Exploration par observations

Trouvez toutes les phrases contenant ce mot dans vos articles

Observations par mots-clés :

Aucun groupe "observations" configuré.

Cliquez sur un mot-clé pour voir tous les articles associés

(|oui) ou

rêves

Exercice consistant à noter les rêves au réveil ou peu après. Plus que la description désormais c’est la sensation avec laquelle on en revient, et qui persiste plus longtemps que les détails du rêve. Les détails n’étant là que comme une sorte de recette, de configuration particulière susceptible de déclencher une sensation. Une même sensaton pouvant être déclenchée par plusieurs types de configurations des mêmes détails ou approximativement, ou ayant un vague air de famille.

Carnets | novembre 2023

06 novembre 2023

Pluie, vent, et déjà ce froid mordant. La facture de régularisation EDF est tombée. Salée. On a beau faire attention — lumières, multiprises, ordinateurs — rien n’y fait. C’est le toit qu’il faudrait refaire. Mais impossible. On sent poindre une mentalité de pauvre. Celle que j’ai toujours fui, même dans les pires moments. Le rouleau compresseur avance, et l’âge nous rend plus vulnérable. On se plaint déjà des articulations. Et la jeunesse hante, comme un fantôme. Rien ne soulage. Pas même l’horreur du monde. Hier, une femme dans l’Ouest, maison inondée, dit : je voudrais partir… je voudrais mourir. Cela se comprend. Moi aussi, parfois, je l’ai pensé. Trop d’absurdité. Trop peu de recul. Le stoïcisme a ses limites. Une avidité louche à se plaindre. Faire face. Toujours ce mot d’ordre. Héritage ? Reflet d’une tradition de survie. Hier soir, au vernissage de X. Trois peintres. Hommage à leur ancien professeur, mort du pancréas. J’apprends que sa fille a bradé toutes ses toiles. Pas la place. X a récupéré deux dessins, encadrés chez Action. Plus de carburant. J’ai pris la Twingo. Pare-brise embué malgré la ventilation. Dix-sept kilomètres dans la buée. Face à moi, des phares plein feu. Sauvagerie générale. On y entre ou pas ? Allumer ses pleins phares, vaille que vaille ? Non. Refuser. Garder quelque chose. Un peu de fierté. De dignité. À l’exposition, beaucoup de monde. P. a exposé un tableau inspiré de Bram Van Velde. Belle tentative, mais trop de travail tue le geste. Lissage, essuyage, excès de contrôle. Je rêve de matière. D’Anselm Kiefer. Ce n’est pas la couleur ou la composition qui manquent : c’est la vie. Peut-être cette absence dépasse les toiles. Peut-être est-ce un prisme. Je rentre, ébloui par les phares. 7700 morts. Comment rendre ça en peinture ? Kiefer, encore. Ce paysage blanc, strié de noir. Une manière élégante de refuser la sauvagerie. J’apprends qu’il écrit beaucoup. Des livres. Je ne savais pas. Je l’ai vu à Avignon. Son père était nazi. Lui, parle un français impeccable. Hésite à peine. Impeccable. Je termine la journée avec La fin du monde en avançant de Bergounioux. Il parle de sa Corrèze qui disparaît. Il cite Michelet, Kant. Kant, à Königsberg, sa ponctualité légendaire. Les cuisinières réglaient leurs plats sur son passage. Jusqu’au jour où, poussé par l’actualité française, il sort plus tôt. Le rôti brûle. Le gâteau aussi. Querelles. Deux heures de sommeil. Un rêve. Mon père, torse nu sur le canapé, en pacha. Comme autrefois. Et ce texte de B. sur son aïeul, soldat de la Grande Guerre. Deux ans. Initiation virile. Bon pour le service, bon pour les filles. Une copie carbone du père. Et les guerres légitiment l’homme. Combien de meurtres, de trahisons, pour oser se dire « j’en suis un » ? Le même que mon père. Mais sans les légendes. On se réveille dans un corps étranger. Rien ne nous regarde. L’imaginaire est parti. Les démons aussi. Voilà comment on vieillit. Illustration : Il y a quelques jours, en allant poster une lettre recommandée, un rayon de lumière a frappé l’église de mon village. sous-conversation … encore cette facture… encore… malgré les efforts… toujours plus… et le toit… toujours pas… le froid passe… entre les lames… pauvre… ce mot… il colle… je ne veux pas… mais il est là… la femme… noyée… moi aussi… parfois… oui… mais pas de larmes… pas de drame… juste… l’impossibilité de rire… faire face… mais à quoi ?… toujours à quoi ?… le vernissage… les toiles… trop lisses… trop calmes… trop mortes… et moi… je veux du Kiefer… du noir… du vrai… le pare-brise… la buée… les phares… est-ce que je peux… juste une fois… allumer moi aussi… non… non… Kant… sa rigueur… son cabillaud… et pourtant un jour… même lui… il sort… trop tôt… père torse nu… rêve… souvenir… pacha… temps d’avant… et le rayon de lumière… là… sur l’église… juste ça… juste encore ça… note de travail Ce texte est un journal de veille. Une tentative de tenir face au froid, au réel, à la guerre, à la fatigue, à la mémoire. L’auteur se tient au bord — du manque, du rêve, du doute. Il regarde tout de biais, mais intensément. L’élément central : la matière. Ce qui manque aux toiles, ce qui fait défaut dans la vie : une épaisseur, une accroche, un grain. Tout semble trop lisse, trop effacé. Et lui cherche du Kiefer, du Van Velde, du Bergounioux — des hommes qui font face, avec le corps, avec les mots. La guerre revient comme une question de filiation. Qu’est-ce qu’un homme ? Celui qui part ? Celui qui tient ? Celui qui tue ? Le narrateur ne croit plus à la réponse. Il vieillit. Il ne se reconnaît plus. Il habite un corps qui n’est plus sien. Mais il écrit. Et l’écriture, elle, tient. Même dans le froid. Même dans la fatigue. Et puis ce rayon, sur l’église. C’est peu. Mais c’est là. C’est beaucoup.|couper{180}

Auteurs littéraires peinture rêves

Carnets | novembre 2023

01 novembre 2023

Minéral, végétal, animal. Nous aimons penser ces règnes comme des étapes d’un récit. Mais ils coexistent, toujours. Et nous ignorons presque tout de leurs échanges. Ce que la pierre donne à la plante, la plante à l’abeille. Nous n’entendons rien du chuchotement qui lie les formes du vivant. Pourtant, une plante sait comment séduire un insecte. Et parfois, elle agit en nous : organes, rêves, géométries intérieures, silhouettes d’homoncules. Le mystère est intact. L’humain n’a jamais été seul. Il l’a juste oublié. Ce qui manque : l’humilité. Et ce goût moderne pour l’expertise, qui fragmente la connaissance en spécialités stériles. Or, la connaissance est un parfum, un mélange. Pas une case. Justement : retour aux impôts. Dossier en main, chemise en ordre. Au guichet, une femme bienveillante me signale deux erreurs. Elle aurait pu se taire. Elle ne l’a pas fait. Merci. Mais quelques minutes plus tard, j’appelle le service entreprises. Chute brutale : ton sec, injonction froide. « Utilisez votre espace professionnel. » Voilà, battre le chaud et le froid : voilà le climat administratif. Le site impôts-entreprises est un poème kafkaïen. Inscription, codes, délais postaux. Une farce, ou un test de persévérance. Plus tard, je rédige la proposition 03 de l’atelier d’écriture. Un peu vite. Et encore une fois, je parle de moi. Peut-on écrire sans parler de soi ? J’en doute. Même un brin d’herbe que l’on décrit nous décrit. Peut-on s’ouvrir comme une huître, s’extirper de sa coquille pour écrire ? Peut-être. Peut-être pas. Est-ce que cela fera un livre ? Encore une foutue question. Et les guerres ? Peut-on écrire sans jamais les évoquer ? Peut-on choisir de les oublier ? Ou les fuir ? Toujours ce faible, moi, pour les idiots, les éclopés, les inadaptés. Ceux qui ne comprennent pas les règles. Et si l’on pouvait s’oublier vraiment ? Entendre les nouvelles du vivant : le murmure du granit, la plainte des feuilles racornies, les insectes endeuillés, les racines chantantes, et la geste des parasites souterrains transmise par les ailes et les cris d’oiseaux. Un journal du monde. Une langue à déchiffrer. sous-conversation … ils sont là… tous là… les règnes… ensemble… mais on n’écoute pas… on classe, on sépare, on range… comme si le monde était une frise… la plante… elle appelle… elle attire… elle soigne… elle rêve… mais on ne regarde pas… trop occupés à cliquer, à calculer… les impôts… toujours les impôts… une bonne, une mauvaise… tiède… brûlant… froid… c’est ça, oui… des chocs de température… encore moi… toujours moi… dans le texte… impossible de m’arracher… même quand j’essaie de parler d’un arbre… c’est moi qui pousse… les idiots… eux au moins… ne savent pas mentir… ils ne savent pas… et c’est peut-être ça, la seule connaissance valable… et si on pouvait… juste un instant… ne plus savoir… entendre… les pierres… les feuilles… les insectes qui pleurent… juste ça… ça suffirait… note de travail Le texte commence par une leçon d’humilité. Il évoque ces règnes du vivant que nous croyons comprendre, dominer, classer. Mais l’auteur, lui, reconnaît ne rien savoir. Il ouvre avec cette belle formule : “le mystère est intact”. Puis le réel le rattrape : la file d’attente, le guichet, la bureaucratie. Ce glissement me semble révélateur. C’est là que le texte devient profondément humain : oscillant entre aspiration cosmique et bassesse administrative. Un « battement » existentiel, presque rythmique. La question du « je » revient : peut-on écrire sans soi ? Il se moque un peu de lui-même. Mais cette moquerie est tendre. Il parle d’extraction, de décortication, comme si écrire était un acte de dénudement. Et sans doute l’est-ce. Les guerres ? Il n’en parle pas. Mais le fait de s’interroger sur cette absence est déjà une manière d’en parler. Un silence pesant. Et puis cette compassion pour les idiots, ceux qui ne comprennent rien à ce que l’on attend d’eux. C’est ici que réside sa plus grande tendresse, je crois. Enfin, la dernière vision est une offrande. Un monde qui parle, mais que personne n’écoute. Des racines qui chantent, des insectes qui pleurent, un réseau de signes qui ne demande qu’à être traduit. Ce texte est une prière douce pour un autre langage. Un chant des règnes. Et du rêve d’en faire partie, sans hiérarchie.|couper{180}

Autofiction et Introspection rêves

Carnets | octobre 2023

07 octobre 2023

Quand je me sens vulnérable, je prends la voiture. Je roule loin, à plusieurs centaines de kilomètres des lieux familiers. Là, je descends dans un motel banal, un peu triste, et je me réjouis de ne connaître personne dans l’annuaire local. Mon téléphone ne sonne pas. Sauf en cas de catastrophe. Mon épouse sait : j’ai besoin de ces chambres anonymes. Là, je me dénude de mes systèmes de survie. Et parfois, au bout d’un jour ou deux, je comprends ce qui me ronge. Parfois, rien. Juste ce besoin de m’éloigner un peu. Faire un pas de côté. Marcher ailleurs. À l’aube, carte en poche, je pars dans les bois, les canyons, les champs. Toujours près d’une rivière. J’aime son bruit. Depuis l’enfance. L’eau vive est toujours présente. Elle n’évite pas le temps. Nous, si. Je choisis des lieux sans qualité. Pour l’anonymat. Parce que l’inconnu — même modeste — aiguise l’attention. Qui viendrait ici ? Personne. C’est ainsi que viennent les idées, les images, la poésie, les romans. C’est ainsi qu’on revient à soi. J’ai aussi fait des voyages sans but. Des semaines entières. Sur la route. Là, vous voyez passer votre vie dans un décor vierge. Vous refusez les pensées anciennes. Vous rafraîchissez le mental. Et des images neuves surgissent — du passé, ou de ce qui fut avant vous. C’est un jeu. Presque dangereux. Votre vie est votre vérité. Elle vous aveugle, sauf si vous la retravaillez, lourdement. Vous éliminez les routines. Ce qu’elles offrent de réconfort est à la hauteur de leur banalité. Une carte de vœux. Cette soustraction vous libère. Snyder disait : nos vies se ressemblent. Mais nos visions, nos rêves, eux, sont parfois uniques. Et le mien — écrire un bon poème, un bon roman, un bon film — m’a dévoré. sous-conversation — Partir. Juste partir. — Pour te perdre ? — Pour me retrouver. Peut-être. — Le motel… ce n’est pas un refuge. C’est une mise à nu. — Et l’eau ? Toujours l’eau ? — Elle ne ment pas. Elle ne pense pas. Elle coule. — Tu veux quoi, là-bas ? — Qu’on ne me cherche pas. Qu’on ne me parle pas. — Et l’écriture ? — Elle attend. Elle surgit. Elle dévore. — Et toi, tu t’éloignes, pour mieux la nourrir. — Exactement ça. note de travail Ce texte est une confession sans drame. L’auteur ne fuit pas. Il se déplace. Il s’éloigne sans fuir. Il choisit l’anonymat, non pour s’oublier, mais pour **redevenir sensible à ce qui vit encore en lui**. Ce qu’il dit, c’est une fatigue. Une saturation. Une nécessité de **désaturation sensorielle et émotionnelle**. L’hôtel triste devient un sas. La rivière, une mémoire sonore. La route, une zone de déprogrammation. Il parle de vulnérabilité avec pudeur. De la création comme une bête tapie qui attend qu’on soit à genoux. Il y a chez lui une conscience aiguë que **la vie quotidienne est une distraction**, une anesthésie douce. Et que la vraie vie, celle qu’on écrit, celle qu’on rêve, est ailleurs — dans le silence, dans le détour, dans l’étrangeté retrouvée. Le rêve de créer un bon poème est une forme de foi. Mais une foi dévorante. Ce texte est une prière. Une offrande. Un pas de côté salutaire.|couper{180}

Essai sur la fatigue rêves

fictions

Double voyage 01-Profil du voyageur

Un jour, il avait dit : je vais partir en voyage. Pas dans l’intimité d’une confidence, non, il l’avait lancé au beau milieu de la place du village. Une phrase jetée comme une pierre dans l’eau stagnante. Une promesse faite aux autres, et surtout à lui-même. Une promesse qui, dès qu’elle franchit les lèvres, devient un piège. Parce qu’on ne revient pas en arrière après ça. Parce qu’il faut tenir. Parce que reculer, c’est s’avouer vaincu devant tout le monde. L’hiver était là, dur et glacial. Le départ ? Prévu pour le printemps. Mais pour l’heure, il n’était qu’un homme banal, trente ans à peine, perdu dans une vie qui se résumait à quelques lignes : célibataire, sans chat ni chien, sans voiture. Il marchait beaucoup, par nécessité souvent, mais aussi par goût. Marcher pour rêver. Marcher pour fuir. Et dans ces marches solitaires, il construisait son voyage comme on construit une maison en carton : fragile et bancale. Le voyage était un mirage autant qu’une peur sourde. Il n’avait jamais voyagé seul. Les souvenirs de colonies de vacances ou de visites familiales dans le centre de la France ne comptaient pas. Voyager seul, c’était affronter une solitude plus grande encore que celle qu’il connaissait déjà. Une solitude qui n’offrait ni confort ni sécurité. Alors il temporisait. L’argent devenait son alibi parfait : il n’y en a jamais assez. Il travaillait jour et nuit pour accumuler un pécule sans savoir combien il lui faudrait vraiment. Et puis les autres commençaient à poser des questions : Alors ce voyage, c’est pour quand ? Pris au piège de sa propre parole, il lâcha une date au hasard : le 1er mars. Une date qui lui donnait un répit tout en le condamnant à avancer. Mars arriva enfin. On le retrouva à Istanbul, dans une chambre d’hôtel du quartier des épices. Le matin filtrait par la fenêtre entrouverte ; les parfums inconnus s’insinuaient dans la pièce. Sur le lit, un appareil photo et des liasses de billets froissés. Devant le miroir du lavabo, il observait son reflet comme on observe celui d’un étranger. Tout semblait irréel : la ville qui s’éveillait au loin avec ses klaxons et ses bruits de rue ; lui-même, perdu dans un rêve dont il peinait à sortir. Il sortit marcher dans Istanbul, mais la déception s’installa rapidement. La liberté qu’il espérait se heurta à une solitude brutale et à l’ignorance : les enseignes illisibles, les noms inconnus comme celui de Soliman le Magnifique dont il ne savait rien. Dans un café où des hommes moustachus buvaient leurs petites tasses noires, il écrivit une carte postale pour Marie : Bien arrivé à Istanbul. Il fait beau temps. Ces mots lui semblèrent dérisoires ; pourtant il posta la carte. Le voyage continua vers Téhéran avec un groupe d’inconnus rencontrés sur la route. La frontière turque fut marquée par un épisode étrange avec un douanier moustachu qui l’isola dans un bureau sombre avant de finalement le libérer sous la pression des jeunes gens impatients d’en finir avec les formalités. Ce souvenir devint une anecdote qu’il raconterait parfois, modifiée ou embellie selon son humeur. Mais avec le temps, même cette histoire perdit son éclat. Comme tous ces voyages de jeunesse où se mêlaient encore désir et peur. Aujourd’hui, le voyageur est un vieil homme. Il ouvre un carnet à spirales où quelques phrases maladroites sont griffonnées — des brouillons écrits pour Marie autrefois. Mais Marie est devenue semblable aux souvenirs de ses voyages : floue et insaisissable comme un rêve dont on ne retient que des fragments avant qu’il ne s’efface complètement.|couper{180}

carnet de voyage oeuvres littéraires rêves

Carnets | janvier 2023

05 janvier 2023

Le lit devient ici une métaphore du voyage entre mondes parallèles et temps anciens. Un lieu où s’effacent les distinctions entre matière et esprit, réalité et illusion, et où se joue la répétition symbolique du passage vers un autre monde, à chaque fois que l’on ferme les yeux.|couper{180}

écriture fragmentaire idées rêves
ophélie peinte par Millais dans de belles couleurs automnales

import

Un rêve tellement réel

un rêve te réveille au petit matin, regarde cette phrase un rêve te réveille au petit matin pourquoi petit il est 5 heures c'est le matin et le coq chante tu l'entends la pluie est tombée mais moins qu'on l'espérait parce qu'on espère à présent la pluie comme autrefois on espérait de grandes choses et la chatte a trouvé encore le moyen d'arriver sur le toit, en grimpant au tronc de l'olivier qui touche le toit impossible par contre de modifier l'orientation de l'olivier le pot est gigantesque et lourd et tu te sens vieux et que peut être tu l'es vraiment vieux et faible un rêve donc tu disais il parlait de quoi ce rêve tu avais oublié un petit chien quelque part dans une banlieue mais ce n'était pas ton chien, c'était le chien de toute une bande une famille apparemment que tu fréquentais et c'était si réel que la possibilité souvent imaginée que tu puisses vivre sur plusieurs strates, sur des mondes parallèles s'est à nouveau représentée il y avait ce petit chien mais tu avais une bagnole comme ici une vieille Twingo bleue dont le tapis de sol est déchiré pareil par endroit et dont la portière coté conducteur pareillement ferme mal est ce à cause du bleu de la Twingo que ce rêve est arrivé en tout cas il y avait cette femme et vous vous étiez à nouveau rencontrés comme dans d'autres rêves cela te revient à présent mais qu'est ce que toute cette smala venait foutre là et ce petit chien que je connaissais que vaguement et qui avait été oublié par inadvertance quelque part dans une banlieue je crois que c'est vers Bron ou saint Priest dans un parking quelque chose comme ça peut être Ikea en tous cas un bâtiment immense et il fallait de toute urgence y retourner pour retrouver le chien la nuit et par intermittence tu essayais au sein même du rêve de te souvenir de quelque chose de plus précis à propos du chien pourquoi tu voyais cette femme revenir mais pas dans le même lieu c'était en Espagne peut-être on se rencontrait dans l' allée bordée de lauriers roses d'une résidence et on faisait mine de s'étonner de se retrouver là soudain par hasard c'était codé comme du théâtre No oh c'était assez drôle ou comique mais en dessous si grave si ce n'était pas à l'intérieur du rêve grave vraiment solennel au début elle est une inconnue puis on se souvient puis tout revient tous les souvenirs de ces moments passés ensemble une rencontre à rebours et tu n'étais pas fier mais elle ne disait rien et comme elle ne disait rien tu espérais tu devais espérer que vous vous comprendriez enfin vous enlaceriez enfin peut-être pour sceller une bonne fois quelque chose mais ça ne se fait pas ça ne se fait jamais à un moment elle passe et tout parait sur le point d'arriver comme vaguement espéré finalement puis l'instant d'après vous revoici parfaits étrangers en tous cas si tu es entouré ce n'est pas par elle c'est par d'autres personnes et ça la stoppe net alors que peut-être déjà elle allait s'élancer vers toi non du coup elle ne s'approche pas elle met des lunettes noires et elle disparait et tu restes avec dans la bouche un gout bizarre et c'est là qu'on te demande si tu as pensé au chien tu ne savais pas que tu avais aussi à penser à ça en plus mais pour continuer à rester là peut-être pour rester avec eux tu montais dans la voiture et partais dans la nuit du coté de Bron ou Saint Priest dans un coin reculé obscur qui lorsque tu t'en souviens maintenant t'évoque vaguement un magasin Ikea un magasin de bricolage avec son cheminement préparé pour les chalands un chemin implacable et cette obligation une fois que l'on s'y est engagé d'aller jusqu'au bout jusqu'aux caisses jusqu'à la sortie du magasin il est tout à fait improbable que tu retrouves un chien un petit chien que tu ne connais presque pas comme il est improbable tu le sens à présent que cette femme et toi vous vous recroisiez encore il est probable que ces deux improbables veuille dire une certaine chose sur l'improbable car ce sont deux improbables dans cette réalité mais laquelle celle de tous les jours ici ou celle du rêve là bas ce rêve qui est tellement réel que ton cœur en reste lourd qu'encore une fois tu te sens encore coupable de ne pas avoir su faire tel ou tel bon choix encore une fois sans savoir de quoi et triste au réveil à moins que que cette ambiguïté entre rêve et réalité n'est là seulement pour t'indiquer que tu peux aussi être triste en t'endormant dans un autre rêve une autre réalité que tu nommes un rêve comme dans ce rêve là qui te rend triste à ce que tu nommes ton réveil dans le matin et tu ajoutes petit pour amoindrir le fait qu'il s'agit d'un matin où le coq chante à travers le temps extrêmement bizarrement|couper{180}

rêves
Un rêve tellement réel

import

Notule 91

Rêve de vol. En peinture l’impression de liberté jusqu’à ce que l’on comprenne la nécessité du choix. Le choix se heurtant comme une mouche sur une vitre à l’infini des possibles. Pourquoi est-ce que voler est si important ? S’envoler cela consiste à plonger dans une ivresse tranquille à s’abandonner à la sensation de légèreté. Et dont la raison majeure, puisqu’il faut de nos jours des raisons à tout, serait de vouloir s’extraire d’une autre sensation, ordinaire cette fois, celle que la pesanteur provoque. La volonté peut elle avoir un lien avec l’imaginaire, et ce lien ne serait-il pas purement imaginaire vu sous cet angle ? Vouloir maîtriser l’envol est surement le pire postulat qui soit dans le domaine de la créativité, dans l’art en général ? La peinture permet de s’envoler à condition toutefois que nous voulions bien capituler, mettre de côté cette volonté, afin de nous en remettre à la forme, à la couleur, à l’espace et au déséquilibre bien plus qu’à une idée provenant du vouloir. Car savons-nous vraiment ce que nous voulons ? Mon expérience quotidienne d’enseignant me démontre que la plupart des gens ne veulent que ce qu’ils connaissent déjà sans même s’en rendre compte. Ils ne décollent pas malgré toute leur bonne volonté, ou plutôt à cause de celle-ci d’un plancher constitué essentiellement de déjà vu, de clichés. La peinture permet de s’envoler, mais pas n’importe comment. Tout comme l’écriture, la musique et le sexe. C'est-à-dire que toutes ces activités offrent la possibilité d’une permutation de conscience depuis ce qu’elle connait vers l’inconnu. La lucidité du rêveur au sein même du rêve de vol, ne devrait se réduire qu’à une simple observation, maintenue dans une vigilance dépourvue de volonté de profit. C’est sans doute ce que l’on appelle rapidement une utopie, mais l’infini n’est-il pas la preuve mathématique que l’utopie non seulement existe mais qu’elle est en même temps et de tout temps, une nécessité ? De quoi s'agit il d'autre sinon de ce passage d’une dimension considérée profane vers une autre considérée sacrée ? Au travers de ces activités, nous avons la possibilité de nous connecter au plus vaste de nous-mêmes. L’idée même du vol est de s’élever d’un niveau vers un autre. De s’offrir l’occasion de changer de point de vue, d’explorer en tous les cas quelque chose qui nous est étranger, inconnu. Le philosophe Gaston Bachelard évoque le rêve de vol dans son ouvrage l’air et les songes. Et il attire notre attention sur l’aspect factice de celui-ci quant il est utilisé en littérature ou dans la poésie. Il en va certainement de même pour la peinture. Cette sincérité du rêveur relatant tout haut son rêve, tout d’abord dans une illusion d’intimité qui se métamorphosera en dit public, se rapproche beaucoup d’un questionnement quant à la nécessité de sincérité de l’artiste. Sincérité servant de pilier à l’empathie, utilisée désormais comme ingrédient nécessaire à constituer une valeur artistique pour le grand public. Je pourrais même dire que ce passage de l’intime au public dans une sorte d’inconscience plus ou moins désirée -et c’est dans ce plus ou moins que la possibilité de l’artifice se loge- c'est le rêve lui-même. Tout texte comme tout tableau, toute œuvre a pour vocation d’être lue ou relue, vue ou revue, ne serait-ce que par l’auteur lui-même grâce à une distance lui octroyant le recul, le retour d’une pseudo altérité. Écrire, peindre, marcher sans but dans les rues participent avant tout de ce rêve de vol qui continue d’exister dans l’être humain et dont il est plus ou moins conscient. C’est un désir de changement d’état, le désir de passer d’un plan à un autre, de ce que l’on peut nommer le profane et le sacré au sens large c'est-à-dire sans être inféodé au religieux ni à la mode de propos new âge. Sans doute la nostalgie de l’enfance est-elle plus vivace chez les artistes, et peut-être que cette nostalgie est commune à tous , que celle-ci est fantasmée par le grand public, qui par procuration la projette sur l’art et les artistes en général. La nostalgie de ce temps où il était possible de s’élancer depuis une fenêtre, du haut d’un toit, d’un escalier est d’être pour la première fois surpris agréablement de ne pas chuter. La nostalgie d’un temps où l’imagination était une force vive sur laquelle nous nous reposions pour nous endormir et rêver en toute sécurité. Créant au besoin cette sécurité soi-même dans la tiédeur du lit, la fraicheur d’un drap. Sans doute qu’en raison de ce sentiment de sécurité nous pouvions nous permettre de passer aussi du rêve au cauchemar avec une jouissance, un plaisir esthétique non dissimulé. Quand la psychanalyse évoque le rêve de vol elle le réduit à un symbole qui glisse aussitôt vers un concept. Sans même s’interroger sur le « bien-fondé » de la logique d’un tel glissement. Une autre erreur à mon sens est que la psychanalyse réduit la définition de ce qu’est l’imagination en la reléguant à une récréation de notre activité affective permanente ou persistante. En la réduisant au rôle de soupape d’évacuation de l’affectif. Un symbole ne peut pas se réduire à un concept ni l’imagination à un automatisme. Mais revenons à la sincérité. Gaston Bachelard évoque les envolées lyriques de plusieurs poètes et nous indique ainsi au fur et à mesure, une supercherie directement reliée à l’exagération, à l’emphase qui rend caduque toute véracité du vol onirique lorsqu’il est ainsi rapporté. Bachelard attire l’attention du lecteur en disant qu’il ne sert de rien d’en faire des caisses. Il suffit d’un léger coup de talon sur le sol donné par inadvertance pour décoller, voilà ce qu’il considère comme les prémisses d’un rêve que l’on ne peut remettre en question. Qu’est ce le philosophe tente de nous dire au travers de cette « inadvertance » ? Sinon le fait que c’est l’imagination seule qui s’empare du rêve en premier lieu, entrainant à sa suite cette pseudo lucidité qui nous fait penser soudain que nous volons au sein même du rêve. Ce que le philosophe tente de dire c’est que le moi n’est pas le créateur de l’imagination mais au contraire qu’il est son outil, son faire valoir, son vassal. Et cette sensation d’imposture n’est pas à prendre non plus à la légère quand nous créons quelque chose et que nous nous l’approprions sans trop y réfléchir, par pur réflexe égotiste. Le syndrome de l’imposteur a le vent en poupe de nos jours, tout comme la procrastination. Des formations sont proposées dont le but est de donner confiance en soi pour éviter ces deux écueils. J’en reçois des dizaines dans ma boite mail et elles disent toutes peu ou prou la même chose. Elles parlent de la confiance en Soi à des personnes qui ne font pas la différence entre moi et Soi. Pour bien établir la différence, l’éprouver, l’expérimenter il n’est pas besoin de faire de longs discours, ni de dépenser des fortunes en formations fumeuses. Il suffit juste de donner un léger coup de talon sur le sol, et se lancer dans le dessin, la peinture, l’écriture, la musique. S’en remettre à l’imagination c’est s’envoler vers notre vraie maison. Cela fait des années que j’ai cette intuition, pour avoir été enfant un grand explorateur des rêves de vol. Cette intuition que ce n’est pas une affaire de volonté de créer quelque chose, que ce soit un tableau, une histoire, un poème. En tous cas au début c’est toujours l’inadvertance qui prend la main et nous entraine. La volonté vient peu de temps après bien sur comme pour vouloir retenir quelque chose qui lui échappe. Et une fois qu’elle le tient, enfin, ce n'est souvent plus autre chose qu’une coquille vide, une simple enveloppe. Très certainement, quelque chose de précieux s'y loge mais nous ne pouvons plus le regarder vraiment, nous sommes déjà partis vers un autre rêve.|couper{180}

rêves
Notule 91

import

La vie est un rêve.

— La vie est un rêve me dit Georges. Nous sommes au café et il y a un néon qui clignote plus que les autres dans la petite salle où nous déjeunons. Les autres sont sortis pour aller fumer des cigarettes ou pour téléphoner. Nous sommes seuls lui et moi, il vient de terminer sa gamelle de ragout préparé par son épouse. Et tout à coup il me balance ce truc comme un cheveu dans la soupe. — Oui si tu veux Georges mais il arrive que ce soit un cauchemar comme maintenant, je réplique. Il me regarde avec un air de chien battu. —Pourquoi tu dis ça, on n'est pas bien ici, au chaud, on a du boulot et dehors il fait beau malgré le froid. Et bien sur je donne raison à Georges immédiatement. Excuse Georges, je me suis emballé, tu as raison la vie est un rêve magnifique vu sous cet angle là. L'angle des pauvres cons, des bouseux, des peine à jouir, le point de vue des trous du cul, des foireux, des lâches, des impuissants. Tout cela intérieurement bien sur. Puis je vais laver ma tasse dans l'évier et je dis je vais aller fumer une clope. La vie est un rêve... le moindre trou du cul n'a plus que ça au bec depuis qu'ils ont parcouru un livre sur le bouddhisme zen ou vu la vie est belle. De l'autosuggestion à grand coups de marteau piqueur. La méthode Coué par la trépanation en dix leçons. Non la vie n'est pas belle connard, la vie n'est ni belle ni laide, c'est la vie point barre. On dirait que le monde est devenu encore plus cinglé que je n'aurais jamais pu l' imaginer... Désormais il a quelque chose de foncièrement dégoutant qui suinte de partout, aussitôt qu'on ouvre un magazine, la radio, la télé, voir même un bouquin. C'est cette espèce de consensus que l'on s'efforce de nous planter dans le crâne. La vie est belle, soyons positifs, et surtout attirons vers nous l'abondance en ayant les bonnes pensées. Sans oublier le dernier joujou à la mode, mieux que le canard en plastoque qui vibre dans la baignoire : la loi de l'attraction. La vie est un rêve Georges, surement pour toi gros flemmard alors que je me tape ton boulot pendant que tu glandes. La vie est un rêve prend une pelle et va faire du ciment dehors par tous les temps, va gâcher du plâtre et ratisser des murs toute une journée à n'en plus finir que t'en titubes dans les transports en commun en ayant la trouille de t'endormir, de rater ta station. Si même un type comme Georges en arrive à dire des conneries pareilles c'est que vraiment ça va vraiment mal je me dis. Parce que d'ordinaire ce genre de phrases je l'avais entendu plutôt dans les quartiers chics, chez les bobos, ce genre de personnes toujours impeccables qui ont l'art et la manière de tout bien faire au meilleur moment. Etudes, travail, permis, voiture, mariage, gamins, maison, résidence secondaire et tout le tralala qui va avec. Venant de là c'est assez compréhensible que la vie soit un rêve. Tant qu'il ne voient pas l'ennui qui les obligent à voir les choses ainsi. Mais que ça arrive aussi bas. Chez Georges. Merde. C'est dire si la confusion règne désormais sur le monde tout entier. Cela fait 6 mois que nous bossons ensemble. 6 mois le temps que prend un fœtus pour devenir achevé. Pourquoi alors 3 mois de plus ensuite ? on se le demande bien. Moi par exemple j'ai décidé de sortir plus tôt ça me gonflait surement toute cette attente. Un mois plus tôt. On m'a flanqué en couveuse. Isolé du monde paf. J'ai pas du entendre tout le message qui devait normalement m'être transmis durant les 3 mois après ma formation animale. Les voix du Seigneur ne sont elles pas de toutes façons totalement impénétrables. Le grand retournement dans l'utérus j'ai du le louper comme j'ai à peu près loupé tout l'extraordinaire du rêve en me cantonnant au cauchemar. Un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Sans compter que le cauchemar nous place dans le dur immédiatement. On ne peut guère s'illusionner. Et surtout on ne peut plus croire à toutes ces fariboles contemporaines sur le bonheur, la joie de vivre, l'amour et la fameuse loi de l'attraction. On sait, et c'est indélébile, au contact du cauchemar, à son contact permanent, vital, que tout ça n'est que de la masturbation provenant de l'ennui, de ne pas savoir s'ils sont males ou femelles, j'en passe et des bien pires. Ce jour là je n'en pouvais plus de Georges, de ses phases à la con, de ce local et de l'usine en général. Je suis aller trouver la petite dame de la boite d'intérim et j'ai dit bon s'il vous plait, je ne vous supplie pas mais tout de même, faut me trouver autre chose s'il vous plait vraiment madame , c'est trop loin je m'endors trop souvent dans le RER en rentrant chez moi. Et le lendemain j'ai trouvé Gaston qui n'était pas meilleur ou pire que Georges, mais ça me changeait, c'était au poil.|couper{180}

rêves
La vie est un rêve.

Carnets | janvier 2022

03 janvier 2022

Une guerre finit toujours par s’achever, laissant place à la paix. Ces jours-ci, presque sans action, il semble que les rêves prennent une précision étrange, surnaturelle. Cette nuit, me voilà dans un vaste appartement à New York, recevant une femme élégante qui, avec une moue indéchiffrable, examine notre décoration. Elle tient sans doute une galerie chic, car dans un coin du loft, j’aperçois au sol une pile de dessins magnifiques, censés être les miens. À la mine de plomb, ils montrent une foule de personnages féminins. En y regardant de plus près, je remarque que ces visages viennent d’un autre temps, des années 1920, à en juger par les chapeaux qu’elles portent. L’appartement, lui, est très 70s, et mon épouse en est fière : du papier peint aux larges formes rondes et aux couleurs vives habille les murs. Sur un sofa, un livre de Kadaré, Le général de l’armée morte, traîne là, comme une note discrète dans le décor. Une sensation bizarre commence à envahir tout le rêve, jusqu’à ce que j’entende ma propre voix lâcher, presque malgré moi : — Dehors, s’il vous plaît, chère petite madame : la vie, et rien d’autre. La femme me regarde, interloquée, laissant tomber une tenture qu’elle examinait d’un sourire dédaigneux. Ses talons résonnent sur le parquet tandis qu’elle se dirige vers la sortie, accompagnée par mon épouse, qui tente de l’apaiser. — Revenez dans quelques jours, il sera de meilleure humeur, dit-elle. Les voix s’effacent peu à peu, et me voilà avec les dessins en main. — Mais qui a dessiné tout ça ? Ce n’est pas moi. — La vie, et rien d’autre, tu dis ? Et comment allons-nous payer le loyer ? demande mon épouse, plantée devant moi maintenant. Une dispute ordinaire s’ensuit, où il est question de peurs, de revenus, de toutes ces petites inquiétudes. C’est à cet instant que j’ai ouvert les yeux. La nuit était encore là, mais une légère lueur filtrait par la baie vitrée. Je savais exactement où j’étais. À mes côtés, un ronflement doux, presque attendrissant, résonnait. Allongé là, je me suis mis à réfléchir à cette phrase : « la vie et rien d’autre ». Elle semblait juste, dans le rêve, mais peu à peu elle s’est transformée en quelque chose de presque ridicule. Une défense, sûrement. Un instant plus tard, elle me parut simplement évidente et banale, comme toutes ces vérités qu’on aime croire profondes.|couper{180}

rêves