Le terme hypersensible utilisé désormais à toutes les sauces, bon sang comme il m’agace. Comme tous ces mots valises qui permettent de s’installer dans une case et de ne plus réfléchir par soi-même. De plus en plus en cette époque, ce qui peut mener chez moi, l’agacement , certains jours, à des sommets.

Ou Zèbre. Drôle de Zèbre disait ma grand-mère.

Rien de nouveau sous le soleil donc.

Sauf que la connerie s’est tellement répandue qu’on ne le voit plus. Il faut de l’original à tout prix. En bas le bas de gamme et tout en haut le plus couteux, avec de temps à autre une promo en tête de gondole.

Hypersensibilité, comment faire ? la promo dure trois jours et vous aurez un petit brin de muguet en prime aller on n’est pas chien chez Leclerc.

Je vais surement perdre des abonnés au train où je vais. Pas grave, seront remplacés par des marabouts.

Finalement je m’entends plutôt bien avec ces derniers. Ils en connaissent un sacré rayon sur la bêtise humaine. On n’échange jamais ensemble, pas besoin. Mais le seul fait qu’il me fasse cet honneur de s’abonner les uns après les autres à ce blog me fait sourire.

Bon j’ai bien quelques petites attaques de magie noire par ci par là, venant des plus jeunes et moins expérimentés. Il faut bien que jeunesse se fasse comme on dit. Je ne leur en tiens pas rigueur si ça peut les aider à améliorer leur pratique pas de problème.

Hypersensible vous dites ?

bah oui, ça fait joli comme mot, mais moi j’aurais seulement dit humain vous savez. Dans un monde de robots, ou les gens ne réfléchissent plus, un humain ça peut être autant un hypersensible qu’un marabout ou un chaman. C’est même que ça si vous voulez vraiment avoir mon avis.


Du coup j’enchaine avec l’éveil. Ce mot là aussi quel plaie, et toute la pseudo spiritualité vendue en option au rayon développement personnel du décathlon du coin.

L’éveil c’est d’une simplicité renversante et tout le monde en fait des caisses. Hallucinant vraiment à quel point on est devenu nouille.

Moi je me suis pris le portail de la maison familiale en pleine figure un jour de décembre 1966, le fer était gelé ce qui m’a zébré la figure quelques semaines.

J’ai appris en même temps que le froid brûle et que je n’étais pas celui que je croyais être. J’étais une parfaite andouille. Quel éveil ! après avoir cru être Zorro Thierry la Fronde, Thibaud des Croisades, Bleck le rock, et le dernier des Mohicans.

Je crois que les gens s’ennuient trop ils confondent l’ennui avec le sommeil, c’est pour cette raison qu’ils rêvent d’éveil.

Alors qu’ils leur suffirait de s’occuper les mains, de faire un petit pas de coté pour s’amuser tout simplement.


Tradition du repas dominical en famille. Une fois ou deux l’an, ça va bien. Plus, ce serait trop abuser des bonnes choses, de la gourmandise.

La vieille dame de 91 ans viendra accompagnée de ses grands et petits enfants. Se souviendra t’elle des prénoms, quelle importance…

Une journée ensoleillée sans mémoire c’est très bien aussi.


J’avais autrefois une habileté pour mordre au sang avec les mots. Beaucoup d’ironie brillait. Et bon Dieu ça chauffait !

Comme un phare j’attirais les naufragés de tout acabit, les désespérés, celles et ceux en manque de tout, surtout celles d’ailleurs, et dans l’ensemble, les désabusés.

Ca m’est passé. L’ironie s’est fini comme Capri. De temps en temps j’essaie, comme le coyote qui continue à courir alors qu’il a les deux pattes arrières dans le vide , et je me fracasse évidemment la tronche tout en bas sur l’évidence de l’inutile.

Je n’éprouve plus autant cette envie de faire rire les autres non plus à mes dépens. D’être un clown, un Auguste qui fait toutes ces choses pour un sourire peut-être mais ne tombe que sur des rires gras et suffisants.

Cette méchanceté, ce malheur se sont enfuis avec la jeunesse, assez tardivement.

L’humour a des limites certains jours. Il est même tout à fait détestable.

Et c’est en le constatant chez l’autre que le mien m’est devenu encore plus détestable tout à coup.

Est-ce une sorte de progrès, une avancée vraiment ? moi qui ai toujours tant de mal à mépriser, par peur de l’être en retour, il se pourrait qu’enfin

hourra ! j’y arrive.

Je ne sais pas si la gratitude est de circonstance. Mais qui ne tente rien n’a rien, et peu importe j’ai envie de le dire : un merci s’impose.

Merci pour apprendre aussi le mépris, redescendre de la lune, tomber sur le plancher des vaches.

Parviendrais je bientôt à cracher à la gueule d’autrui

pour être résolument comme tout le monde, j’ai hâte !

Quand on n’a plus de politesse c’est qu’on n’a plus d’orgueil ni de fierté

Et moi je fus poli comme un gars laid évidemment j’ai tout connu des marées, des grandes comme des petites.

Celles qui défeuillent les coquillages comme des marguerites pour en extraire le grain du sable.

Le mépris d’un grain de sable vaut bien tout l’or du monde, à ma bourse perso.

Mais qui le saura qui le piétine et s’en fout comme de l’an quarante

aveuglé par je ne sais quel miroir aux alouettes

Du selfie c’est bien mais avez vous essayé l’anti selfie ?