Mai 2024

Carnets | Mai 2024

7 mai 2024

Je ne publie plus comme je le faisais l’année passée encore plusieurs textes dans une même journée. J’écris toujours autant cependant, et j’ai trouvé le truc de planifier chaque salve les jours suivants. Ainsi, plus j’écris, plus je reporte la publication d’autant. Ce ne me semble pas être une sanction, j’y ai pensé, mais non. C’est plus une sorte d’entraînement. Un travail sur soi. Parfois je ne touche à rien, je laisse en l’état, d’autres fois non. Il m’arrive d’effacer une journée entière pour la remplacer par une autre. C’est au grès des impressions de justesse et de fausseté qui me traversent. Il n’y a que ça qui semble me guider, la musique. Peut-être que je crois peindre alors que j’écris, et qu’au bout du compte je n’écris même pas, je compose de la musique. Ce que l’on pense faire et ce que l’on réalise véritablement reste un mystère. Il faut donc tant que cela reste un mystère ? Sans doute élucidera t’on beaucoup de choses à l’avenir, mais on sera tenu de conserver ce mystère. Sans ce mystère, tout peut s’effondrer d’un moment à l’autre, c’est mathématique. C’est même le mystère des mathématiques. Un mystère resté intact pour ma part. Je crois que j’aurais tout fait pour refuser de comprendre le moindre théorème, le plus petit axiome, un peu comme on se retient de faire l’amour avec un être qu’on aime tant les pensées sont boueuses, les intentions troubles. C’est évidemment une idiotie faramineuse quand on la voit, qu’on la regarde dans le blanc de l’œil. Je continue d’illustrer ces billets de façon aléatoire. Exactement comme j’ai pris à l’époque ces clichés. Dans le fond il semble impossible qu’il puisse exister des éléments qui soient sans rapport, sans relation. Voilà aussi certainement une raison tout à fait plausible pour laquelle je suis très peu en relation avec autrui. Les rapports superficiels, de convenance, » parce qu’il faut un raison » m’ennuient. C’est tout à fait déraisonnable, ce qui convient à quelqu’un de déraisonnable comme moi. Donc il peut s’agir d’un protocole. Le but s’il en faut un serait d’écarter toute raison qui expliquerait la relation entre texte et image. C’est un but inatteignable évidemment. C’est pour ça que c’est un but.|couper{180}

Carnets | Mai 2024

6 mai 2024

Arrêt de nuit sur la ligne Quetta-Lahore. Basse vitesse, peut-être au 15 ème. Des éléments restent fixent tandis que d’autres bougent, s’évanouissent. Et soudain je vois cette ombre projetée sur le mur à gauche de la photographie. Elle appartient à quelqu’un qui est hors champ. Un jeune garçon j’imagine. Une ombre en retrait. Le personnage au premier plan est en équilibre parfait avec cette ombre. impression qu’il dit la même chose, autrement. J’ai peu parlé de mes photographies. Si j’en parlais c’était pour dire mes photographies, ou encore je suis photographe. En fait je ne savais pas vraiment en dire quoi que ce soit à part le fait qu’elles soient réussies ou ratées. Je regardais le cliché monter dans cuvette du révélateur, et presque aussitôt je décidai réussi ou raté, c’était une question d’équilibre des noirs et des blancs, rien de plus. Parfois j’avais un doute, je retirais alors plusieurs fois le même cliché, temps de pose plus long, plus bref, masquages et tours de passe passe. Je sentais une possibilité mais elle ne provenait que du doute. J’entretenais beaucoup le doute. Il devait bien me servir à quelque chose. A combler une ignorance sûrement. Peut-être ai-je entretenu ce doute jusqu’à ce qu’il se confonde avec ma propre idiotie. Ainsi devient-il aujourd’hui plus visible, plus évident. Dans le fond le doute est un négatif lui aussi. On a beau le passer de nombreuses fois dans le passe-vue de l’agrandisseur, il ne se laisse pas cueillir si facilement. Il n’y a pas que le noir et le blanc, bien sûr tous les gris entre les deux comptent aussi. Ce que ça donne à la fin souvent on ne sait pas le dire non plus. Des idées bateaux nous emportent vers une conclusion, on rêve de récifs, de naufrages encore pour ne pas y parvenir. Car dans le fond des choses on sait très bien que tout ça ne nous regarde pas, ne nous regarde plus.|couper{180}

Carnets | Mai 2024

5 mai 2024

Pouvoir tout retrouver jusqu’au moindre grain de sable sur lequel l’œil un jour s’est posé, sans y penser. Et c’est parce qu’il n’y a pas eut de pensée que l’on peut à se point s’en approcher avec une singulière acuité. Parce qu’en nous quelque chose demeure vigilant malgré nous, même si nous n’en avons pas conscience. Ce nous pour ne pas me retrouver seul à dire je. Qu’est-ce qui a changé depuis Rome ? Depuis l’Empire des Jules, des Pompée, pas grand chose. Je retrouve cette photographie des années 80, une image coupée en deux par une verticale légèrement oblique. A gauche l’œil se dirige vers une obscurité, l’ombre dense des pins parasols des cyprès, à droite cette rue pavée menant vers ce que j’imagine être un centre, un horizon bouché ? Des verticales se dressent comme des cheminées d’usines sur un paysage de ruines. On distingue à peine une ou deux silhouettes. Et cette ombre sur la droite en bas à droite, ce qui la projette est un mystère. Du linge pend. Une photographie prise à Venise dans les années 80, un matin d’été. Peut-être dans le ghetto. Le mot ghetto en tout cas semble s’associer à cette impression. Et aussi Hugo Pratt, Corto Maltese, Sara Copio Sullam, Léon de Modène , Samuel Romanelli.Voilà le genre de mot qui vient. Ce qui fait que j’ai appuyé sur le déclencheur à cet instant précisément reste inconnu. Peut-être est-ce seulement une relation entre la blancheur du linge et le gris des murs. Je fais ce genre d’image sans réfléchir. Quelque chose attire l’œil, il ne faut surtout pas prendre le temps d’y réfléchir, il faut capturer, voler du temps au temps. Je vis, je meurs ; je me brûle et je me noie ; J’ai chaud extrême en endurant froidure ; La vie m’est et trop molle et trop dure. J’ai grands ennuis entremêlés de joie. Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j’endure ; Mon bien s’en va, et à jamais il dure ; Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène ; Et, quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me trouve hors de peine. Puis, quand je crois ma joie être certaine, Et être au haut de mon désiré heur, Il me remet en mon premier malheur. SARA COPIO SULLAM (1600-1641) Venise par trois fois et toujours la même impression, ce plaisir de m’y retrouver seul, quelque soit la compagne, l’idée de compagne qui m’accompagne. Comme on fuit une idée de tourisme, se retrouver seul. Profiter d’un moment d’inadvertance, ne pas faire trop attention au cadrage. Se retrouver avec une peinture de Gerhard Richter. Ceci n’est pas une nuque de femme, pas plus qu’une chandelle. Peut-être le simple dos d’une petite cuillère. Chantilly. Pays de la crème et des chevaux. Toute une journée à prendre des photographies. Possible que tout ça vienne d’une lubie. A l’époque j’avais développé des tirages pour l’agence Vue de Libé. Avec Marc Bruhat, chez Sillages, quai de la Gare. Le travail d’Agnès Bonnot m’avait impressionné. Tout ce qu’elle était parvenue à restituer de son amour du cheval, les matières, le cuir, le grain des peaux, le crin, tout avait résonné très fort sans que je n’en trouve véritablement la raison. Peut-être avais-je contacté cette école de cheval simplement pour cela, pour essayer d’en avoir le cœur net. Beaucoup de photographies qu’à l’époque je considérais ratées. Si elle étaient ratées c’était en relation avec l’intention qui m’avait conduit ce jour là à Chantilly, à vouloir ressembler à qui je n’étais pas. Je n’étais pas cascadeur à cheval, par exemple. J’aimais bien l’idée des chevaux, pas assez pour faire de bonnes photos, c’est ce que j’avais pensé sous l’agrandisseur, avec dépit. Sans doute aussi qu’éprouver ce dépit était une sorte d’objectif que je m’étais fixé, que les chevaux n’étaient qu’un prétexte, un moyen. Parallèlement à cela c’est en rêvant qu’une idée d’être surgit. je crois que j’ai toujours dû rêver , inventer qui j’étais avant de l’être véritablement. Parfois cela a fonctionné, d’autre fois non. Tout ça pour comprendre à quel point l’idée de génération spontanée est fausse. Même le fait d’abandonner un rêve fait partie de ce rêve. Scanner ces vieux négatifs, cela se rapproche de la peinture de vanités. Bougies et crâne. La distance que ça installe avec soi est de l’ordre du vertigineux|couper{180}

Carnets | Mai 2024

4 mai 2024

Le risque de vouloir utiliser la rhétorique sans savoir ce qu’est la rhétorique. Ceci dû à la fascination, à ces souvenirs de discours qui m’auront marqué de manière indélébile. Et dont la seule issue était de vouloir les démonter comme un moteur. Le problème est qu’il n’est pas si difficile de démonter quoique ce soit, d’éparpiller les différentes pièces tout autour de soi. Puis de se retrouver ballot à vouloir ensuite remonter le moteur. L’ethos c’est à dire la crédibilité du locuteur est le premier écueil. Difficile de douter sinon par pur instinct des propos tenus par un aïeul, un parent, un professeur. Leur statut vaut déjà toute la véracité, la légitimité, qu’on pourra accorder au moindre de leurs propos. Le fait de douter très jeune de cette légitimité ne fut pas un événement logique, crée par la réflexion, mais par les sens, notamment l’ouïe. Si dans une voix je repérai un couac, un signal d’alerte s’allumait , je me concentrai de plus en plus sur ce couac, je n’entendais plus rien d’autre que ce couac. En ce qui concerne le sens de la vue, ce qu’on nomme désormais le meta langage pouvait aussi créer un hiatus. Qu’un pied s’impatiente sous un visage impassible me paraissait amplement suffisant pour prévoir les orages. Quant à l’œil, il suffisait d’une microseconde de relâchement de la part de l’interlocuteur pour que son tremblement, sa dérive m’indique des gouffres des béances avec des monstres tout au fond tapis. Une sur-vigilance sans doute maladive me barra la route des réunions, des groupes, des comités. Je m’y suis toujours senti mal à l’aise d’y détecter tout ce que justement l’affabilité, la politesse, le savoir-vivre désire dissimuler. Il n’y eut que la sauvagerie pendant longtemps qui me rassurait. Au moins le pire étant face à moi il ne dissimulait plus rien d’autre. Donc pour en revenir au sujet, à la rhétorique, je n’ai jamais franchi la muraille de l’ethos, ce qui aura produit une imitation comme un reflet déformé, grotesque, du pathos. Doutant de l’ethos je ne pu faire autrement que de douter du pathos tout autant. D’où l’attrait pour la caricature de ces deux piliers de la rhétorique. Ne me resta plus alors que le logos. La logique, implacable, ce qui me rappelle mes difficultés nombreuses dans les sports collectifs, notamment le rugby.|couper{180}

Carnets | Mai 2024

3 mai 2024

Déjà la fin du mois. Le début d’un autre. Contre cette accélération du temps j’oppose encore plus d’inertie. Bien que je sache d’avance que ça ne vaudra rien de bon. De s’opposer. Je m’oppose tout de même. Parce que ne pas se laisser faire est plus important que les conséquences déjà archiconnues de ce genre d’opposition. Ce sont d’ailleurs ces conséquences qui font qu’à un certain moment, par usure, par lassitude, par dégoût on ne s’oppose plus. Alors c’est comme si l’on glissait dans un fleuve tumultueux, que le courant nous emporte au loin, très loin de soi. Une vie se déroule la plupart du temps ainsi. Il est peut-être intelligent d’expérimenter les deux versants. Ne pas s’opposer, chanter en chœur, et chanter même assez juste. Puis on s’interrogerait sur toutes les raisons qui font qu’à un moment on se retrouve la bouche en cœur à désirer cette justesse. Qui n’est pas notre justesse, mais une de convenance, une acceptable, une qui ne dérange pas. C’est un éveil inversé. On se lève un matin du pied droit et c’est la même sensation de boule au ventre que lorsqu’on se lève du pied gauche. Et donc c’est par la force des choses, notamment des articulations, des artères que l’on s’oppose après ne s’être opposé à rien. Et parfois c’est aussi tout le contraire on s’est opposé et voilà que tout à coup on ne s’oppose plus. Sauf que nous avons que très rarement le pouvoir ou le discernement nous permettant d’appuyer sur un commutateur cérébral aussi aisément que sur un interrupteur électrique. Encore une élève en moins à C. la raison n’est pas invoquée. Je ne m’attarde pas non plus de trop. C’est comme si quelque chose c’était aussi renforcé, une forme d’acceptation. Ma pédagogie ne plaît pas au plus grand nombre. Sans doute n’avais-je pas assez réfléchi à cette affaire de « grand nombre ». C’est intimidant les grands nombres depuis le tout début de ma fréquentation des chiffres. C’est par la publication de mes billets de blog dans le vide sidéral que je me suis peu à peu confronté au petit nombre et que ma foi j’ai fini par entretenir cette braise. Aperçu l’étrange lanterne dans laquelle on promène la flamme olympique. Ce qui m’a rappelé un texte de Joseph Beuys à propos des braises. De là à songer à la préhistoire telle qu’on veut nous la raconter, à la circulation des connaissances, comme des braises, dans le souci permanent que rien de tout cela ne meurt. Mais ça meurt, ça doit mourir de façon permanente. Sans cela rien ne peut germer. Rien ne peut se renouveler. Sur le trajet vers C. écouté la lecture du Grand Dieu Pan d’Arthur Machen. Retrouvé beaucoup de vocabulaire utilisé par son disciple Lovecraft. Ce qui fait la différence entre les deux auteurs, la croyance dans ce que l’on écrit ou décrit. Arthur Machen est bien plus tiraillé par ses doutes, sa difficulté à choisir un camp que Lovecraft. Dans une certaine mesure Lovecraft serait à rapprocher de Samuel Beckett, même nihilisme. Signe contradictoire d’une spiritualité plus franche. Étrange rapprochement avec ce que je nomme les deux façons d’appréhender un tableau. Soit comme une fenêtre s’ouvrant sur un monde sublimé en bien en mal peu importe, soit comme une surface contre quoi l’œil se cogne au début avant d’en apprécier la richesse, la « réalité ». Comme à chaque fois qu’il pleut un peu trop longtemps nous voici de nouveau inondés. Pris quelques photographies pour envoyer à la mairie. J’ai commencé à écrire une lettre rageuse les menaçant de ne plus payer mes impôts fonciers. Plus de cinq ans que ça dure, qu’ils se renvoient la balle avec la communauté de commune, les services techniques. En fin de compte je n’ai pas imprimé la lettre. J’ai épongé. Voilà comment on ne s’oppose plus à force de s’opposer. Léger désespoir, la même douleur que celle provoquée par un début de carie. On repousse l’échéance. Souffrir pour se sentir un peu en vie.|couper{180}

Lovecraft

Carnets | Mai 2024

2 mai 2024

Parfois cette impression de m’être trompé d’époque. Toute une littérature qui ne m’appartient pas. En écoutant le Grand dieu Pan, en m’engouffrant dans le style ( victorien ?) d’Arthur Machen, je pourrais dire que je m’y sens bien, comme chez moi. Et soudain avec horreur je croise mon visage dans la glace de la salle de bain. Torse nu, les yeux exorbités, le cheveu en bataille. Ne suis-je pas en train d’assister à une effroyable métamorphose ? De petites cornes me poussent sur les tempes en avant des oreilles et mes pieds deviennent de corne aussi, dur comme fer. Se tenir devant un pan de réalité bouche bée. Dans une sorte de fascination proche de l’idiotie. Comme lorsque l’on admire un paysage abstrait par exemple. A noter : cette sensation étrange, presque agréable que provoque l’effroi quand on sent que la tête tout entière se vide. Cette sensation de traverser un trou noir, un entonnoir. La rapidité de la perception qui s’accroît à l’inverse de celle ou la matière de l’instant reflue. Et quelques micro secondes avant lui-même de naître à sa conscience, de plus en plus rapidement . Comme si le futur fabriquait du passé puis que ce dernier nous renvoie au présent. Les nuages filent de façon irréelle à toute allure dans le ciel. Ou bien, mais n’est-ce pas la même chose, est-ce en lien -la première fois que je la vis. Moment dont je me souviens parfaitement, des années après. Cette sidération s’opère à nouveau comme dans un rêve récurrent. Avec la même perception de la mise en place d’un spectacle, d’une chorégraphie : Le brouillard d’un matin d’avril. Un ciel blanc, une lueur blafarde générale, un silence quasi palpable, humide. Elle vient en premier lieu en traversant l’espace. Une trace de blanc dans l’espace gris. Une traînée captée par une vision périphérique. La tête tourne à cet instant, attirée par ce mouvement furtif. On veut dire que c’est un vêtement, on veut peut-être dire une robe, mais les mots ne dépassent pas une limite invisible en amont des lèvres. La pensée ne veut pas laisser sortir de mot, elle tourne excentrée autour d’un axe tordu s’enivrant de cette impossibilité de dire. Hors du moment je réinvente. Dans quel but sinon pour céder à la tentation de vouloir le revivre. C’est ainsi que l’obsession se dépose comme un dépôt troublant la raison, la réalité. C’est par la fiction dans le temps que j’emploie à désirer rejoindre une origine qui lorsque je pense enfin m’en approcher s’enfuit systématiquement. C’est par le mensonge que je cherche en vain une vérité, jusqu’à m’épuiser, m’effondrer, m’enfoncer de plus en plus profondément dans le labyrinthe des hypothèses, puis que j’assiste à un effondrement total, celui du monde. Le mien. Il y a un blanc à nouveau qui ne dure que l’espace d’un claquement de doigt, comme sur l’écran d’un cinéma, puis la vie reprend. Est-ce la même vie ? Est-ce encore le même monde ? est-ce encore moi ? Avec la mort des certitudes un doute est né. Et c’est par ce doute que l’acuité se renforce. Le bruit du loquet métallique sur le poteau de bois. L’ouverture de la barrière. La perception violente d’un jardin que j’ignorai avec ses silhouettes de camélias, une haie de pommiers, la fragilité tremblante des pétales de roses, le linge qui pend sur la corde et qui s’égoutte. Et un chant à peine audible provenant de sa silhouette blanche. Le brouillard est défait, le soleil perce les nuées, des hirondelles vrombissent, un coq chante bêtement, me voici bras ballants. Idiot à songer de nouveau.|couper{180}

Carnets | Mai 2024

1 er mai 2024

La forme d’une ville change plus vite que le cœur d’un homme. C’est juste tant nous nous accrochons à ce que nous aimons ou détestons. Parce que ce qui fait de nous ce que nous sommes n’est que cela. Tout le reste, on peut dire que c’est de la littérature. Et ce n’est pas du tout péjoratif, une fois que nous sommes confrontés à l’évidence. autre formulation : La forme d’une ville change plus vite que le cœur d’un homme, sans doute en raison de notre tendance à nous accrocher à ce que nous aimons ou détestons. Ce qui fait de nous ce que nous sommes repose souvent sur ces émotions persistantes. Tout le reste, même si on le classe souvent sous l’égide de la littérature, n’est pas moins significatif. C’est dans ces récits que nous trouvons souvent l’écho de notre expérience, confrontés à l’évidence des changements qui nous entourent. Photographies d’un voyage en Italie en 1980|couper{180}