Je ne publie plus comme je le faisais l’année passée encore plusieurs textes dans une même journée. J’écris toujours autant cependant, et j’ai trouvé le truc de planifier chaque salve les jours suivants. Ainsi, plus j’écris, plus je reporte la publication d’autant. Ce ne me semble pas être une sanction, j’y ai pensé, mais non. C’est plus une sorte d’entraînement. Un travail sur soi. Parfois je ne touche à rien, je laisse en l’état, d’autres fois non. Il m’arrive d’effacer une journée entière pour la remplacer par une autre. C’est au grès des impressions de justesse et de fausseté qui me traversent. Il n’y a que ça qui semble me guider, la musique. Peut-être que je crois peindre alors que j’écris, et qu’au bout du compte je n’écris même pas, je compose de la musique. Ce que l’on pense faire et ce que l’on réalise véritablement reste un mystère. Il faut donc tant que cela reste un mystère ? Sans doute élucidera t’on beaucoup de choses à l’avenir, mais on sera tenu de conserver ce mystère. Sans ce mystère, tout peut s’effondrer d’un moment à l’autre, c’est mathématique. C’est même le mystère des mathématiques. Un mystère resté intact pour ma part. Je crois que j’aurais tout fait pour refuser de comprendre le moindre théorème, le plus petit axiome, un peu comme on se retient de faire l’amour avec un être qu’on aime tant les pensées sont boueuses, les intentions troubles. C’est évidemment une idiotie faramineuse quand on la voit, qu’on la regarde dans le blanc de l’œil.

Je continue d’illustrer ces billets de façon aléatoire. Exactement comme j’ai pris à l’époque ces clichés. Dans le fond il semble impossible qu’il puisse exister des éléments qui soient sans rapport, sans relation. Voilà aussi certainement une raison tout à fait plausible pour laquelle je suis très peu en relation avec autrui. Les rapports superficiels, de convenance, » parce qu’il faut un raison » m’ennuient. C’est tout à fait déraisonnable, ce qui convient à quelqu’un de déraisonnable comme moi. Donc il peut s’agir d’un protocole. Le but s’il en faut un serait d’écarter toute raison qui expliquerait la relation entre texte et image. C’est un but inatteignable évidemment. C’est pour ça que c’est un but.