Entrée en matière. C’est sur le trône que je m’interroge souvent, dans l’urgence puissance deux, par exemple, ce matin, sur la signification de l’expression « entrée en matière ». Peut-être un relais neuronal, l’intestin étant, paraît-il, notre second cerveau, ou l’unique pour ceux qui ne disposeraient pas du premier. Ce qui m’entraîne rapidement au mot « traiter », traiter d’un sujet, du latin tractare, tirer, attirer, solliciter. De là, au surgissement d’un trait séparateur (celui du 6 sur le clavier azerty) pour écrire bien-traitance, alors que son antonyme, bien plus ancien, n’en dispose pas. Dans ce petit signe typographique, toute une époque, toute une pensée concernant la condition de l’enfance. Puis, ensuite, tout ce qui n’est pas dans ce domaine de la bien-traitance passe illico dans la maltraitance (aux alentours de 1997). Ce qui me fait ensuite songer à cette volonté de bien-traitance qui se généralise à de nombreux échelons de la société. Publicités où l’on ne peut omettre — pour certains produits — de ne pas en abuser, d’y aller avec modération ; sans oublier de manger cinq fruits et légumes par jour. Parallèlement à cela, et au passage, l’information m’est donnée qu’entre 1945 et 2021, le nombre de bistrots en France serait passé de 400 000 à 40 000. Donc, une fois ma culotte remontée, je suis allé vérifier l’orthographe de « bistrot », car l’effroi m’a saisi à l’idée de l’avoir peut-être mal écrit.

Aperçu une bande-annonce. La saga de Balam, qui semble réunir un certain nombre de théories alternatives (complotistes ?). Les Annunakis, les reptiliens, les Égyptiens et les Mayas. Bref, une autre vision de l’Histoire qui interroge un narratif officiel de plus en plus défaillant. Est-ce à dire que ces nouvelles théories, si ridicules qu’elles aient paru il y a encore vingt ans, se dirigent peu à peu vers une évidence ? On peut remarquer que l’enseignement, la façon de renouveler la pensée, les paradigmes, les mentalités, passe de plus en plus par les séries, les films. Au début, ils semblent inoffensifs, ce ne sont que des fictions, puis, peu à peu, l’idée germe d’une vérité s’y dissimulant.

Encore une nuit d’insomnie durant laquelle j’ai passé beaucoup de temps à étudier des arborescences de sites, notamment celui du T.L et de T.C. Mes lacunes ne sont pas que purement techniques, je m’aperçois aussi d’un manque de réflexion de ma part (de créativité ?). Il semble que l’usage des boucles dans SPIP permette de réaliser cette alliance (tant recherchée) mêlant complexité et clarté. L’esprit de l’auteur d’un site web se révèle à l’aune de cet agrégat. En ce qui me concerne, j’ai totalement fait l’impasse sur la présentation, j’ai utilisé très peu du potentiel de SPIP, comme certainement très peu réfléchi à l’organisation de mes propres textes, à la façon de les présenter de manière cohérente, de donner envie de naviguer d’un texte à l’autre à l’intérieur du site. Bien qu’y ayant passé des heures, des jours, cette impression désagréable persiste, puis vient l’envie de me retrousser les manches, d’améliorer. D’ailleurs, je ne donne même pas l’adresse de mon site sur ce blogue. Bien la preuve que c’est encore en construction, pas abouti, pas présentable.

Lecture du Mahabharata, Serge Demetrian, Albin Michel, 2013. Impossible de mémoriser les noms des personnages. Une sorte de support de rêverie. Lecture lente, où presque à chaque phrase un feu d’artifice d’associations d’idées. Il faudrait reprendre depuis le début, noter les noms, leur fonction, leur rôle, les répétitions, et éventuellement les associations d’idées.

Les cours ont repris ce jeudi, peu d’élèves. La piste de ce trimestre consacrée au dessin est lancée et a été bien acceptée. Pour ce premier cours, des images appartenant à Cy Twombly, avec un peu d’appréhension au départ. Quel soulagement qu’elles aient été appréciées. Ce qui signifie quand même quelque chose dans ce parcours : un regard qui s’ouvre, qui s’est ouvert au fur et à mesure des années, pour eux et pour moi.

Tellement de choses à faire, tellement d’envies, et en même temps tant de lassitude. Cette guerre encore à peine déguisée entre le bien et le mal, avec toute la complexité de ce que peuvent être désormais ces deux termes.

Cueilli une figue sur l’arbre, son goût au début n’était pas celui attendu ; c’est en parvenant à la fin qu’on sait qu’elle est sucrée. Bu le reste d’une décoction de gingembre et de clous de girofle, amertume bue jusqu’à la lie, sans cet ajout habituel de citron vert pour faire passer.

Ce que j’aime sur le site de T.C., c’est ce mois de journal qu’on peut lire presque sur l’entièreté de l’écran : juste une date, quelques phrases, des séparateurs, une série de photographies entre les phrases, une autre date, et ainsi de suite. En comparaison, la volubilité est comme une absence de choix. Ne pas avoir le choix, ne pas vouloir faire un choix, refuser le choix.