janvier 2022
Carnets | janvier 2022
20 janvier 2022
Un jour, je tomberai tous les masques et je crierai : je m’adore. Sans rire. Un jour, je prendrai cette chose très au sérieux. Mais là, je regarde un oiseau ivre dans le ciel bleu. Ivre de vol. Je m’adore, c’est sûr. Je ne l’ai pas lu dans les livres. Pas de bol. La graine est là, en terre, c’est l’hiver, encore heureux, c’est pas mûr. Pour le moment, j’erre, j’explore toutes les versions de l’échec pour être sûr.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
La pagaye
Preuve déjà que la pagaye n'est pas un vain mot, j'ai trouvé trois façons de l'écrire différemment : Pagaye comme Céline : « Y avait à croûter chez lui et en abondance !... Du muscadet comme en bas, du saucisson, des artichauts et des petits suisses... en pagaye alors ! (Céline,Mort à crédit,). Pagaïe comme Cendrars La pagaïe ? Mais c'est quand les événements débordent les règlements édictés dans un État bien policé qui n'a rien laissé à l'imprévu (Cendrars,Main coupée). Pagaille comme Malraux Là-bas, c'est la pagaille effroyable : les pauvres vieux se piétinent dans les escaliers (Malraux,Espoir, 1937, p.719). Aller il faut choisir, Am, stram, gram,Pic et pic et colégram,Bour et bour et ratatam,Am, stram, gram. Céline en ce moment m'est le plus proche donc : Pagaye ça ira. Je pense à la pagaye de mon disque dur. Sans déconner, je n'essaie pas de proposer une métaphore c'est vraiment un bordel sans nom, une truie n'y trouverait pas ses petits. ça me reprend encore de vouloir mettre de l'ordre. Signe des temps j'imagine. Tous voudraient mettre de l'ordre partout, quand on les écoute attentivement tous leurs discours en gros ne font que tourner en rond autour de ça. Mon ordre est plus gros que le tien, plus beau plus ceci plus cela. ça doit influencer les masses, moi y compris. Mais qu'est ce que cette pagaye ? D'où vient t'elle ? Dans le dictionnaire des marins ils en parlent, ils parlent de la pagale qui est une façon de laisser tomber l'ancre comme on s'écroule sur le canapé après une journée de boulot. Plouf ! ça ira bien comme ça, et laissez tomber, pas besoin de carguer ni de serrer les voiles. Tout le monde dans la cambuse, on mange la soupe et on se couche, on verra bien demain. Les mêmes disent aussi jeter en pagale tout un tas de choses hétéroclites dans la cale. C'est à dire en se foutant royalement de l'encombrement que ça prendra. Généralement bien plus de place ainsi »occupée" que dans le rangement. D'ailleurs prenez une pagaye et essayez de la mettre en ordre et vous verrez un truc étrange. Il y a plein de choses qui ne servent strictement à rien, ou alors les mêmes choses plusieurs fois comme des tentatives de clonage de l'inutile Servir à rien. Je m'arrête là dessus un petit instant. car la question est là : Qu'est-ce qui sert à quelque chose finalement ? Et nous avec nos occupations est-ce qu'on sert à quoi que ce soit vraiment ? Dans ce disque dur qui a t'il donc de si important pour que je mette autant de pagaye par dessus afin de ne pas le trouver ?|couper{180}
Carnets | janvier 2022
Sadhguru
— Cher Sadhguru je trouve bien plus facile de m'émerveiller du monde naturel que de l'humanité ... comment être émerveillé par les êtres humains comme je le suis par le paon qui danse ? — Et bien ... c'est un être humain n'est-ce pas ? Non non, je me demande si c'est un oiseau qui pose une question ... ? (petit rire ) Et bien les êtres humains n'ont pas d'aussi belles plumes que les paons... Il caille. J'ai tourné à fond le bouton du radiateur de la Dacia. Je viens d'achever ma journée de travail il est 21h30. Personnellement à cet instant je suis émerveillé que ma bagnole démarre du premier coup. C'est ce dialogue sur lequel je tombe. Ce dialogue entre un grand sage hindou et un de ses disciples, j'ai fait une fausse manip en sortant du parking et Youtube me propose ça. Bon je voulais plutôt écouter une émission sur la peinture mais j'ai les mains prises, parce que j'allume une cigarette en même temps, ma tablette est à coté, sur le siège passager. Laissons aller, pourquoi pas ? Trop crevé pour résister. Et puis en vrai ça m'interpelle aussitôt ce dialogue. Je suis intrigué parce que moi non plus je ne porte pas vraiment les êtres humains dans mon cœur en ce moment. Je serais plutôt comme ce type qui pose sa question, à vouloir m'émerveiller des paons, et de tout un tas de choses que je trouve extraordinaires, plutôt que de tomber en pamoison devant n'importe quel être humain. Même si je voyais à cet instant précis sur le bas de la route, une très belle femme qui fait de l'auto stop avec un magnifique sourire aux lèvres, je ne m'arrêterais pas. Rien que d'y penser je suis déjà dégouté par ce long chemin à effectuer pour revenir chez moi. De plus j'imagine qu'il faudrait certainement nourrir une conversation, et ça me fatigue d'avance. Tenez, rien que d'imaginer tout cela je souris tristement. Car il y a une dizaine d'années je n'aurais pas agi ainsi. Je me serais arrêté bien évidemment et j'aurais dit —Mais bien sur, à votre service, montez et avec le sourire en plus , le genre de sourire que l'on imagine sincère vous voyez... sincère un peu comme pour se prouver qu'on l'est. Oui je peux tout à fait m'émerveiller de la présence d'un oiseau au loin, plutôt que de celle d'un être humain. Moi aussi je le peux désormais. Sans tomber dans le panneau. J'écoute la conversation entre le grand maître Yogi et ses disciples, enfin le monologue. Il a l'air d'un vrai sage Sadhguru. De temps en temps je jette un coup d'œil sur l'écran : turban sur la tête, longue barbe blanche, petits yeux rieurs, posture de yoga en tailleur. Fascinant j'allais dire. Pitoyable je me reprends. Tout ça me renvoie des milliers d'années en arrière j'ai l'impression. Au temps où moi aussi je m'émerveillais des paons comme des êtres humains, je ne faisais à vrai dire pas de réelle différence. C'est normal car je vivais seul. D'une certaine manière je ne prenais aucun risque. Aucun paon, si magnifique soit-t 'il, à cette période de ma vie, ne chie dans mon salon, et lorsque moi même j'éprouve le besoin de me rendre aux toilettes, je n'ai pas à m'agacer en constatant que quelqu'un s'y trouve déjà. La route défile, l'ampoule du phare gauche a dû griller car l'intensité du faisceau est plus faible de ce coté de la route. Tout comme dans ma cervelle je pense. La partie droite est plus puissante que la gauche qui rend toute analyse, tout calcul, toute stratégie totalement ridicule désormais. Etrange époque que cette époque du virus. Ce type, ce yogi, il m'est soudain sympathique, plein de bon sens surtout. J'imagine presque aussitôt sa solitude. Etre obligé de s'accoutrer ainsi, comme un yogi, un sage, pour dire ce qu'il a dire afin que les gens veuillent bien prendre le temps de l'écouter... d'un seul coup je rigole tout seul. Je me demande : pourquoi éprouver ce besoin d'être écouté ...? Pourquoi s'imposer aussi ce genre de « mission » si cela en est une ? Avec ces périodes de confinement successives qui ont frappé le monde nous avons été obligé de cohabiter comme jamais auparavant nous ne l'avons fait. C'est à dire que nous nous sommes retrouvés confronté à nos contradictions les plus profondes. Ces merveilleuses femmes et hommes qui se jurent un amour éternel sur les réseaux sociaux, confinés chez eux individuellement ou en famille se seront sans doute aperçu de cette contradiction. Aimer, adorer les gens de loin c'est très facile. Vivre avec eux, partager le quotidien beaucoup moins, même si on en a souvent rêvé. Du coup je pense à cette exposition que j'ai installée dans mon village. C'est mon épouse qui se charge d'effectuer les permanences car je vais par monts et par vaux pour mes cours. J'imagine que je suis un visiteur, je pousse la porte et je vois tous ces tableaux accrochés sur les murs de la galerie. Je les vois comme si ce n'était pas moi qui les avais réalisés. Ils sont magnifiques, tout à fait comme de beaux paons avec de jolies plumes. Est-ce que j'aurais pour envie d'en accrocher le moindre sur mes murs ? Et surtout vivre avec chaque jour qu'il me reste à vivre ... Bien sur que non. Chez moi les tableaux ne restent pas en place. D'un mois l'autre mon épouse se charge de la déco qui est sans arrêt renouvelée. Cela entraine au détachement. Mon épouse... je pourrais aussi parler de la féminité, comment l'immobile envoie tout le mobile valdinguer ...et comment tout ce qui est merveilleux à priori change totalement de visage selon la distance avec laquelle on le regarde. Mais je ne confonds pas les oiseaux avec les femmes non plus, du moins cela fait bien longtemps que je ne fais plus cette erreur. Je ne veux pas mettre le lien vers la vidéo Youtube. Du coup je cherche une image de ce Yogi farceur et je tombe sur une photographie en noir et blanc de lui jeune avec son épouse. Je l'aime beaucoup ainsi. Il a dans le regard quelque chose qui m'explique la suite de son parcours. Ce mélange de mépris et d'amour que le yoga doit certainement, avec le temps, trouver le moyen de réunir dans une forme divertissante.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
19 janvier 2022
À partir d’un certain âge, nous devenons les spectateurs de la comédie humaine. Nous descendons de l’estrade et allons nous installer sur un strapontin. Et là, c’est avec un sentiment mitigé, constitué d’un peu d’effroi agrémenté de nombreux fous rires, que nous observons les comédiens s’agiter là-haut alors que nous sommes en bas, proche du trou du souffleur. Il nous vient alors une intuition… Et si c’était enfin la dernière ? La finale du spectacle ? Et si c’était la fin tout simplement ? Il s’agirait alors d’un enterrement, le nôtre en l’occurrence. Ce serait théâtral encore, imaginez la mort de l’acteur, peu importe lequel, star ou simple histrion. Car l’intuition dit aussi que dans ce théâtre, tous sont importants, le plus petit comme le plus grand, chacun sa nécessité, chacun vecteur d’une action, d’un rebondissement qui fera à la fois rire et pleurer comme dans tout bon spectacle digne de ce nom. Une comédie. Cette prise de conscience de l’importance de chacun au sein de la bouffonnade du tout… peut-être est-ce ce mélange détonant, un peu comme alcool et ecstasy, qui rend l’idée autrefois hideuse de la mort désormais douce, magnifique. J’aimerais partir ainsi en bon perdant, sans le moindre ressentiment. Je m’aperçois aussi qu’on ne peut pas arriver dans cet état magique d’un claquement de doigt, bille en tête, la lubie pansant l’angoisse, vieille histoire de jambe de bois. Non, c’est le travail de toute une vie. Sans doute le seul vrai travail d’une vie. Et le plus beau, c’est qu’il se fait sans que nous produisions le moindre effort, tant nous sommes distraits, tout entiers occupés à jouer la comédie.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
18 janvier 2022
L’exercice de la peinture est étroitement lié, pour chacun de nous, à une vision personnelle du monde. Ou plutôt à une interprétation personnelle, subjective de la réalité comme de l’imaginaire. Qu’il s’agisse d’un enfant de 6 ans, d’un adolescent de 15 ans ou d’un adulte quel que soit son âge, ce que nous pensons voir, comprendre, être, tout ce que nous pensons, se reflète sur le papier et sur la toile par l’entremise du crayon, du pinceau ou de la truelle, s’il le faut. Une fois la peinture achevée, nous regardons celle-ci et nous émettons un jugement. Généralement de façon binaire : bien/pas bien, beau/moche, joyeux/triste, etc. On remarquera que c’est souvent binaire. Si on s’arrêtait quelques instants sur ces jugements, si on prenait un peu de recul surtout, en les observant, on pourrait alors se rendre compte à quel point ces jugements nous sont aussi nécessaires qu’inutiles. Nécessaires parce qu’à chaque fois que nous effectuons quelque chose, nous éprouvons le besoin de mesurer cette chose selon une échelle de valeurs dont on nous a appris qu’elle s’étendait du pire à l’excellence. Inutiles si vous ignorez tout de l’emprise de cette échelle sur votre jugement. Sauf qu’en peinture, lorsqu’on débute, comment savoir où se situe vraiment le pire et le meilleur ? Pour un débutant surtout, qu’est-ce que le pire ? Qu’est-ce que l’excellence ? Nous l’ignorons, car nous sommes aveuglés, si l’on veut, par ce qu’on pourrait appeler des clichés. Entre ma propre idée du pire et de l’excellence et une idée collective, universelle du pire et de l’excellence, se glissent ces clichés, comme des réflexes. On pourrait aussi s’interroger sur la valeur intrinsèque de cette idée de beau collectif, de laideur collective, mais ce sera le sujet d’un autre article. Nous nous référons au connu, à ce que nous-mêmes pensons connaître. Encore que ce mot soit ambigu. Disons plutôt à ce que nous pensons savoir. Nous pensons savoir quelque chose sur la peinture tant que nous ne pratiquons pas la peinture. À savoir le plus souvent que ce savoir provient du souvenir de toiles de maîtres aperçues dans des livres, des magazines, des publications sur Internet, dans des articles, parfois aussi dans des musées. Nous acceptons de façon obéissante, comme pense qu’il doit obéir un écolier qui veut avoir de bonnes notes. Ainsi, sans réfléchir vraiment, nous relayons une idée apprise du pire et de l’excellence que la « sphère de la Culture, de l’Art, de la Peinture », si l’on veut, nous impose de façon totalement inconsciente. Exactement comme des religions auxquelles on adhère pour loger une foi qui, sans celles-ci, tournerait à vide. Tout cela parce que l’obéissance est liée à une certaine confiance, que cette confiance aveugle, cette foi, nous empêche de voir vraiment avec nos propres yeux. Comment alors pourrions-nous rivaliser avec un Michelangelo, un Léonardo, un Van Gogh, un Renoir ? Comment pourrions-nous nous hisser à cette hauteur prodigieuse ? Et en même temps, nous considérons souvent nos propres réalisations comme celles des enfants, comme quelque chose sans importance, dérisoire, sans valeur. Qu’est-ce qui fait vraiment la différence entre un tableau de Van Gogh et un dessin d’enfant ? Dans l’absolu, d’où vient cette différence ? Est-ce que cela s’explique par la maîtrise du dessin, de la couleur, de la composition ? Est-ce que cela provient de l’émotion que nous éprouvons parce qu’il s’agit de Vincent Van Gogh, dont nous connaissons plus ou moins la notoriété, l’histoire tragique de sa vie ? Parce que nous entretenons ce cliché d’un homme malheureux qui se jette dans la peinture en épousant la figure emblématique d’un Christ cloué sur une croix ? Sommes-nous objectifs lorsque nous regardons un tableau de Van Gogh ? Bien sûr que non. La plupart d’entre nous ne voient pas le tableau réellement. Même en posant presque le nez dessus, nous ne le voyons pas. Quelque chose ne cesse de s’interposer entre l’œil et la toile. C’est la légende du peintre. Comme ce qui s’interpose entre nos œuvres personnelles, anonymes cette fois aux yeux des autres. L’anonymat procède de la même façon que la notoriété, dans une direction inverse. Quelle valeur attribuer à une œuvre réalisée par un peintre inconnu ? Quelle crédibilité accordons-nous immédiatement à quelqu’un dont nous ne savons rien, ni de son parcours, ni de la valeur marchande de ses œuvres ? Cette valeur, ce jugement que nous portons sur l’inconnu, sur l’étranger, ne sont-ils pas du même tonneau que ceux que nous fabriquons à l’emporte-pièce sur nous-mêmes ? Sur ces parties inconnues de qui nous sommes vraiment ? Sur nos faits et gestes réalisés en toute inconscience et qui remontent soudain à la surface de la conscience ? Ne les répudions-nous pas de la même façon, sans même prendre le temps de nous arrêter sur les véritables raisons qui nous font justement les répudier si rapidement ? Tout cela parce que nous avons une idée de frontière, encore une fois, entre le bien et le mal, le beau et le laid, le connu et l’inconnu. Une idée qui ne nous appartient pas vraiment, de surcroît, mais qui n’est fabriquée que par la rumeur, les on-dit… N’est-ce pas à partir d’un certain malaise, avant-coureur, pourrait-on dire, du contact réel avec une réalité inconnue, que nous fabriquons les couleurs de nos palettes de débutant ? Elles sont souvent boueuses, ternes, sombres, ces couleurs. Et nous ne nous en rendons pas compte tout de suite. Ce malaise que nous appelons confusion, il n’y a pas de jugement de valeur à lui attribuer. Il fait totalement partie du processus de la peinture. Puis, au fur et à mesure de la pratique, la confusion est identifiée pour ce qu’elle est. À savoir l’ignorance, surtout, de ce qu’est notre clarté. Alors, peu à peu, il n’est pas rare que les spectateurs le signalent, chacun à leur façon, en disant : « C’est beau, c’est lumineux, c’est joyeux, c’est bouleversant, etc. » À partir de là, il faudra aussi prendre un certain recul, ne pas se laisser hypnotiser par tous ces mots et comprendre que quelque chose de très concret s’est produit. Quelque chose de simple, et vous pourriez vous dire alors : Tiens, ma palette s’est éclaircie.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
L’ennui mon ami
https://youtu.be/vpW_eBJKw74 Je n'aimais pas l'ennui, c'était un inconnu, un étranger Il était noir comme du charbon et laid comme une fille sans maquillage. Mais un jour, un jour arrive toujours où j'étais tellement seul qu'il n'y avait que lui. L'ennui à qui parler. On a appris à se connaitre tout doucement Il était plutôt rude, un sale type toujours à me contredire sans arret. Un vrai salaud. Et puis et puis vous savez comment c'est les filles aussi disent quel sale type et puis elles les épousent. ainsi va la vie. Je ne peux pas dire qu'on soit vraiment amis Mais on s'entraide ça c'est clair Un voisinage intelligent Une relation quasi conjugale, tout compris et aussi le gnan gnan sauf qu'on est inséparables Ah ça il m'a dans la peau le saligaud. Alors que moi suis plus volage je trompe l'ennui c'est y pas beau ?|couper{180}
Carnets | janvier 2022
Je m’adore
Un jour je tomberai tous les masques et je crierai Je m'adore Sans rire un jour je prendrai cette chose très au sérieux. Mais là je regarde un oiseau ivre dans le ciel bleu. Ivre de vol. Je m'adore c'est sur Je ne l'ai pas lu dans les livres Pas de bol. La graine est là en terre c'est l'hiver encore heureux c'est pas mur. Pour le moment j'erre, j'explore Toutes les versions de l'échec Pour être sur|couper{180}
Carnets | janvier 2022
Comédie
À partir d'un certain âge nous devenons les spectateurs de la comédie humaine. Nous descendons de l'estrade et allons nous installer sur un strapontin. Et là, c'est avec un sentiment mitigé, constitué d'un peu d'effroi agrémenté de nombreux fous rires, que nous observons les comédiens s'agiter là haut alors que nous sommes en bas, proche du trou du souffleur. Il nous vient alors une intuition... Et si c'était enfin la dernière ? La finale du spectacle ? Et si c'était la fin tout simplement ? Il s'agirait alors d'un enterrement, le notre en l'occurrence. Ce serait théâtral encore, imaginez la mort de l' acteur, peu importe lequel, star ou simple histrion. Car l'intuition dit aussi que dans ce théâtre tous sont importants, le plus petit comme le plus grand , chacun sa nécessité, chacun vecteur d'une action, d'un rebondissement qui fera à la fois rire et pleurer comme dans tout bon spectacle digne de ce nom. Une comédie. Cette prise de conscience de l'importance de chacun au sein de la bouffonnade du tout... peut-être est-ce ce mélange détonant , un peu comme alcool et ecstasy, qui rend l'idée autrefois hideuse de la mort désormais douce, magnifique. J'aimerais partir ainsi en bon perdant sans le moindre ressentiment. Je m'aperçois aussi qu'on ne peut pas arriver dans cet état magique d'un claquement de doigt, bille en tête, la lubie pansant l'angoisse, vieille histoire de jambe de bois. Non c'est le travail de toute une vie. Sans doute le seul vrai travail d'une vie. Et le plus beau c'est qu'il se fait sans que nous produisions le moindre effort, tant nous sommes distraits, tout entiers occupés à jouer la comédie.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
17 janvier 2022
Une fois, un artiste a chié dans des boîtes de conserve, et ça s’est bien vendu. Preuve que tout se vend, ou que les gens sont cons comme des balais ? Je ne sais pas. Plutôt la seconde, quand on en a marre de rouler en première. Tout ne se vend pas, enfin pas encore, il faut se dépêcher. Dire ce qu’il me passe par la tête. Dire merde à la boîte, aux boîtes, ces petites boîtes. Pas de poésie en boîte ! Et chevaucher les mots comme des chevaux mongols. Cavaler sur la steppe comme un Hun. Tout nu et sans selle. Sans selle, car le vent se fiche bien de la merde en boîte.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
La poésie en boîte
https://youtu.be/pN7zwDKvNHE Une fois un artiste a chié dans des boites de conserve et ça s’est bien vendu. Preuve que tout se vend ou que les gens sont cons comme des balais ? Je ne sais pas. Plutôt la seconde quand on en a marre de rouler en première. Tout ne se vend pas, enfin pas encore, il faut se dépêcher. Dire ce qu’il me passe par la tête. Dire merde à la boîte, aux boites ,ces petites boites Pas de poésie en boite ! Et chevaucher les mots comme des chevaux mongols. Cavaler sur la steppe comme un Hun. Tout nu et sans selle. Sans selle car le vent se fiche bien de la merde en boite.|couper{180}
Carnets | janvier 2022
La mine d’or
En russe rien se dit Nietshevo Je ne comprends rien Ia Nietzsche et veau ni panne ni maille you Mais justement c’est là que je comprends le mieux Et si c’était lui qui écrivait des articles chaque jour … Le solitaire. « Dans les écrits d’un solitaire, on perçoit toujours comme l’écho du désert,… La mine d’or|couper{180}
Carnets | janvier 2022
16 janvier 2022
Les blagues, les signes de connivence, la poésie solaire, aujourd’hui tout sonne creux . Je n’y arrive pas. C’est qu’une chose manque. Je ne sais quoi. Je m’enfonce égoïstement dans le silence. Il y a des jours comme ça.|couper{180}