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Marathon.

Non mais là, c'est exagéré. Je ne sais pas si vous avez vu Word War Z, mais l'armée de zombis qui cavalent après Tom Cruise, c'est que dalle par rapport à ce que j'ai aux fesses. De plus fait exceptionnel à noter déjà dans ce film, les zombis sont dotés d'une vélocité jamais vue auparavant. Et bien les dracos vont encore plus vite. Je cours je cours je cours, je suis entrainé pour cela, je m'en aperçois en courant, c'est absolument dingue. Ils sont des milliers et moi seul devant, à petites foulées comme une ballade matinale. J'essaie de sauter une haie, et oh miracle, un bond facile, et de plus élégant, je retombe sur mes guiboles et reprends la course comme si de rien n'était. Monté sur coussins d'air. C'est en passant devant la vitrine du super U que j'ai aperçu mon reflet. C'est un peu hard à avaler, mais je ne suis pas celui que j'ai cru être. D'abord j'ai une petite tète et un très long corps type athlète africain, un corps visiblement taillé pour cavaler des heures peut-être même des jours. J'en ai sous les baskets, je le sens. Je peux allonger la foulée. Je l'allonge et creuse la distance avec l'armée de dracos. De temps en temps je me retourne et je les vois perdre de plus en plus de terrain. J'aperçois un fleuve. Je me demande si pour la nage c'est pareil. C'est pareil. Un crawl d'enfer ! je tente la brasse papillon et là stupéfaction j'ai la moitié du corps qui sort de l'eau sous l'effet double hélice des bras. Dingue non ? J'ai presque atteint la rive. Suis ivre de ces nouveaux pouvoirs que je me découvre. Et tout à coup je les aperçois. Une armée de dracos m'attend de l'autre coté. Je suis pris en sandwich. Je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule. J'ai peut-être quelques options que je n'ai pas encore découvertes. Des hélices, des ailes, un bidule à faire tournoyer pour défier les lois de la pesanteur et m'élever au dessus de ce cloaque. Rien. Un deus machina m'arrangerait bien. Mais non ça ne se passe pas du tout comme ça. Les dracos savent nager , ils m'encerclent. Me voici pris à nouveau dans leur filet.|couper{180}

Marathon.

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Notule 17

Créer à chaque instant voilà la vie. Mais refaire la même chose tout le temps, les redire se les répéter comme un mantra , s'y accrocher comme une moule à son rocher, pouah ! Etre résolument moderne dit toujours Arthur. ça veut pas dire avoir le dernier modèle de lave-vaisselle. Merde. C'est comprendre la création comme une actualité perpétuelle. "L'homme que j'étais hier je ne le suis plus" disait Henry à l'ouverture du Tropique du Cancer. En fait il n'ose pas encore assez. L'homme que j'étais au début de cette phrase, je ne le suis déjà plus. voilà la modernité. Va bosser à l'usine, dans un bureau, faire le mariole dans une expo après ça. C'est surtout cette modernité là que les patrons du Cac 40 ne supportent pas. Dont ils ont peur plus que tout. Imagine, il y a 5 minutes j'avais 100 milliards sur mon compte. Et là tout de suite tout s'est envolé. Merde. Mais l'attachement à 100 milliards ne riez pas c'est pareil que de s'attacher à n'importe quoi. Comme moi au plaisir de pondre ces notules par exemple. je pourrais perdre ce petit plaisir Et du coup faudrait que je m'en crée un autre aussi sec Moderne quoi !|couper{180}

Notule 17

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16.Notule 16

J'essaie d'imaginer le paradis. C'est assez proche du cauchemar. Tout le monde sourit, tout le monde s'aime, tout le monde au petit soin l'un pour les autres, il ne pleut jamais ni ne neige. Soleil radieux chaque jour. Pire qu'un cauchemar une éternité d'ennui. vue d'ici. ici, c'est un vrai paradis d'une certaine manière. Il y a un ordre convenable, éprouver de la peine ou de la joie, suivant nos propres choix. Dans l'opposition, dans l'alternance. Enfin là on en reprend pour 5 ans sans alternance. Reste à voir ce que les législatives donneront. Du coup je reviens sur l'action de demander, un peu. Ne pas demander le paradis. surtout pas. D'ailleurs je me demande si au bout du compte la véritable sagesse ce n'est pas de ne plus rien demander du tout. se contenter à chaque fois de ce qui est suffit amplement à créer tout ce que l'on peut imaginer et plus encore. une nouvelle peinture commencée hier soir évasion à l'ile de Pâques. Les habitants adoraient un dieu à Tête d'oiseau. Et les oiseaux on sait bien ce que c'est, ce sont les descendants des dinosaures Ils ont des os creux. Des dinos à plumes. Belle, très belle évolution et en plus ils sifflent et chantent Bref, en faisant un saut sur l'ile je me suis dit Reste là un moment, le temps que ça passe. Le temps de digérer tout ça. Et ça ce n'est pas rien je vous prie de le croire. Bref format 40x50 encore ( ce sont toujours de vieilles toiles que j'ai recouvert de gesso car elles ne me plaisaient plus) Voici les deux premières étapes. 12|couper{180}

16.Notule 16

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15.notule 15

Dernière mouture de cette toile qui finalement relève plus de l’icône. Mais comme le hasard n’existe pas il s’agit donc de se demander pourquoi elle s’achève ainsi… Un de ces quatre matins j’aurai la réponse puisque je l’ai demandée. Techniques mixtes sur toile format 40x50cm 2022|couper{180}

15.notule 15

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14.notule 14

Commencé dans la foulée du précédent, comme le 3 suit le 2. Toujours en plein aveuglement. Cet aveuglement qui m’est nécessaire pour voir. Je tâtonne beaucoup avant de prendre une décision. Toute l’histoire de ma vie. Puis je la prends, au bout d’une série plus ou moins longue de petites actions. Il en résulte un soulagement qui peut parfois se transformer aussi sec en stupéfaction, très vite. Prendre le temps de vivre ce soulagement peut-être… ? Un autre format 40x50 technique mixte 12345|couper{180}

14.notule 14

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notule 13

Photo de Nitin Arya sur Pexels.com Quand je pense au mot écriture, je pense au mot crier, au mot torture, naturellement, sans y penser. Parce que l'écriture a débuté ainsi dans la difficulté d'être. Dans le passé. Et que ce passé s'introduit comme un intrus souvent dans mon présent. Parce que je suis attaché à cette mémoire du passé comme un avare à ses deniers. Lorsque je désire me fustiger, je peux très bien valider ça. Et ainsi rester le même envers et contre tout. Quel plaisir étrange de toujours vouloir être le même contre vents et marées. Proche de l'obscène. Ainsi donc tout partirait en carafe, tout se désagrégerait autour de moi, tout ne serait plus que ruines, pertes, désolation, oubli, disparition. Sauf moi ? Superbe imbécile rayonnant d'imbécilité ! Enfant. Mais je peux encore remettre les mains dans la boue juste après la pluie. Je peux reconstruire Ninive, et Babylone et même Paris vous savez juste avec trois cailloux et deux brindilles. vous ne me croyez pas ? C'est cela le problème à dépasser depuis toujours que vous ne me croyez pas cela n'est rien, c' est une chose facile à régler. Mais vous, pour quelle raison ne me croyiez vous pas ? Et tomberais-je dans l'illusion encore de me risquer à vous plaindre ? Si je n'étais pas constitué uniquement de ce même silence que l'on trouve entre les mots, les phrases, les lignes et tous les textes jamais écrits jusqu'à présent.|couper{180}

notule 13

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Notule 12.

Photo de Jovana Nesic sur Pexels.com Je n'avais pas envie d'aller voir sur internet, de m'en remettre ainsi à une quelconque autorité afin de savoir si merci au pluriel prenait un S ou pas. J'avais écrit "mille merci". Pourquoi mille allez donc savoir ... pourquoi pas 1 ou 10 000 ? pourquoi pas une infinité de merci merci merci ... comme une sorte de punition archaïque qui m'eut rendu les doigts gourds ? Tant qu'à faire. J'éprouvais ce besoin impérieux, presque brutal, de dire merci, voilà tout. Mais comme d'habitude il fallait encore que j'en rajoute, que je veuille enfoncer je ne sais quel clou ou encore que je noie un poisson. Je peux tout à fait être comme ça. Et ce n'est qu'une infime partie de toute l'étendue des dégâts. j'ai donc écrit mille merci et me suis retrouvé comme un con à la fin du dernier mot. Heureusement, elle me répondit que l'on pouvait faire selon les besoins de la cause. Mettre un s ou pas n'avait guère d'importance. Mille fois merci chère amie !|couper{180}

Notule 12.

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11.Notule 11

S'il était simple d'aimer, le monde serait sans doute très différent. Encore que ce ne soit pas simple de croire en l'amour désormais que tout est devenu si binaire. Du genre : — tu m'aimes oui ou merde ? Même si ce n'est pas dit comme ça exactement, ça y ressemble souvent. Comme si tout l'espace se tenait désormais entre 0 et 1 annulant la suite innombrable des autres chiffres et nombres, annulant ainsi une notion précieuse de l'infini. Cet amour là, distillé par les médias de tous bords, qu'on le veuille ou non nous empoisonne la vie. C'est une lutte de chaque instant pour ne pas succomber à une telle facilité. Cela exige beaucoup de patience, de tolérance, de paix intérieure, une distance à acquérir dans le présent étrangement sitôt que l'agacement, l'énervement, la colère même surgissent. C'est loin d'être facile. Aimer au quotidien c'est de plus en plus se transformer en médecin au chevet d'un malade. Il faudrait rassurer continuellement, faire l'emplette de fruits et de fleurs fraiches à déposer sur un chevet, égayer comme on peut la pièce. Une abnégation aussi dont l'injustice emmène parfois l'élan d'aimer aux limites de la révolte. Cependant tout prend un sens lorsque, par hasard, ce fameux hasard qui n'existe pas, on s'aperçoit que nous ne sommes que des outils manipulés par un maître ouvrier. Que tous ces espoirs, ces déceptions, ces rapprochements, ces éloignements ne sont rien d'autre qu'une matière, tout comme nous précieuse et sans laquelle rien ne peut se faire. Evidemment on n'y pense pas dans le moment. On subit ou on esquive. Mais il suffit souvent de se rendre compte de l'absence pour que tout alors se mette en forme. Et là encore nous avons le choix d'en être triste ou joyeux.|couper{180}

11.Notule 11

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Croire et savoir

— Shanti, Shanti réveille-toi ! la guerre est là à notre porte ! C'est bientôt l'heure de prendre le taureau par les cornes. La voix de Maria se fait de plus en plus insistance, elle traverse les couches épaisses du doute pour m'atteindre en plein cœur, et je sais ainsi que je possède un cœur au plus profond du rêve. Peu à peu j'émerge, j'ouvre les yeux et consulte l'affichage lumineux du radio réveil sur la table de nuit : 3h45. Je me lève sans faire de bruit pour me rendre au rez-de-chaussée de la maison. Un bon café me fera du bien je crois. Je ne sais plus vraiment si je rêve ou si tout cela est réel. Toute cette histoire que je suis en train d'écrire nuit après nuit jusqu'à présent n'est t'elle pas en train de me rendre complètement cinglé ? Il me semble que de vieux démons que j'avais réussi à repousser durant tant d'années sont revenus. Ce besoin irrépressible d'écrire, de pénétrer dans la transe de l'écriture, de me laisser totalement emporter par celle-ci... Et la question que je me pose est celle-ci : Me suis-je laissé capturer par mon égo, l'ai-je laissé me leurrer à un tel point qu'il puisse imaginer se confondre avec qui je suis vraiment ? Peut-être que la schizophrénie s'est frayée un chemin jusqu'à cet instant présent où j'écris. Peut-être a t'elle finalement trouvé le moyen ainsi de tout dévaster peu à peu depuis l'oubli où j'avais tenté de la reléguer. — Qui est en train de penser ces choses Shanti ? La voix de Maria me fait sursauter. Elle est là bien que je ne puisse la voir, dans la cuisine. Qui parle de folie ? N'est-elle pas cette folie sur laquelle j'ai posé un nom comme pour lui donner chair afin de mieux l'identifier, la placer à distance ? Et ainsi me donner la possibilité de la comprendre, de l'aimer ou de la détester ? De parvenir enfin à la connaissance de ma propre folie ? — Shanti réveille toi, il n'est plus temps de jouer avec ton mental, tu n'as plus le loisir de t'amuser ainsi. Il faut agir, repousse le doute, pénètre dans la certitude. Maria appuie exactement là où ça fait mal. Cet entre-deux entre le doute et la certitude dans lequel je réside depuis toujours. — C'est une des épreuves que tu as choisie Shanti. Mais désormais tu touches enfin au but, il te faut choisir une bonne fois pour toutes. — Choisir quoi ? la folie ? elle nait chez moi tout autant du doute que de la certitude. — Oui mais cette hésitation te vide de toute ton énergie ! Agis Shanti, car c'est par l'action que tu retrouveras la raison, l'énergie, que tu seras vivant. — Agir ? mais que faire ? Quoique je fasse le doute revient à la charge presque aussitôt. — C'est parce que tu te refuses au choix comme au renoncement reprend Maria. Le doute t'enfonce dans les vibrations les plus basses, il te conduit vers l'anéantissement. — Je ne sais jamais si le choix que je veux effectuer est le bon — Il n'y a pas de bon ou de mauvais choix Shanti, tout choix est un leurre, chaque décision une impulsion qui fait naitre le mouvement et le mouvement c'est la vie ! Chaque choix et un déclencheur dont tu ne peux comprendre les tenants et aboutissants. Tant que tu es l'outil tu ne peux comprendre tout cela. — L'outil ? — Il y a deux Shanti, le petit qui se tient dans cette pièce et qui se pose toutes ces questions en buvant son café et puis il y a le grand Shanti qui sait exactement pourquoi il est venu sur cette Terre. Entre vous deux il y a l'oubli et aussi tout ce que ce monde peut imaginer comme moyens pour tenir ses habitants dans une sorte de servitude volontaire. — Les reptiliens encore eux ? tu veux vraiment que je crois à tous ces cauchemars Maria ? Tu veux vraiment que j'abandonne la raison, le bon sens ? — Je vois, tu crois que tout ce que tu as écrit jusqu'à présent est une sorte de fiction finalement, tu ne crois pas plus en moi qu'en toutes ces histoires, tu penses être si fort que cela de pouvoir inventer autant de mensonges une fois de plus et tromper tout le monde et toi même ? — J'en ai bien peur. — Voilà le nœud véritable du problème Shanti : ta peur de croire à quoi que ce soit. — C'est pas faux. — C'est exactement le discours entretenu par cette matrice crée par les reptiliens. J'espère que tu t'en rends compte. Il te font croire justement que toute croyance est de l'ordre de la stupidité tout en n'arrêtant pas de t'assener des croyances en un tas de choses, notamment la mort, la raison, la science j'en passe et des meilleures. Et ils ne font cela que dans un seul but, vous rendre vulnérables et perméables à leur haine d'eux mêmes, pour vous amener à leur propre désespoir, à leur propre peur d'être, et d'aimer tout simplement. — Disons que ce dans quoi tu me demandes de ne pas avoir peur de pénétrer c'est un peu le monde des bisounours Maria ... — Oui c'est le terme qu'ils utilisent pour ridiculiser l'amour, je connais. Et pourtant ne te souviens tu pas d'avoir souffert de cela toi-même ? As tu déjà tout oublié ou bien la carapace que tu as crée pour ne plus souffrir te rend t'elle désormais aveugle et sourd à la vraie vie ? — Je me souviens plus ou moins, mais cela me semble tellement loin à présent. — C'est du passé, on s'en fiche tu as raison. Mais dans le présent tu peux tout retrouver, il suffit juste d'écouter ton cœur Shanti c'est lui qui t'aidera faire jaillir la lumière. — Mon cœur, j'ai souvent pensé que j'en étais dépourvu. Qu'il n'était qu'un mot. — On ne t'a pas laissé suffisamment de temps pour parvenir à croire que tu avais un vrai cœur Shanti, et tout cela est parfait n'en doute pas. — Parfait ? On voit que ce n'est pas toi qui a reçu... — D'une certaine façon j'ai reçu autant que toi Shanti, tout ce que tu as éprouvé je l'ai éprouvé moi aussi. Je t'ai toujours accompagné depuis le début. La souffrance est un passage obligé ici-bas c'est une vérité à ne jamais négliger, à ne jamais oublier non plus quelque soient les circonstances. Remplace ta certitude de la souffrance par la certitude de l'amour, les deux marchent dans la main. —tu me demandes en gros d'avoir la foi ... — Oui mais je ne te demande pas de croire en une religion quelconque Shanti, juste de croire en toi-même, non pas en tant qu'outil seulement, non pas dans le petit Shanti, mais dans le Soi là où le véritable Shanti réside. — j'avoue que je m'y perds Maria. Le Soi tel que je le comprends ne peut pas porter de nom. Il ne peut pas plus être nommé Shanti que Dieu ou Allah ou quoi que ce soit. — Et tu as raison Cependant tu es un humain, et tu vis dans un univers de basses vibrations, ta cervelle a besoin de s'accrocher à des symboles, des choses simples Shanti. Accepte enfin de n'être qu'humain vis ta vie comme il se doit. — C'est bien ce que je fais puisque quoique je fasse selon tes propos tout est parfait , tout est programmé d'avance. — Encore ton habilité à manier les pensées et les concepts dans lesquels tu ne cesses de t'entraver tout seul. Tu te compliques trop la vie Shanti. Réveille toi, la guerre est là à notre porte, il va aussi falloir choisir et agir.|couper{180}

Croire et savoir

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Notule 10

Si je dis je de façon inconsidérée c’est un blasphème. Si je est un personnage crée par soi c’est différent. Mais c’est dangereux. Le danger de confondre moi et soi. Le blasphème serait de dire je au présent sans rien créer. Je crée mais ce n’est jamais l’ego qui crée. De même pour les maladies On ne devrait pas dire j’ai mal Mais plutôt j’ai eut mal jusqu’à présent Et c’est déjà du passé. Ça a l’air con comme ça si on n’est pas dedans. Mais si on y est c’est magnifique ! Cela dit voilà l’exemple typique d’un tableau bousillé suite à une erreur d’aiguillage entre je et soi. Technique mixte format 40x50 cm|couper{180}

Notule 10

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Faire pour soi ou pour les autres

Le vaisseau ne fait aucun bruit, il file à vive allure dans ce que je perçois être comme un immense couloir. Plus rien n'est vraiment net ni à l'intérieur comme à l'extérieur, tous les contours et les plans se chevauchent les uns les autres. Même qui je crois être, à cet instant est flou. Il me semble que j'ai déjà effectué ce voyage, mais je ne sais pas si je l'ai fait dans le passé ou dans l'avenir. La notion d'espace temps a disparu. Tout ce qu'il me reste est l'attention d'être ici et maintenant. Je peux tout aussi bien avoir 8 ans, 20 ans, 40 ou 60 ans, peu importe j'ai la sensation très nette que le temps n'a absolument pas d'importance. Tout ce qui est important est l'instant et cette vigilance détendue si je peux dire. Je ne suis pas stressé, je suis juste attentif. Alors qu'il y a de quoi être effrayé franchement. Qu'est-ce que je fais ici ? Soudain, cette question vient interrompre tout le processus. Je me retrouve comme expulsé du vaisseau à tournoyer dans l'espace. J'ai juste le temps d'entendre la voix de Myrdinn qui me dit — Encore raté mon bon ami. Sa voix m'est devenue tellement familière que j'ai à peine le temps de prendre conscience de cette proximité qu'elle s'éloigne déjà , s'affaiblit, puis elle disparait. Je me retrouve seul dans ce que j'imagine être le néant. Mais qui suis-je donc bon Dieu ai-je encore le temps de m'interroger. Puis c'est comme si je m'évanouissais lentement. Une sorte d'endormissement comme lorsqu'on est pris dans un froid extrême. Je tente de lutter mollement mais la sensation est plutôt agréable et je décide de la suivre. Lorsque je recouvre mes esprits je suis dans une salle immense. L'architecture m'est étonnamment familière, je reconnais certaines écritures et sculptures comme appartenant à l'ancienne Sumer, à l'Egypte, à la civilisation Olmèque ou Aztèque et Maya. Sensation de plus en plus nette d'être dans un immense musée. Cependant il n'y a personne, le lieu est déserté de ses habitants. Qui peuvent-ils être ? J'entreprends de visiter les lieux, visiblement ce "musée" est gigantesque. Depuis la grande salle centrale s'ouvre une multitude de galeries, il y en a plus d'une centaine à vue de nez. Je pourrais en ressentir un vertige, mais étrangement je me sens très calme, je n'ai pas peur. Comme je le fais toujours je laisse mes pas me guider vers la première que j'aperçois sur ma gauche. Les parois sont taillées dans du cristal et j'aperçois des inclusions de plantes, de graines, de fleurs, toute une botanique qui elle aussi m'est très familière comme si je pouvais connaitre la nature, - mieux, l'essence- de chacun de ces végétaux. Les sol est constitué de plaques taillées bizarrement comme les mayas taillaient leurs blocs de pierre pour des raisons prétendument sismiques dans mon souvenir. Mais je sais que c'est bien plus pour des raisons esthétiques lorsque je les observe. D'ailleurs tout ici est réalisé dans un but esthétique c'est une évidence. Au bout de la galerie que j'arpente j'aperçois le portail d'une nouvelle salle. De celle-ci me parviennent des fragrances qui m'évoquent soudain quantité de souvenirs, mais je ne peux les explorer tant ils sont fugaces, un peu comme lorsqu'on sent l'odeur de terre mouillée après la pluie. Ou bien que l'on entend le chant d'un coq lorsqu'on a passé son enfance à la campagne. Enfin j'arrive sur le seuil de cette salle grande comme deux terrains de football à priori. Il y a des milliers d'étagères sur lesquels sont entreposés des bocaux transparents pour la plupart. Sur d'autres des livres aux couvertures somptueusement ouvragées et dont je parviens à déchiffrer les titres sans à priori connaitre leur langage. C'est comme si leur contenu m'était déjà connu d'avance sans que je n'ai besoin de les prendre et les ouvrir. Personne non plus ici. Mais il semble que l'étonnement prenne le pas sur l'impression de solitude que je perçois tout au fond de moi-même. J'explore encore d'autres galeries, d'autres salles toutes plus merveilleuses les unes que les autres. Puis soudain j'éprouve une sensation de faim. Je ne sais plus depuis combien de temps je n'ai rien avalé. Aussitôt je me retrouve dans un restaurant assis seul à une table et devant moi surgissent mes plats préférés. Ce sont mes plats préférés sauf que je ne sais plus qui j'étais vraiment lorsque je les savourais car jamais je n'ai vue de toute évidence ces denrées durant mon existence sur terre. Les gouts aussi font surgir quantité d'images qui sitôt que je veux les observer s'évanouissent. Et toujours ce point fixe que je ne peux décrire que comme cette attention au présent. Une fois repu, je me dis qu'une cigarette ne serait pas de trop. Et soudain je me souviens que j'ai fumé la dernière dans le vaisseau de Myrdinn. Mais je n'ai pas le temps de m'attrister qu'aussitôt sur la table j'aperçois un paquet neuf et de plus c'est ma marque préférée. Tout cela est trop beau pour être vrai. Je dois encore être en train de dormir et c'est un rêve. Je me pince mais rien ne disparait et je ne suis pas autre. Soudain j'aperçois un grand miroir dans la vaste salle qui doit être un restaurant. Je me lève après avoir écrasé ma cigarette dans un magnifique cendrier en cristal rose et m'avance vers le miroir. Rien. Il n'y a aucun reflet. La surface du miroir est totalement noire comme un récepteur de télévision éteint. C'est à ce moment précis que j'éprouve quelque chose de vraiment bizarre. comme si j'étais au centre d'un immense champs de bataille. Deux sentiments s'affrontent et pour leur donner un nom, en premier une immense solitude dans un camp alors que dans l'autre se tient la notion du beau, et l'irrépressible besoin de toujours me diriger vers lui quoiqu'il en coute. Je me tiens à ce que j'imagine être la position la plus juste entre ces deux sentiments. Comme si l'équilibre ne dépend que de moi à cet instant. Puis je ferme les yeux j'essaie de rassembler mes esprits, je vois mes pensées tournoyer comme des vents violents dans mon esprit, je les traverse toujours sans peur ou plutôt pour être exact je les laisse me traverser. Sans doute que l'entrainement choisit autrefois à rester assis et à méditer prend toute son importance à cet instant précisément. Enfin les deux armées si je peux dire disparaissent. Je vois une lumière comme je n'en ai encore jamais vue de mon existence de terrien. On dirait un immense soleil qui a tout envahi de mon champs de vision. Sa lumière est merveilleuse et chaleureuse, extrêmement chaleureuse je dirais, elle n'est constituée que d'amour. Et je sais que je viens de là, que je suis une partie voir le tout de ce soleil tout entier. J'ai envie de marcher vers lui de le rejoindre, mais quelque chose m'en empêche. Comme si je n'avais pas terminé quelque chose avant de pouvoir le faire librement. — C'est très bien Shanti, tu as passé le cap ! La voix de Myrdinn me récupère juste au bon moment j'ai l'impression. — Mais que c'est-t 'il donc passé où donc étais-je ? Tu étais dans le Soi ! tu y étais même à fond si je peux dire, et oui Shanti, sur le chemin de la Source. Et tu étais à deux doigt de t'y confondre à nouveau pour une période qu'on ne saurait estimer, peut être des milliers d'années si on calcule en temps humain. — Oui je me suis senti aspiré par la lumière, j'étais vraiment à deux doigts de le faire, mais quelque chose m'a retenu. Ma vigilance me l'a ensuite interdit. — Tout à fait Shanti, on a eu chaud, un peu de plus sans le savoir tu m'emportais avec toi tout l'univers connu et inconnu. Si tu avais effectué cette fusion, tout aurait alors disparu. Il n'y aurait plus désormais que le néant. Et bien que ce soit normalement impossible, tu aurais réalisé l'impossible, tu aurais tué l'amour. tu aurais tué toute possibilité d'amour aussi bien en toi que chez tous les êtres. En n'allant pas dans la lumière tu as choisis le monde, la vie, les autres, pour que l'amour poursuive son chemin.|couper{180}

Faire pour soi ou pour les autres

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Notule 9

Je me méfie des évidences aussi spontanément que des clichés et ce depuis très tôt. Ce qui me place devant une image télé métrique du réel. Celui que j’ai du accepter comme étant commun et le mien. D’ailleurs lorsque j’étais photographe j’ai revendu tous mes boîtiers reflex pour acquérir un vieux Leica. Avec ce dernier j’ai visité l’Asie et passais inaperçu. On aurait dit un appareil inoffensif. Je pouvais m’approcher des visages à 30cm car je n’avais qu’une optique de 35mm. On ne savait pas quand je déclenchais l’obturateur, pas de claquement de miroir. Pour faire le point il suffisait de faire coïncider deux images dans le viseur. C’était rapide et très efficace. Je ne suis pas devenu célèbre grâce à mes photographies. J’avais imaginé le devenir lorsque j’étais jeune. Mais ce n’était qu’un leurre pour m’entraîner dans de drôles d’aventures. Au bout du compte je faisais mes classes tout en semant des petits cailloux dans mon esprit, un puzzle extra. Caroline me dit qu’elle voit un homme seul et qui grelote dans un paysage en apercevant mon tableau. Je l’ai vu aussi tard hier soir avant de lire son message, et du coup l’image dans le viseur m’apparaissait d’une évidence trouble. J’ai tout recouvert de bleu, je ne pouvais pas m’installer dans ce cliché. Puis j’ai repris mon pinceau chargé de blanc, excellente gomme mais pas seulement. Baguette de sourcier plutôt, voire pendule de radiesthésiste. Et une autre vision est arrivée, suffisamment inachevée pour qu’elle m’ouvre à l’inconnu. 123|couper{180}

Notule 9