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Notule 47

https://youtu.be/Qr4azoVLqL0 Il faut que le point gris saute par dessus lui-même dit Paul Klee. C’est applicable partout… On peut se complaire dans la tristesse et la boue comme dans la frénésie de l’hystérique, et ce durant un moment, ou sur les réseaux sociaux, appartenir au concert général bon an mal an… Et tout à coup s’avancer et jouer sa propre partition en se fichant totalement des avis du chef d’orchestre qui d’ailleurs s’en fiche tout autant en tournant le dos au public. Et puis il y a ce type buvant demi sur demi dans cette éternité de l’instant, d’où surgit la mémoire, et qui dit : — le cul est le point noir de l’esprit Et qui se tait à nouveau.|couper{180}

Notule 47

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Notule 45.

https://www.instagram.com/reel/CdRdp2VDLcw/?igshid=YmMyMTA2M2Y= La notion d’impeccabilité dont parle Castaneda, ce leurre nécessaire pour tisser de l’étrange, du mystérieux lorsqu’on est jeune…et comment la compréhension d’un mot peut, elle aussi , se transformer avec le temps, avec l’âge jusqu’à évincer au final tous ces mots, les reléguer dans l’inutile. Quand l’attirance nous renvoie comme une brindille, après un long voyage de l’esprit, au travers de tout le compliqué que l’on s’invente , vers la berge, le clapotis permanent du simple. C’est un équilibre constitué de petits déséquilibres. Comme on tient le volant d’une voiture, on corrige l’axe par de petits gestes, des micro mouvements des bras et des poignets, sans même en être conscient. Pendant ce temps on pense à tout un tas de choses, on attribue de l’importance, une hiérarchie, des priorités. On pense à côté de ses roues pour ne pas dire à côté de ses pompes.|couper{180}

Notule 45.

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44.notule 44

Travail d’élève sur papier S’enfoncer sous la terre pour aller peindre, c’était déjà la tradition il y a 35000 ans. Rien de facile, rien de tapageur, pas d’esbroufe. Je me sens dans cette proximité là avec ces femmes et ces hommes, avec leur progression dans l’obscurité des galeries, des boyaux, des grottes. Humble face à leurs intentions. Ici désormais plus de tigre à dent de sabre, plus de mammouth, et la grotte doit être, elle aussi repensée, réinventée. Tout obstacle doit être rafraîchit. La jungle des clichés, des mots d’ordre, des slogans dans laquelle des furieux sont tapis, prêts à bondir sur leur proie pour survivre. Le danger comme le mystère, l’effroi sont une nécessité pour la paix, la lumière la sécurité , les uns ne vont pas sans les autres. Et parvenir à identifier en chaque occasion en soi le pleutre comme la tête brûlée se côtoyant dans cette danse est une étape. Un virage qui mène vers encore plus d’obscurité, et plus de nécessité aussi.|couper{180}

44.notule 44

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Notule 41

Et bien même si j'ai beaucoup d'affection, de tendresse, tout ce que l'on voudra, en ce qui concerne la chatte , je crois qu'elle n'est pas plus avancée que je ne le suis sur le plan pratique. Après quelques échanges avec le voisin l'autre jour, il a bien voulu placer une poubelle sous l'auvent de son toit afin qu'elle puisse sauter sur celle-ci et rejoindre la maison comme le ferait n'importe quel félin normalement constitué. Mais c'est en vain. Elle tourne en rond dans la cour voisine en miaulant au secours aidez-moi, ou quelque chose que je traduis comme "viens me chercher" évidemment. Ce que je fais en pleine nuit , avec cette fois un escabeau. Je me retrouve à nouveau debout sur le compteur EDF dans la rue à vouloir basculer l'escabeau par dessus le mur du voisin. Mais l'engin est plus lourd que l'échelle que j'avais utilisée ( voir les épisodes précédents ) Donc je bascule le fichu escabeau qui pèse un âne mort, et je m'aperçois qu'il est trop court, que les pieds de l'autre coté ne touchent pas le sol. La chatte est assise au milieu de la cour du voisin et me regarde faire en miaulant faiblement comme pour dire, c'est quoi ce bidule, tu comptes vraiment que je monte là dessus ? j'essaie de l'appeler toujours avec au bout du bras l'engin en espérant qu'une lueur lui vienne pour sauter sur la première marche et me rejoindre. Mais non. On se regarde dépités tous les deux. Je ramène l'escabeau coté rue, je pousse un juron de plus. Car tout de même zut, elle pourrait faire un effort. Le voisin a bien placé la poubelle sous son versant du toit. Il ne suffirait que d'un bond pour qu'elle grimpe dessus et de là revienne vers la maison. Mais non, rien à faire. Penaud, désespéré, je reviens à la maison mon escabeau au bout du bras. Il ne faut pas faire de bruit car dans la chambre au rez de chaussée dort la petite fille. Ce serait la totale. Je me resserre un café, allume une nouvelle cigarette. Puis je me dis que ça n'arrive qu'à moi ce genre de péripétie et que ce n'est surement pas par hasard. Qu'il y a quelque chose à comprendre, surtout lorsque cela se représente plusieurs fois. Soit je me complique trop la vie, soit pas assez. Mais ce qui est sur de plus en plus c'est que pas plus la chatte que moi n'avons inventé le fil à couper le beurre, ni l'eau chaude. On est aussi nigaud l'un que l'autre. Ou peut-être que ça nous plait de nous sentir prisonniers, enfermés dans ce genre de situation à la noix. Peut-être que c'est juste une caricature de prison qui nous permet de nous habituer à d'autres petit à petit, à mieux nous familiariser avec cette idée... Enfin, je suis allé chercher le paquet de croquettes que j'ai froissé pour qu'elle reconnaisse le bruit par delà les murs et les toits. L'appel du ventre... Encore faut-il être suffisamment affamé pour y prêter la moindre attention. Voilà peut-être la raison ultime, une faim véritable qui nous fera, à elle comme à moi, retrouver le chemin du bercail, en finir avec la stupidité, ce prétexte.|couper{180}

Notule 41

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Notule 40

visage sur papier, Gauthier 7 ans Ecrire ainsi la nuit, quand tout le monde dort. Les petits enfants sont là pour une semaine. Ainsi les journées sont bourrées à craquer de petits moments qui s'enchainent les uns aux autres sans que la distance ne soit requise. Surtout pas. Puis quand je me réveille au bout de quelques heures de repos, toute cette distance neuve est là. J'ai toujours pratiqué ainsi. Entre l'immanence et la distance qui me sert de ligne pour pécher dans le courant des choses quelques éléments à retenir, non pour m'en souvenir, mais parce qu'ils symbolisent quelque chose sur laquelle je n'arrive pas à poser vraiment le doigt. Une sorte d'énigme. Un peu comme un tableau finalement que je commence en état de transe, en me remettant au hasard, à cette fameuse immanence, dans un premier temps. Puis je pose celui-ci sur le chevalet, je recule de quelques pas et c'est seulement à ce moment là, lorsque j'arrive à une certaine distance que je peux découvrir quelque chose d'insolite. Quelque chose qui ne sera pas un cliché. Et qui va alors si je peux utiliser ce mot : m'inspirer. Puis la vie reprend ses droits et nécessite d'expirer. Ecrire ainsi c'est une façon d'expirer. Puis dans quelques semaines, quelques mois quelques années, qu'en sais-je, quand j'aurais pris suffisamment de distance encore, tout cela m'inspirera peut-être. Mon projet s'arrête souvent à cela concernant ces textes. A un peut-être. Mais cela tient plus de l'incantation, d'une petite chanson que l'on se chante à soi-même. Pour que la vie passe vite et en même temps intensément, profondément comme une entaille, cette notion de projet a toujours été une sorte de d'étai ou de béquille. Parce que je me sens handicapé de la traverser ainsi sans y penser. je n'ai pas ce courage là.|couper{180}

Notule 40

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Notule 39

https://youtu.be/grn7SMp_EDs Publier sur ce blog m'oblige à tenir en joue le ridicule en continu. Ma propre idée de ridicule. De ne jamais la perdre de vue, comme une évidence. Etre au delà du contentement ou de l'insatisfaction aussi, en acceptant le fait que publier c'est réduire en poudre le présent en passé. Ne plus s'en préoccuper ensuite. Comme si j'allais de texte en texte comme à cloche-pied l'instant. Traversé comme je l'ai déjà dit par le vent. Bien sur que tout cela c'est du vent et en même temps peut-être pas que. Quelques feuilles vives encore, pas tout à fait mortes y trainent. Mais à peine cette pensée m'effleure qu'elle aussi s'en va, elle n'existe déjà plus à la fin de cette phrase. Cette pierre philosophale que nombreux cherchent, il me semble qu'elle est en lien avec l'instant présent. Peut-être aigue au moment du clic sur le bouton bleu. Qu'avec lui. Cette pierre est l'instant. Et si je parviens à sauter ainsi de pierre en pierre comme d'instant en instant, à gué mon corps entier peut bien pourrir mon esprit reste vif. J'y pense et puis j'oublie comme dans cette vieille chanson de Dutronc.|couper{180}

Notule 39

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Notule 38

Huile sur toile 2018 Collection privée Un enfant qui rêve d'évasion ne peut la rêver qu'avec ce qu'il trouve tout autour de lui et en lui. Si dérisoires soient ses outils, et finalement si convenus. Le bâton que l'on épluche et taille, quelque flaque d'eau après la pluie, le goût acide de l'oseille, et le chapardage de quelques cerises, de pommes et de radis. Quel choc alors de franchir le seuil d'une autre maison, d'une autre famille ! C'est comme arriver sur une autre planète, un autre monde, un univers inédit. Ici les gens parlent une autre langue et dont pourtant l'accent est familier. Un écho ténu de quelque chose qui, dans l'enfance de l'enfance, est reconnu aussitôt et on s'en nourrit avidement. Pas d'autre élément de comparaison que l'ingestion de nourriture. cet emportement de la bouche vers la chair , se jeter sur de la viande pour la mordre, la déchirer à pleines dents, presque sans la mastiquer, mais l'avaler tout rond, goulument. Comparer les deux maisons, les deux familles, ces deux univers tellement distincts, se rendre compte de cette différence comme d'un gouffre. Sentir dans la poitrine le cœur qui bat et des sueurs froides en parallèles ferroviaires. Puis constater chez l'autre l'élégance du geste tenant la fourchette, cette précision du geste qui conduit sans faille la nourriture à la bouche, l'absence d' empressement, le mouvement régulier des mâchoires qui mâchent, malaxent les aliments. Suivre la bouchée qui dépasse la glotte ou la luette puis disparait en faisant trembler un cartilage, une pomme d'Adam. Et soudain sans comprendre d'où elle vient, se retrouver aux prises avec une envie de meurtre. Ce besoin de comparer, d'évaluer comme d'avaler, c'est une corde que l'enfant tresse pour s'évader une fois l'issue découverte. Pour s'évader ou pour se pendre. C'est ne pas accepter ce qui est, tel que cela est. Caresses et brimades, mots d'amour et d'insultes entremêlés. Voilà comment participer à l'infini. En s'y heurtant continuellement comme pour ne pas cesser de l'éprouver , rester en contact, en s'absentant pour la plus belle part comme la pire.|couper{180}

Notule 38

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notule 37

En ce moment c'est à la quantité de blancs que je peux estimer un tableau. Ces blancs qui recouvrent la couleur surtout. Et qui n'ont pas la même charge émotionnelle que le blanc de réserve. Ainsi ce tableau de Miro qui est censé être une maternité. Constater que d'autres sont déjà passés par là est une émotion aussi.|couper{180}

notule 37

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Notule 36

Dans le journal de Kafka, qui écrivait lui aussi pas mal de conneries, il faut bien le dire, j'avais été ravi de découvrir une page sur laquelle il n'y avait que deux mots. "Aujourd'hui, rien." C'est drôlement tentant. Et mensonger. Mais comme je ne suis plus vraiment à un mensonge près... je crois que j'ai plus peur de Google que du mensonge en général, qui m'accuserait de plagiat. Mais même cette peur là à quoi bon ? La nouvelle abrupte qu'en moins de 2 minutes la fin du monde serait pliée m'atterre je n'ai même plus envie de me mettre en rogne, de trépigner. Je me demande juste comment dépenser chaque seconde qui reste un peu moins bêtement que d'habitude lorsque je me croyais éternel. mais, même ça me parait suspect. Comme s'il fallait trouver du profit dans tout même le pire, surtout dans le pire Tout ça à cause des Grecs anciens et d'une pensée pratique à la mords moi le nœud. Y a des jours où j'adorerais être né chinois hindou, modeste. Et ça ne me rassure même pas de constater que je ne suis pas le seul.|couper{180}

Notule 36

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35.notule 35

Scolaires. Voilà enfin le mot. J’ai tenté timorés, trop timides, engoncés, orgueilleux… Scolaires ! Hourra ! —vous êtes beaucoup trop scolaires ! Vous devez déborder nom de Dieu !|couper{180}

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Notule 34

Résolution, autrement dit tarte à la crème, ailleurs, demain. Au moins une ou deux à la minute en période de crise. Ouvrir un blog sur le jazz, étudier le sanskrit, couper les griffes de la chatte, tout lâcher et partir vivre en forêt, relire Jack London, ou Jules Vernes. Un long moment devant le mur de jasmin me remet un peu d'aplomb. Mais voilà que ça me reprend Créer des fiches personnages. Que de l'action pas de blabla. Il marche, il saute, il ou elle hurle. Et les expos alors ? Faire les listes, revoir les prix encore, noter les dates, les horaires, les vernissages. Ne pas s'embrouiller. Retourner devant le mur de jasmin et de chèvrefeuille, c'est mélangé. Payer l'électricien, le maçon, arrêter l'abonnement sur ce site de podcasts, vider la mémoire de l'Ipad. Peut-être qu'apprendre le chinois... Il faut que je refasse ce site. retailler les images, écrire des choses moins connes. Il faut que j'achète du pain, des œufs et du lait pour la pate à beignets. Et prévoir jeudi après-midi le cinéma. Et rester calme, l'enfant à dit à son papa qu'il avait peur de s'ennuyer chez nous. Réparer la trotinette. Peut-être un atelier tarte aux poires mardi donc cet après-midi déjà entre 15 et 17h. Arrêter de fumer. Arrêter de vouloir prendre des résolutions. Prendre les choses comme elles viennent. Celles qui ne viennent pas surtout.|couper{180}

Notule 34

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Notule 33

Il y a des cons qui savent tout sur tout. Parce qu'ils se pensent "riches" nantis d'une expérience particulière dont ils font une généralité. De là à asséner leur vérité à tout bout de champs pour un oui pour un non, comme pour toujours mieux la conforter, se rassurer, se barricader derrière celle-ci. Nous sommes tous cons plus ou moins de cette même façon. Et ce qui nous hérisse n'est rien d'autre que ce reflet projeté par une intention trouble que nous apercevons à la surface de ceux que nous nommons les autres. Mais ce ne seront jamais les autres vraiment, ce ne seront jamais autre chose que des satellites de nous mêmes tant que nous restons enfermés dans cette pseudo vérité. Le réseau social est le lieu idéal dans lequel tournent en rond toutes ces petites vérités qu'on ne cesse d'assener dans le vide finalement. Il n'a de social qu'une apparence car ce n'est pas autre chose qu'un agglomérat de solitudes retournées contre elles-mêmes, de singularités mal digérées, une grégarité de colères, d'élans fumeux, d'ignorances enfouies dans le péremptoire le mot d'ordre, le slogan. A de très rares exceptions près, suffisantes pour valider la règle ou pour donner l'illusion qu'il est possible de s'évader de cette taule communautaire. Il ne suffit pas d'être seulement , il faut encore beaucoup le paraitre. Mettre son grain de sel à toutes les sauces, se donner la sensation de participer à la manœuvre. Je retrouve une saine fatigue enfin. Celle qui me guide depuis toujours à me débarrasser de tout ce qui ne convient pas, de ce qui m'entrave pour voir, tout en sachant déjà que j'y verrais encore moins. Que la moindre clarté perçue me vaudra de plus grandes opacités encore. Il suffit juste de prendre une bonne respiration, un peu de blanc et de nettoyer tout le bavardage, et tant pis si rien n'en sort qu'une pauvre image qui ne veut rien dire au monde sinon que je n'ai pas grand chose à lui dire.|couper{180}

Notule 33