Il est normal d’hésiter entre Nicolas Farouchard et Thomas Frissonard si l’on veut qu’un nom de personnage ait l’air vrai. De même, on ne peut accorder qu’un crédit médiocre à l’écrivain qui affuble un personnage du patronyme désolant de Zoé Craintif, Théo Fugitif, Arthur Frémissant, Camille Timidoux ou, pire encore, Eva Rugissant. Tout ça pour dire que ce n’est pas facile de trouver un nom de personnage — surtout quand on n’a pas d’imagination.

André Plumard aurait bien voulu trouver un nom de personnage, un nom dont les qualités principales ressemblent aux siennes : couardise, timidité, sauvagerie. Durant un bref instant, Plumard avait fondé des espoirs sur la constitution de listes. Il avait trouvé (assez péniblement) une trentaine de noms.

Liste des noms :

  1. Lucas Fuyard
  2. Emma Hurlante
  3. Nathan Frissonneau
  4. Léa Sauvageon
  5. Hugo Tremblantin
  6. Jade Peurcieux
  7. Arthur Frémissant
  8. Manon Fugueur
  9. Gabriel Sauvaget
  10. Camille Timidoux
  11. Griffon Léchopatte
  12. Hurlevent Frémissant
  13. Tremblay Fauvecoeur
  14. Écorce Frémisseuse
  15. Craintif Rugissant
  16. Louvard Tremblant
  17. Frisson Pelagefer
  18. Téméraire Hurlombre
  19. Sauvageot Frisquet
  20. Farouche Fugitif
  21. Lucas Peurson
  22. Manon Frissonneau
  23. Nathan Sauvageaux
  24. Emma Tremblantin
  25. Hugo Fuyard
  26. Léa Craintiveau
  27. Thomas Sauvagelin
  28. Camille Timidet
  29. Clara Frissonneau
  30. Maxime Fugitifiaux

Puis il lut, relut, et une fois encore, chaque nom de la liste à haute voix. Mais non, ça n’allait pas.

Au bout de cette liste désespérante, André Plumard se dit : je ne peux plus me faire d’illusion. Et il se tira une balle en pleine poitrine. (Il avait longuement hésité entre le crâne et le cœur pour en finir une bonne fois pour toutes.) Au bout du compte, ce fut le cœur qui l’emporta. Pas de détails supplémentaires sur l’arme, son calibre, ni sur la pièce, l’immeuble, ou le quartier où le fait divers s’est déroulé. Juste un encart laconique : un homme de 60 ans se suicide en se tirant une balle en plein cœur.

De là une admiration encore plus grande pour les écrivains dignes de ce nom. Ceux qui prennent le temps d’imaginer un nom de personnage d’une façon résolument artisanale, sans imagination, mais à la sueur de leur front ou de leurs doigts.

À moins que ce ne soit tout simplement de la pudeur. Ne plus oser nommer les choses et les êtres, même vaguement, est inédit. Comme apprendre qu’on est frappé par une maladie incurable. Être condamné à errer pour cette raison dans un monologue perpétuel. C’est déjà presque toute une histoire.

Lu quelques pages de Caprice de la Reine de Jean Echenoz. Ces récits sont des mécanismes d’horlogerie d’une grande précision. Très admiratif des descriptions, notamment celles des statues du Jardin du Luxembourg. Quant à Nelson, après avoir lu son Ravel, formidable de comprendre — ou d’imaginer — les allers-retours. Ces textes ont été écrits entre 2002 et 2013 pour divers supports, le recueil de la Reine est publié chez Minuit en 2014 et Ravel était déjà paru en 2006. Ce qui donne un peu d’espoir finalement, écrire tous les jours, même des petits riens, peut servir tôt ou tard à quelque chose. Encore que chez Echenoz, ce ne sont pas de petits riens, évidemment, c’est quelque chose.

La rapidité avec laquelle il m’arrive d’écrire, comme si je courais après un bus, tout en sachant déjà, par avance, qu’il ne m’attendra pas, qu’il repartira sans moi. Et l’agacement, juste après, d’avoir encore cédé à cette volonté des doigts de cavaler en toute autonomie sur un clavier me navre encore plus. Mais, quand j’essaie d’écrire lentement, de peser chaque mot, impression de me traîner. Un vermisseau rampant entre deux pieds de salade avec en prime l’embarras du choix.

Tout à coup ça lui revient. Il se souvient d’avoir été si désespéré qu’il s’était mis à recopier des pages entières de Proust pour se punir d’être tellement désespéré. Pourtant, ce qui le désespéra le plus ne fut pas de se souvenir de cette anecdote, mais que l’illusion n’offre jamais les fruits convoités. Le talent manquait, il manque, il manquerait toujours, même s’il recopiait tous les bouquins de la Pléiade. De plus, cela lui prendrait certainement plusieurs vies. Des vies qu’il n’avait plus. André Plumard, au moment de passer de vie à trépas, eut tout de même le temps de dessiner sur son visage un petit sourire coquin comme les gens satisfaits d’avoir décelé puis déjoué on ne sait quelle entourloupette. Et il trépassa.

Hier lundi, acheté une plante verte pour la Saint-Valentin. Lorgné les sachets de graines au magasin. Aperçu des serres de format modeste, mais reporté les emplettes à une autre fois. L’idée de semis persiste. Notamment pour les oignons, les poireaux, peut-être un espoir de poivrons et de concombres. À suivre. Parfois il faut attendre plusieurs jours pour se défaire totalement d’une envie d’acheter. La patience paie ; enfin, la patience permet de faire des économies.

Il sait qu’il est profondément ridicule, mais il persiste. Persister consciemment, c’est déjà un bel exploit, se dit-il pour se donner du cran. Puis l’Ecclésiaste s’amène au pied du lit. Vanité, etc. À la fin, claqué comme une moule ou comme une moule claquée, il s’assoit, biffe le passage où il se tire une balle en plein cœur


Après assez peu de recherches finalement, il est facile de convertir tous les documents Word d’un répertoire en PDF grâce à un script python. Il suffit d’importer ( si ce n’est pas déjà fait) la bibliothèque pywin32 et de surveiller les chemins des répertoires input et output. Car il vaut mieux ne pas écraser ou détruire les fichiers d’origine.

import os import comtypes.client def convert_to_pdf(input_folder, output_folder):    # Vérifie si le répertoire de sortie existe, sinon le crée    if not os.path.exists(output_folder):        os.makedirs(output_folder)    # Boucle à travers tous les fichiers dans le répertoire d'entrée    for filename in os.listdir(input_folder):        if filename.endswith(".doc") or filename.endswith(".docx"):  # Vérifie si le fichier est un document Word            input_path = os.path.join(input_folder, filename)            output_path = os.path.join(output_folder, os.path.splitext(filename)[0] + ".pdf")  # Change l'extension en .pdf            # Ouvre Word            word = comtypes.client.CreateObject("Word.Application")            # Ouvre le document Word            doc = word.Documents.Open(input_path)            # Enregistre le document au format PDF            doc.SaveAs(output_path, FileFormat=17)  # 17 est le code pour le format PDF            # Ferme le document Word            doc.Close()            # Quitte Word            word.Quit()            print(f"Conversion de {filename} terminée.") # Chemin vers le répertoire contenant les documents Word à convertir input_directory = "chemin/vers/le/repertoire/contenant/les/documents/word" # Chemin vers le répertoire où les fichiers PDF seront sauvegardés output_directory = "chemin/vers/le/repertoire/de/sortie/pour/les/pdf" convert_to_pdf(input_directory, output_directory)
L’input et l’output. A méditer certainement.