21 juin 2025-2
Fait trop chaud, n’arrive pas à dormir et repense à ce livre de Patrice Van Eersel terminé il y a peu : Le soleil est-il conscient ? Paru en avril 2025. La question vient du biologiste britannique Rupert Sheldrake, qui suggère que les champs électromagnétiques pourraient être le pont entre conscience et matière. Van Eersel, l’auteur de La Source noire, a repris cette interrogation dans une enquête de 452 pages. Un journaliste des années Actuel, des années Clés aussi, ou Nouvelles Clefs, c’est selon. Ce titre ne m’a pas quitté. Et c’est peut-être en tournant dans mon lit, cette nuit sans sommeil, que l’idée de cet article a commencé à prendre forme.
Ai marché dans les rues du village ce matin. Mêmes boutiques fermées, à louer, à vendre, même désolation à chaque coin de rue, on finit par s’y habituer. Et au ciel bas et au mont Pilat qu’on entrevoit depuis le fond de la vallée, à travers les fumées d’usine. Mais ce matin, ça me revient, quelque chose clochait. Le silence était trop bruyant. Notifications à répétition qui dégringolaient des façades, des habitacles, des véhicules, moteurs plus ou moins éreintés. Échos d’une vie qui ne se pose jamais. Et ça m’a mis en rogne, c’est-à-dire dans une certaine forme d’énergie.
Me suis dit que le pire qui pouvait nous être arrivé, c’est cette impression de tout savoir et de ne rien savoir de manière simultanée. Nous disposons d’applications en tout genre parmi lesquelles des podomètres qui calculent pour nous le compte de nos pas. Nous savons la vitesse d’une particule. Le temps qu’il reste avant la pluie. Et pourtant ne savons plus faire le plus simple : nous arrêter et écouter.
Le silence ne disparaît pas, nous le recouvrons. Il s’effiloche à force de superpositions. Il s’aplatit ou nous croyons en finir ainsi avec lui. Le silence est devenu tellement insupportable que nous ne voulons plus l’entendre dans nos rues comme dans nos conversations, dans nos monologues. Nous en avons peur désormais. Alors nous le remplaçons. Chiffres, alertes, pixels, playlists. Nous inventons un masque qui nous aveugle et nous effraie. Nous appelons ça vivre. Ou encore la réalité.
Ce que le silence, le masque, la réalité produisent en moi est très étrange. De vieux récits remontent. Ai l’impression de tracer mentalement une issue de secours. La Tartarie, l’Atlantide, la Terre creuse. D’autres encore, plus flous, plus muets. Ces vieux récits n’expliquent rien. C’est une porte de secours ou une mise en abyme. Et au fond de cet abyme il y a quelque chose d’ineffable, mais qu’il faut que je parvienne à suggérer malgré tout. Une forme de vertige. Une blessure qui ne saigne pas. Y verrais plutôt des bouées jetées et qui flottent au loin dans l’eau noire de ces journées. Non pour s’y accrocher, je ne me sens pas naufragé. Mais peut-être pour retrouver la sensation de dériver.
Et c’est là que repense aux Kogis. Ces 16 000 descendants des Tayronas qui vivent dans la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie. Les ai découverts dans un documentaire, ou peut-être un livre, ne sais plus. Ce qui m’a frappé, c’est cette phrase qu’ils nous adressent : ils nous appellent leurs "petits frères". Pas une moquerie. Une main posée sur l’épaule. Ils vivent depuis plus de cinq siècles entre 0 et 5 770 mètres d’altitude, là où nous avons désappris de regarder.
Ce qui me trouble chez eux, c’est cette question qu’ils posent à l’orée d’une forêt : « Comment pouvez-vous entrer sans demander la permission aux maîtres des lieux ? » Et nous restons là, bêtes, sans mots, parce que nous ne savions même plus qu’il y avait des maîtres.
Pense à ça parfois quand pousse une porte. Quand entre quelque part. Est-ce que demande ? Est-ce qu’écoute ? Ou est-ce que fonce, comme si le monde m’attendait ?
Mais ce qui m’intéresse, c’est pas cette opposition facile entre eux qui "savent" et nous qui "ne savons plus". C’est plus simple et plus complexe. Eux mâchent la coca pour rester connectés à la Pachamama, pour être "en permanence dans un état de conscience avancé". Ils utilisent des rituels, des gestes, des mantras. Ils passent par une mythologie sans se poser de questions. Ce que nous ne savons plus faire.
C’est peut-être ça qui me fascine. Nous cherchons tous des portes. Les Kogis les trouvent dans leurs rituels à la coca, dans leurs offrandes aux montagnes qu’ils considèrent comme "le cœur du monde". Moi, les cherche dans mes dérives nocturnes sur l’écran, dans mes obsessions pour l’Atlantide, dans ces synchronicités que note parfois dans un carnet. Le problème c’est pas qu’on a perdu le mythe, c’est qu’on l’a intellectualisé au point de ne plus pouvoir s’y abandonner.
Me souviens de ce que j’ai ressenti en découvrant la théorie de Sheldrake sur la conscience du soleil. Cette petite vibration, ce frisson d’évidence. Comme si quelque chose en moi reconnaissait une vérité sans avoir besoin de preuve. Une équation bien posée, comme une phrase bien dite, nous relie à quelque chose de plus vaste. À cette étrange vibration qu’on appelle encore conscience, faute d’un meilleur mot.
Hier soir, insomnie déjà. Ai regardé dehors. Les fenêtres d’en face étaient éteintes mais pas mortes. Il y avait quelque chose qui respirait encore. Pas les gens. Quelque chose d’autre. Le monde, peut-être. Qui attend. Qui ajuste. Qui respire sans demander la permission.
Me pose souvent cette question : nous sommes tous à la recherche d’interfaces avec le mystère. Les chiffres nous disent que tout est affaire de juste mesure : à 21 % d’oxygène, nous vivons. À 22, tout s’enflamme. À 19, nous nous éteignons. Qui règle cela ? Quel souffle veille à cette équation-là ? Quelle forme de présence ajuste l’équilibre sans demander d’applaudissements ?
C’est peut-être ça que les mythes tentent de nommer. Cette manière humble que nous avons trouvée pour poser la question. Pour désigner sans profaner. Ils sont pas là pour nous endormir, mais pour nous réapprendre à voir sans arracher. À nommer sans posséder. À deviner sans saisir.
Rêver, alors, devient un acte de mémoire. Non la fuite, mais l’appel. L’écoute revenue. Demander la permission. Se taire. S’asseoir. Toucher une pierre comme on touche un front. Sentir qu’elle respire elle aussi, à son rythme. Imaginer que la conscience est pas logée dans nos crânes mais dissoute dans le monde. Que penser n’est qu’une forme de résonance parmi d’autres.
Interfaces With Mystery
Too hot, cant sleep and thinking of this book by Patrice Van Eersel finished not long ago : Is the Sun Conscious ? Published April 2025. The question comes from British biologist Rupert Sheldrake, who suggests electromagnetic fields could be the bridge between consciousness and matter. Van Eersel, author of The Black Source, took up this interrogation in a 452-page inquiry. A journalist from the Actuel years, the Clés years too, or Nouvelles Clefs, depends how you see it. This title hasnt left me. And maybe lying in bed, this sleepless night, the idea for this article began to take shape. Walked the village streets this morning. Same shuttered shops, for rent, for sale, same desolation at every corner, you get used to it. And the low sky and Mount Pilat glimpsed from the valley floor through factory smoke. But this morning, comes back to me, something was wrong. The silence was too loud. Notifications cascading from facades, from vehicles, from motors more or less worn down. Echoes of a life that never settles. And it made me angry, which is to say put me in a certain form of energy. Told myself the worst that could have happened to us is this impression of knowing everything and knowing nothing simultaneously. We have applications of every kind including pedometers that count our steps for us. We know the speed of a particle. The time remaining before rain. And yet no longer know how to do the simplest thing : stop and listen. Silence doesnt disappear, we cover it. It frays from layering. It flattens or we think to finish with it thus. Silence has become so unbearable we no longer want to hear it in our streets as in our conversations, in our monologues. We fear it now. So we replace it. Numbers, alerts, pixels, playlists. We invent a mask that blinds and frightens us. We call this living. Or else reality. What silence, mask, reality produce in me is very strange. Old stories rise. Have the impression of mentally tracing an escape route. Tartaria, Atlantis, the Hollow Earth. Others still, more vague, more mute. These old stories explain nothing. Its an emergency exit or an abyss. And at the bottom of this abyss there is something ineffable, but that I must manage to suggest despite everything. A form of vertigo. A wound that doesnt bleed. Would see rather bouoys thrown and floating in the distance in the black water of these days. Not to cling to, I dont feel shipwrecked. But perhaps to rediscover the sensation of drifting. And its there I think of the Kogis. These 16,000 descendants of the Tayronas who live in the Sierra Nevada de Santa Marta, in Colombia. Discovered them in a documentary, or maybe a book, no longer know. What struck me was this phrase they address to us : they call us their little brothers. Not mockery. A hand placed on the shoulder. They have lived for more than five centuries between 0 and 5,770 meters altitude, there where we have unlearned to look. What troubles me about them is this question they pose at the edge of a forest : How can you enter without asking permission from the masters of the place ? And we remain there, dumb, wordless, because we no longer even knew there were masters. Think of this sometimes when push a door. When enter somewhere. Do I ask ? Do I listen ? Or do I charge ahead, as if the world were waiting for me ? But what interests me isnt this easy opposition between them who know and us who no longer know. Its simpler and more complex. They chew coca to stay connected to Pachamama, to be permanently in an advanced state of consciousness. They use rituals, gestures, mantras. They pass through mythology without questioning. What we no longer know how to do. Maybe thats what fascinates me. We all seek doors. The Kogis find them in their coca rituals, in their offerings to mountains they consider the heart of the world. Me, I seek them in my nocturnal drifts on the screen, in my obsessions with Atlantis, in these synchronicities I sometimes note in a notebook. The problem isnt that we lost myth, its that we intellectualized it to the point of no longer being able to abandon ourselves to it. Remember what I felt discovering Sheldrakes theory on solar consciousness. This small vibration, this shiver of evidence. As if something in me recognized a truth without needing proof. An equation well posed, like a sentence well said, connects us to something vaster. To this strange vibration we still call consciousness, for lack of a better word. Last night, insomnia already. Looked outside. The windows across were dark but not dead. There was something still breathing. Not the people. Something else. The world, perhaps. Waiting. Adjusting. Breathing without asking permission. Often pose this question to myself : we are all searching for interfaces with mystery. Numbers tell us everything is a matter of proper measure : at 21 percent oxygen, we live. At 22, everything ignites. At 19, we extinguish. Who regulates this ? What breath watches over this equation ? What form of presence adjusts the balance without asking for applause ? Maybe thats what myths attempt to name. This humble manner we found to pose the question. To designate without profaning. Theyre not there to put us to sleep, but to reteach us to see without tearing away. To name without possessing. To divine without seizing. To dream, then, becomes an act of memory. Not flight, but call. The return of listening. Ask permission. Be silent. Sit down. Touch a stone as you touch a forehead. Feel that it too breathes, at its rhythm. Imagine that consciousness isnt lodged in our skulls but dissolved in the world. That thinking is only one form of resonance among others.
Carnets | juin 2025
30 juin 2025
Gros boulot sur le base de données. Renommage de toutes les tables et suppressions de certaines qui semblaient poser problème. Je n'ai pas encore réussi à nettoyer la rubrique import de toutes les balises wp dont sont truffés les articles. Après moult essai et l'importation d'un dernier script, j'envoie un ticket à OVH. J'ai rétrogradé ma version php de manière à être dans les clous avec la version 4.4.4 de SPIP. Bref, accaparé par ces contingences techniques je ne peux pas dire que ce soit une journée palpitante. De gros coups de chaud mais pas dûs aux températures. Demain nous allons à C. S. et moi pour voir E. et l'après-midi rendez vous avec le remplaçant de B. Le tableau est prêt. Nous verrons L. et A. seulement dimanche avec M. et C. Espèrons qu'il leur plaise. Préparation pour affronter Avignon. Avec cette chaleur, j'avoue que je ne me vois pas du tout arpenter la ville. Je prévois d'apporter un carnet à dessin et de me mettre à l'ombre. Petite pluie tout à fait ridicule en fin de journée. pas grand chose d'autre à ajouter. Le mois se termine en queue de poisson on dirait bien.|couper{180}
Carnets | juin 2025
29 juin 2025
Réveil 3h30. Il faut un petit laps de temps pour que je retire le masque de mon visage. Le temps de visualiser l'enchaînement des gestes. D'abord appuyer sur le bouton off de la machine. Puis retirer l'harnachement de sangles et de lanières. Ne pas oublier de déloger les deux petits pitons de leurs encoches respectives, de chaque côté du morceau de plastique dur. Enfin libéré, se diriger vers l'interrupteur et allumer. Puis démonter la partie souple en contact avec le nez pour se rendre à la salle d'eau et la plonger dans le bol préparé la veille. Mélange d'eau et de savon. Ne pas oublier non plus de vider le réservoir d'eau, de le rincer et de le retourner sur une serviette afin qu'il sèche. Ne reste que le long tuyau rigide à rincer. Eau et savon encore mais au-dessus de la baignoire cette fois. Puis l'accrocher sur l'étendage afin que tout soit de nouveau opérationnel pour la nuit prochaine. Hier vers la mi-journée j'ai achevé la commande de A. et L. J'ai pris une photographie et je la leur ai envoyée. J. arrive vers 12h. Nous prenons un moment pour faire le point sur nos faiblesses, nos obstacles, nos maladies avant de nous mettre à table. Poulet rôti et pommes de terre au four. Nous testons le vin restant dans le cubi. Il est encore correct. Sieste ensuite. Puis nous sortons sous la chaleur, nous prenons la Twingo pour aller chercher la fraîcheur à Saint-Pierre-de-Bœuf. Marche le long de la rivière. Spectacle assuré par les canoteurs. Puis nous avisons un petit établissement. Terrasse ombragée. Café et verre d'eau glacé. Nous restons là à prévoir notre prochain séjour en Avignon. S. nous a trouvé un hébergement à Montfavet. On ira certainement voir la tombe de Camille Claudel. De mon côté je préviens que je ferai cavalier seul. Un programme parallèle qui me dispensera de me jeter dans cette course annuelle et frénétique vers les salles de théâtre. Il doit bien y avoir des choses à visiter autres que des théâtres, dis-je. Nous restons encore un peu puis nous repartons. Les sièges de la Twingo sont bouillants. Nous proposons à J. de dormir à la maison mais il décline. Il prend le train de 8h02 pour Lyon.|couper{180}
Carnets | juin 2025
28 juin 2025
À droite de l'écran se dresse d'abord un mur vert percé d'une fenêtre grande ouverte en raison de la chaleur que l'on cherche à expulser pour la remplacer par la fraîcheur matinale. Considérations climatiques futiles qui m'auront échappées puisque j'étais parti pour décrire les lieux. Mais j'y reviendrai peut-être. Sur le climat. Donc, nous avons une fenêtre de forme rectangulaire, il est rare par ici de voir des fenêtres carrées. Les rondes ou en losange sont encore plus rares. Ici aussi je crois qu'on pourra se passer de la géométrie. Au-delà de la fenêtre, un mur qui monte jusqu'à une ligne taillée en biseau, et qui est tout simplement le fait souligné d'une ombre encore plus noire que la pénombre. Si l'on veut laisser l'œil s'élever encore on peut avoir un triangle de ciel gris bleu dans la partie supérieure de la fenêtre. Avec peut-être une légère nuance purpurine. Description qui n'est que l'écho d'une page lue ce matin. Ce qui me fait penser à Laurent Mauvignier quand on lui demande quels sont les auteurs qui l'ont inspiré. Il parle de cet écho chez d'autres auteurs d'un quelque chose qu'il cherche à dire. Est-ce cela l'inspiration, je ne sais pas. Peut-être que ça parle de solipsisme prometteur plutôt. Comme si à la lecture on avait franchi un mur. On aurait découvert cette percée, cette fenêtre que j'évoque au début, on passerait par celle-ci et l'on se retrouverait dans un jardin, dans une ville, dans ce que l'on voudra, une bibliothèque. La seule chose dont on ne pourrait plus douter c'est que c'est à soi de s'occuper des lieux. Car pas de jardinier ici, pas d'éboueur pour ramasser les ordures, pas de bibliothécaire pour épousseter les ouvrages, balayer les sols. Tout nous appartiendrait, d'accord. Mais nous serions les seuls responsables à la fois des merveilles qu'on y trouve comme des dégâts qu'on y cause. Une idée fugace passe, laisse-la passer, ne la retiens pas. Patience. Si elle revient une seconde fois note qu'elle se représente avec un léger étonnement. Mais laisse-la passer encore. La troisième fois cependant note-la car il y a de grandes chances qu'elle ne se représente plus. Cet espoir de retrouver goût à la lecture lui tomba dessus comme la grâce. Qu'allait-il en faire lui qui dans chaque espoir décelait déjà les prémisses d'une deception à venir. Donc le mot propriété revient par la bande. C'est à dire que tu lis un livre, tu le lis parfois plusieurs fois, tu t'en imprègnes et à la fin de voici étrangement devenu son propriétaire . Je ne parle pas de placer le livre sur l'étagère de la bibliothèque, évidemment. Je parle de cette sorte d'avidité incroyable au fond de soi qui s'accapare le monde de toutes les manières dont on peut imaginer que le monde se présente à soi. Que ce soit une rue que l'on arpente à période régulière et dont on fait sa familère, comme jadis on parlait de favorite. Que ce soit les fleurs du jardin que l'on arrose le matin pour qu'elles ne dépérissent pas trop vite. Que ce soit les livres que l'on lit et dans lesquels parfois on se reconnaît plus ou moins. L'idée d'être assisté pour respirer. Par une machine. L'agacement soudain s'additionne à la chaleur, se cumule, s'amplifie. Vers 23h j'arrache le masque. C'est à dire que le confort au bout d'un moment m'est tout aussi insupportable que tout le reste. C'est à ce moment, ne parvenant plus à dormir que j'ouvre les Nouvelles Complètes de Conrad, chez Quarto. Je n'avais jamais lu la préface de Jacques Darras. Il évoque la présence de Rimbaud et de Jozef Konrad Korzeniowski au même moment à Marseille, en 1875. Et surtout cet attrait des deux jeunes hommes pour les langues étrangères notamment l'anglais et le français pour le jeune polonais. "L'oreille devient organe majeur, les recherches linguistiques saussuriennes sont proches d'une formulation théorique". Hier encore je m'interrogeai sur l'utilité d'un récit de voyage et aussitôt que je lis ces pages ce sont les noms de lieux qui attirent l'oeil. l'île de Bangka au nord de Sumatra Semarang Singapour et Bornéo Aden Kinshasa Stanley Falls Harar L'hôpital de la Conception à Marseille.|couper{180}
