terre franche, propice aux plus beaux , au plus aimables et affolants jardinets. Le désir d'enseigner se confond avec celui de baiser, on ne le dit pas assez. Ce serait encore trop mal pris. Vous vous rendez compte de ce que vous dites un peu ? Et les enfants alors ? J'allume une cigarette. J'exhale la fumée, les yeux résistent, ne clignent pas. Entrez donc, mettez vous à l'aise. Il fait froid, voulez-vous un café ? Et puis j'oublie. Je tartine mon désir, un beau glacis mêlé d'eau, d'attention bienveillante. Quelle belle transparence ! La patience et le sang-froid, premières qualités d'un enseignant. On ne se pose pas assez de question sur les cellules notamment. Celles de la peau, l'épithélium, et encore moins sur l'énergie mise en branle pour les fabriquer. Et sur celles du sperme en passant, absolument pas. On se masturbe à longueur de journée, mentalement ou pas sans vergogne aucune, sans prendre le moment de se poser la question de l'énergie ni de combien ça coute. Quelle énergie il faut pour maintenir à flot les bourses, et celle pour conserver en angle aigu le bâton On pense que tout cela fait partie de l'abondance, que c'est éternel, inépuisable, on gaspille. Pas moi. Je ne gaspille rien du tout. J'entretiens. C'est aussi cela qu'il convient d'enseigner, conserver et maintenir le désir quelque soit la situation extérieure. — Donc alors... Voudriez-vous donc bien me baiser s'il vous plait. Ou m'enseigner quoique ce soit ? C'est une invite en bonne et due forme sur laquelle il ne faut pas se gourrer. Du moins si on veut un chiffre d'affaire stable, conserver ses élèves, ne pas tout donner d'un coup n'importe comment. Parfois c'est regrettable, on voudrait bien mais on ne peut point. C'est comme ça. (Précision importante : Ce récit est une fiction je tiens à le préciser, ne vous faites aucune illusion si, par le plus grand hasard, vous venez prendre des cours chez moi. Je ne passe pas à l'acte de cette façon là. Je sais d'avance que certaines trouveront cela dommage et je vous prie donc de bien vouloir m'en excuser par avance. Et puis pour vous consoler, au besoin, la peinture, la vraie, commence souvent dans la déception, donc aucune raison de vous inquiéter, tout est normal)|couper{180}
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Percer
Une toute petite plante de rien du tout, d'ailleurs je ne connais même pas son nom. Elle est parvenue à traverser le goudron et la voici dans sa fragilité, vert tendre. Si une plante peut le faire, si une plante peut percer des épaisseurs aussi absurdes qu'une couche de bitume dans la rue, que pouvons nous faire ? Aller dans les étoiles semble être ce vers quoi certains tendent De temps en temps on ferait mieux de s'efforcer vers l'autre, de percer toutes nos peurs notre ignorance, juste pour aller vers la lumière en plein hiver. Ce serait déjà magnifique. On le peut, mais les étoiles, elles, sont tellement plus belles tellement mystérieuses et lointaines. On pourrait aussi percer le point noir ou blanc de nos inepties ça ne mangerait pas de pain.|couper{180}
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Eclaircir la palette
illustration : Huile sur toile Format 20x20 cm PB L'exercice de la peinture est étroitement liée, pour chacun de nous, à une vision personnelle du monde. Ou plutôt à une interprétation personnelle, subjective de la réalité comme de l'imaginaire. Qu'il s'agisse d'un enfant de 6 ans, d'un adolescent de 15 ans ou d'un adulte quelque soit son âge, ce que nous pensons voir, comprendre, être, tout ce que pensons, se reflète sur le papier et sur la toile par l'entremise du crayon, du pinceau ou de la truelle s'il le faut. Une fois la peinture achevée nous regardons celle-ci et nous émettons un jugement. Généralement de façon binaire : bien/pas bien, beau/moche, joyeux/ triste etc. On remarquera que c'est souvent binaire. Si on s'arrêtait quelques instants sur ces jugements, si on prenait un peu de recul surtout, en les observant , on pourrait alors se rendre compte à quel point ces jugements nous sont aussi nécessaires qu'inutiles. Nécessaires parce qu'à chaque fois que nous effectuons quelque chose nous éprouvons le besoin de mesurer cette chose selon une échelle de valeurs dont on nous a appris qu'elle s'étendait du pire à l' excellence. Inutiles si vous ignorez tout de l'emprise de cette échelle sur votre jugement. Sauf qu'en peinture, lorsqu'on débute la peinture, comment savoir où se situe vraiment le pire et le meilleur ? Pour un débutant surtout, qu'est ce que le pire ? Qu'est ce que l'excellence ? Nous l'ignorons car nous sommes aveuglés, si l'on veut, par ce qu'on pourrait appeler des clichés. Entre ma propre idée du pire et de l'excellence et une idée collective, universelle du pire et de l'excellence se glissent ces clichés, comme des reflexes. On pourrait aussi s'interroger sur la valeur intrinsèque de cette idée de beau collectif, de laideur collective, mais ce sera le sujet d'un autre article. Nous nous référons au connu. A ce que nous-mêmes pensons connaitre, encore que ce mot soit ambigu, Disons plutôt à ce que nous pensons savoir. Nous pensons savoir quelque chose sur la peinture tant que nous ne pratiquons pas la peinture. A savoir le plus souvent que ce savoir provient du souvenir de toiles de maitres aperçues dans des livres, des magazines, dans des publications sur internet, dans des articles, parfois aussi dans des musées. Nous acceptons de façon obéissante comme pense qu'il doit obéir un écolier qui veut avoir de bonnes notes. Ainsi, sans réfléchir vraiment, nous relayons une idée apprise du pire et de l'excellence que la '"sphère de la Culture, de l'Art, de la Peinture " si l'on veut, nous impose de façon totalement inconsciente. Exactement comme des religions auxquelles on adhère pour loger une foi qui, sans celles-ci, tournerait à vide. Tout cela parce que l'obéissance est liée à une certaine confiance. que cette confiance aveugle , cette foi, nous empêche de voir vraiment avec nos propres yeux. Comment alors pourrions nous rivaliser avec un Michelangelo, un Léonardo, un Van Gogh, un Renoir ? Comment pourrions nous nous hisser à cette hauteur prodigieuse ? Et en même temps nous considérons souvent nos propres réalisations comme celles des enfants, comme quelque chose sans importance, dérisoire, sans valeur. Qu'est ce qui fait vraiment la différence entre un tableau de Van Gogh et un dessin d'enfant ? Dans l'absolu, d'où vient cette différence ? Est-ce que cela s'explique par la maitrise du dessin, de la couleur, de la composition ? Est-ce que cela provient de l'émotion que nous éprouvons parce qu'il s'agit de Vincent Van Gogh dont nous connaissons plus ou moins la notoriété , l'histoire tragique de sa vie. Parce que nous entretenons ce cliché d'un homme malheureux qui se jette dans la peinture en épousant le figure emblématique d'un Christ cloué sur une croix ? Sommes nous objectifs lorsque nous regardons un tableau de Van Gogh ? Bien sur que non. La plupart d'entre nous ne voient pas le tableau réellement. Même en posant presque le nez dessus nous ne le voyons pas. Quelque chose ne cesse de s'interposer entre l'œil et la toile. C'est la légende du peintre. Comme ce qui s'interpose entre nos œuvres personnelles, anonymes cette fois aux yeux des autres. L'anonymat procède de la même façon que la notoriété , dans une direction inverse. Quelle valeur attribuer à une œuvre réalisée par un peintre inconnu ? Quelle crédibilité accordons nous immédiatement à quelqu'un dont nous ne savons rien, ni de son parcours ni de la valeur marchande de ses œuvres ? Cette valeur, ce jugement que nous portons sur l'inconnu, sur l'étranger, ne sont-ils pas du même tonneau que ceux que nous fabriquons à l'emporte pièce sur nous-mêmes ? Sur ces parties inconnues de qui nous sommes vraiment ? Sur nos faits et gestes réalisés en toute inconscience et qui remontent soudain à la surface de la conscience ? Ne les répudions nous pas de la même façon ? sans même prendre le temps de nous arrêter sur les véritables raisons qui nous font justement les répudier si rapidement ? Tout cela parce que nous avons une idée de frontière encore une fois entre le bien et le mal, le beau et le laid, le connu et l'inconnu. Une idée qui ne nous appartient pas vraiment de surcroit mais qui n'est fabriquée que par la rumeur, les on dit... N'est-ce pas à partir d'un certain malaise, avant coureur pourrait-on dire du contact réel avec une réalité inconnue, que nous fabriquons les couleurs de nos palettes de débutant. Elles sont souvent boueuses, ternes, sombres ces couleurs. Et nous ne nous en rendons pas compte tout de suite. Ce malaise que nous appelons confusion, il n'y a pas de jugement de valeurs à lui attribuer. Il fait totalement partie du processus de la peinture. Puis, au fur et à mesure de la pratique, la confusion est identifiée pour ce qu'elle est. A savoir l'ignorance surtout de ce qu'est notre clarté. Alors peu à peu il n'est pas rare que les spectateurs le signalent, chacun à leur façon en disant c'est beau, c'est lumineux, c'est joyeux, c'est bouleversant etc. A partir de là il faudra aussi prendre un certain recul, ne pas se laisser hypnotiser par tous ces mots et comprendre que quelque chose de très concret s'est produit. Quelque chose de simple, et vous pourriez vous dire alors : Tiens ma palette s'est éclaircie.|couper{180}
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Flèches, mots et cibles.
Assis sur la tonnelle je pèle des branches de saule. Je fabrique gentiment des flèches. Je n'ai pas changé fondamentalement. Je suis assis dans un fauteuil et je pèle les mots pour les débarrasser de leur écorce. Que faire ensuite avec toutes ces flèches ? tous ces mots dont l'âme est à nue ? S'en remettre au hasard bien sur. A ce que l'on s'obstine à nommer le hasard. J'avais découvert que lorsque je visais quelque chose il était rare de l'atteindre soit avec des flèches soit avec des mots d'ailleurs. La cible se dérobe souvent dans ces cas là, la plupart du temps elle se dérobe sauf quelques fois. Ce peu de fois où la cible ne se dérobe pas empêche d'atteindre le découragement. Nous fait inventer de nouveaux espoirs, de nouvelles stratégies afin de pouvoir atteindre cette cible encore et encore en plein centre. C'est le jeu. Et nous perdons régulièrement à ce jeu bien sur. Nous perdons car cela ne suffit pas de débarrasser une branche de son écorce pour en fabriquer une bonne flèche. Ca ne suffit pas non plus de débarrasser un mot de toute la mémoire que nous entretenons souvent à tort ou par paresse avec lui. Non il faut autre chose. Pour atteindre une cible, qu'elle soit extérieure ou intérieure, il faut oublier la cible. Il faut juste une intention de départ puis l'oublier et agir sans se poser de question. Une intention de départ comme une prière que l'on effectuerait gentiment envers ce que l'on nomme le hasard. Mais qui, dans le fond, n'est nul autre que nous-mêmes. Je me souviens, on m'avait dit que le photographe Cartier-Bresson vantait les mérites de son livre de chevet " Le zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc". Aussitôt je m'étais rué vers la première librairie pour le commander. Puis je l'ai lu avidement. Bien sur ça me rappelait des trucs vagues, mais j'ai pris ça comme un roman au final. Je ne voyais pas la raison d'en faire des caisses. Ce que j'ai retenu c'est la tricherie du type qui essaie de produire le fameux son lorsqu'il doit lâcher prise en lâchant la corde de l'arc. Et qui aussitôt se fait virer par le maitre. J'avais ri nerveusement. C'était tout à fait moi ce type dans le fond. Capable de tout pour arriver à certains buts totalement saugrenus. Car franchement quel intérêt d'aller planter des flèches dans une cible ? Quel intérêt d'écrire des romans ? Quel intérêt d'écrire des poésies ? Aucun. Absolument aucun. Et là boum tout à coup on obtient un troisième œil en plein front par hasard évidemment.|couper{180}
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Des jours comme ça
Les blagues, les signes de connivence, la poésie solaire, aujourd’hui tout sonne creux en moi. Je n’y arrive pas. C’est qu’une chose manque Je ne sais quoi. Je m’enfonce égoïstement dans le silence. Il y a des jours comme ça.|couper{180}
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Un froid intense
J’ai eu beau mettre tous les radiateurs à fond, il fait froid dans l’atelier, un froid intense. C’est à un point qu’il n’y a plus que cela, que cette idée d’intensité qui m’occupe l’esprit. Dehors le vent a chassé tous les nuages et il n’y a plus que du ciel bleu. Et je ne vois qu’un froid bleu. N’ai-je rien d’autre à penser, à faire ? Visiblement non. En ce moment il n’y a que cette question, l’intensité que j’attribue au froid et au ciel bleu. Tout à l’heure mon épouse me demandera — alors ? Tu as fait quelque chose ? Je ne dirai rien, je secouerai la tête. Impossible d’expliquer cette sensation de froid, son intensité ni l’étrange effet que me procure aujourd’hui le ciel bleu.|couper{180}
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Déguisement
Elle s’était déguisée en pute et je la suivais du coin de l’œil par simple curiosité. Les hommes seuls, ceux qui étaient accompagnés, c’était cela l’intéressant, pas la femme. Par ce déguisement qui la travestissait elle provoquait des réactions. Toutes ces réactions pouvaient à premiere vue paraître différentes. Certaines étaient violentes, d’autres sournoises et d’autres comiques. Toute une panoplie de réactions, autant sans doute qu’il y avait d’hommes dans cette rue. Et je me demandais bien sur qu’elle pouvait être ma propre réaction à ce spectacle. Je m’accrochais à ma curiosité comme un guerrier à son bouclier. Et lorsqu’elle arriva enfin vers moi qu’elle tira la chaise pour s’asseoir en face de moi en croisant les jambes bien haut , à cette terrasse de café , je vis à quel point mon bouclier était inutile. Mais que faire alors ? Je lui demandais ce qu’elle voulait boire et elle me répondit un verre d’eau. Sa réponse me rendit heureux, puis je vis la lumière décliner et les ombres des grands arbres s’allonger c’est comme ça que j’ai été troublé Un désir inconnu, déguisé derrière mon bonheur et ma curiosité en cette chaude soirée d’été bouscula tout sur son passage. Puis, comme je n’étais qu’un singe encore, je laissais l’agitation une fois de plus m’envahir.|couper{180}
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Que voulez-vous ?
Huile sur toile 24x30 cm — Bonjour je voulais vous voir pour prendre des cours de peinture — que voulez-vous vraiment ? car c’est confus. Voulez vous me voir ou prendre des cours de peinture. Maintenant je suis devant vous, une partie de la question semble réglée n’est-ce pas … —Passons à la suivante pourquoi voulez vous prendre des cours ? Que voudriez vous que je vous apporte et que pensez vous qu’il vous manque ? —je manque de technique…. Très bien ! Donc vous ne peignez pas parce que vous imaginez que vous n’avez pas suffisamment ou pas du tout de technique c’est bien ça ? —J’ai déjà peint un certain nombre de choses mais elles sont ratées —Et comment seraient ces tableaux s’ils étaient réussis dans ce cas y avez vous pensé ? --- … ? —Voilà ce que je ne peux pas vous apporter. Je peux vous apprendre des techniques mais je ne peux pas vous remplacer pour que vous vous demandiez ce que vous voulez peindre vraiment. Et ce que sera pour vous la réussite. Je ne peux pas vouloir ces choses à votre place. Sommes nous d’accord ? La première séance est gratuite, installez vous.|couper{180}
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Addictions
à la base une envie de chaleur humaine, de sociabilité, et puis à l'autre bout de la chaine le pognon comme d'habitude. Résultat des courses ? Un dégout des autres globalement. Une réciprocité de la violence jamais encore égalée https://www.youtube.com/watch?v=IahJWpRGbWE|couper{180}
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Eurêka
Œuvre de Didaum ( Didier Aumignon) Il fait beau. Il fait froid mais beau. C’est con comme phrase. Tellement con que soudain j’ai eu une illumination. Eurêka ! Je suis désormais un génie ! Je fais mouche à tous mes coups désormais Et je peux répéter l’opération Sans les mains Sans les pieds Badaboum ! Même la chute tout à fait bien ! Merci mais à qui ? Au Mignon sors de ce corps nom de Dieu !|couper{180}
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Ecrire des faits divers
J'aurais aimé écrire des faits divers. Cela manque à ma formation d'écrivain. C'est peut-être en raison de cette lacune que je divague tellement en me servant d'images, de métaphores, de tout ce que j'ai à ma disposition finalement. Ce très peu acquis sur les bancs d'une scolarité tout à fait approximative. Dans un canard local. Pas dans un grand journal non, je n'ai pas envie de faire des bornes. Disons une périphérie d'une cinquantaine de kilomètres au max . Mettons jusqu'à Lyon ou Valence puisque je suis exactement entre les deux. Encore qu'en ville pour trouver une place de stationnement ce soit une galère, d'ailleurs j' y vais le plus rarement possible, et de préférence en train. Enfin bref. Adultères qui se terminent mal, meurtres en tout genres, vols de sac à main, braquages d'épiceries, ou d'église, vol à l'étalage, escroqueries de retraités, abus en tous genres, bref tout ce que peut contenir la catégorie merveilleuse des faits divers autant que variés. Bien sur je ne serais pas le premier. D'autres y ont déjà pensé notamment Truman Capote et Calaferte. D'ailleurs cette idée je la dois plus à Calaferte qu'à Capote. C'est dans une aridité de mots que le journaliste tente d'énoncer par les faits la vérité des faits et rien d'autre. La vérité des faits, c'est seulement ce qui m'intéresse certains jours. Et encore retirons le mot "vérité". Les faits, juste les faits, pour les divers tissements on verra ça plus tard.|couper{180}