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Savoir bien dessiner
Parmi ces trois mots deux ne servent à rien et je vais t'expliquer pourquoi. La plupart des gens pensent qu'il faut savoir dessiner, et donc que ça s'apprend. Mais rappelle toi quand tu étais gamin tu t'en fichais complètement, de savoir dessiner, tu dessinais et puis voilà ! Ensuite que peut bien vouloir dire "bien dessiner" par rapport à qui ? par rapport à quoi ? Savoir bien dessiner implique aussitôt un savoir mal dessiner .. oh mon crayon balance entre les deux pôles j'ai les chocottes maman ! Bon ok si tu feuillettes les carnets de croquis de Léonard de Vinci, et que tu as comme ambition de dessiner comme ça, il va te falloir bosser un peu. Mais pourquoi voudrais tu dessiner comme Léonard de Vinci, puisque c'est déjà fait, plié, enterré, il n'y a qu'un Léonard et puis voilà ! Ensuite rappelle toi aussi qu'à son époque il n'y avait pas les smartphones ni les reflex numériques qui permettent désormais d'avoir des photographies nettes et sans bavure, de jolis portraits, de jolis paysages. Alors tu peux prendre ça comme un challenge de dessiner aussi bien que Léonard bien sur, tu peux copier sa manière, mais est ce que ça va vraiment t'apprendre à dessiner je ne le crois pas. Car pour moi dessiner c'est avant tout s'exprimer avec justesse, montrer qui on est, donc la seule chose que tu peux faire c'est dessiner comme toi tu le sens. Et pour ça tu n'auras besoin que de temps chaque jour pour t'y mettre et réfléchir sur ce que tu as fait au bout d'un moment. Au début ton œil sera pratiquement aveugle, tu ne verras pas grand chose, et tu auras tendance à dire bof, c'est pas terrible, aller corbeille... C'est une erreur, garde tout au contraire, dans un pochette, et mets bien la date à chaque fois que tu réalises un dessin, ta signature et la date. Parce que tout ce que tu fais en dessin compte, tout ce que tu fais en dessin est précieux. Parce que si tu mets ce que tu dessines à la corbeille cela veut dire que tu as perdu ton temps et que tu n'estimes pas ton effort. L'estime de soi est importante ( sans en abuser non plus ) alors conserve, chouchoute tout ce que tu produis et tu m'en diras des nouvelles dans quelques années quand ton œil sera plus ouvert quand sur ces premières esquisses tu comprendras qu'il y a avait déjà la trace, les prémisses d'un talent à venir. Concernant le "bien dessiner" c'est souvent un avis qui provient des autres. C'est assez facile dans le fond de "bien dessiner" quand tes dessins correspondent à ce qu'attendent le plupart des gens concernant un visage, un paysage. Mais dans le fond "bien dessiner" est souvent un mensonge que tu commences par te faire à toi-même. Alors peut-être que "savoir bien dessiner" n'est rien d'autre qu'un faux problème que tu places sur ton chemin pour ne pas te mettre à dessiner vraiment. C'est à dire dessiner comme tu es comme personne .. et voilà ce qu'a super bien compris Mac Donald quand il t'invite à venir "comme tu es" dans ses établissements. Si ma manière de voir les choses dans ce domaine te plait, n'hésite pas à t'abonner à mon blog, et puis il y a aussi un lien que je place juste en dessous pour faire partie de mes contacts privés https://urlz.fr/aSST|couper{180}
 
      
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Impeccabilité
En tant que peintre, il suit une voie qu’il n’a pas choisie. L’envie de créer ne lui a apporté que des problèmes. Longtemps, il lutte contre elle. Il culpabilise quand ce plaisir l’éloigne de ce que l’on appelle « la vie active ». Il met des années à se débarrasser de cette culpabilité. C’est sans doute l’un de ses travaux les plus importants. Il ne sait pas exactement ce qui l’aide à assumer ce rôle. C’est un peu comme un rat dans un labyrinthe : au début, il se cogne partout, puis il comprend. Une seule voie mène à l’assiette. Il explore beaucoup, mais rien ne mène directement à soi. Pourtant, c’est l’ensemble de ces détours qui lui révèle qui il est. Et cela aussi, il le refuse. Une petite voix murmure : « Ne te berne pas toi-même. » Il apprend à l’écouter. Il l’appelle l’impeccabilité. L’impeccabilité n’est pas la perfection. Elle ne s’atteint pas. On ne peut que vouloir l’être. Pour cela, deux outils : devenir excellent et maîtriser son art. Il faut cesser d’obéir. Non seulement aux autres, mais aussi à nos propres convictions. Elles finissent par nous emprisonner. Plus il se déleste, plus la petite voix devient claire. Elle n’a pas besoin d’emphase. « La petite voix », cela suffit. Être impeccable, ce n’est pas vivre en ermite. C’est être pleinement engagé. On peut vivre dans la société en gardant ce son en soi. Il y a un humour dans cette voix, comme dans la vie. On apprend à le savourer. Il enseigne l’humilité. Il faut parfois serrer les dents, avaler des couleuvres. Et si l’on tente de s’éloigner, la vie nous ramène. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Mais mieux vaut ne pas rester cancre trop longtemps. Il y a un but à tout cela.|couper{180}
 
      
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L’insupportable
Depuis l'école il est là et on nous apprend à le supporter avec de mauvais points, des claques, des coups de règle sur les doigts ce qui provoque par résignation l'habitude. Puis c'est l'entrée à l'usine, au bureau et il faut bien s'y faire aussi., l'atmosphère souvent lugubre des petits matins , la cohue des transports en commun , les coups de gueule des petits chefs , la transparence que nous opposons aux rêves des filles qui voudraient du solide et du sécurisant. Nous passons notre vie toute entière à supporter l'insupportable par oubli, par fatigue, par lassitude et à quoi bon . Il faut parfois un choc, une déflagration énorme pour que nous nous réveillions et le retrouvions intact tel qu'il a toujours été dans le fond. Il faut des tours qui s'effondrent, des salles de concert jonchées de cadavres, quelque chose de si extraordinairement monstrueux pour qu'on se dise merde rien n'a changé et c'est bien horrible de tout prendre en pleine figure à nouveau. Et puis les jours filent et on replonge dans le quotidien et l'on oublie à nouveau, on se range convenablement dans les files d'attente, on évite d'égorger les gens, on paie ses impôts et on vote contre un tel ou une telle plutôt que d’espérer vraiment que le candidat élu sorte véritablement du lot. On lit ensuite tous les scandales et on s'offusque collectivement de s'être une fois de plus fait berné comme si c'était la première fois. Puis on oublie à nouveau , le quotidien, et on se prépare à revoter encore et encore . Pourtant la vie nécessite ce combat permanent et de front contre l'insupportable , pas la peine d'attendre la guerre ou l'attentat pour s'y mettre. Il me semble qu'une vigilance animale devrait être apprise dés le plus jeune age pour s'opposer à l'insupportable. Pour cela il faudrait que l'école ne soit plus ce qu'elle est, que le monde ne soit plus celui ci ni les usines, ni les bureaux, où nous passons notre temps à esquiver la vie comme l'insupportable.|couper{180}
