j’écris en ce moment, le matin pour le lendemain. Enfin c’est le prétexte que je me donne pour écrire le matin, pour ne pas trop écrire, pour écrire un seul texte. J’écris en ce moment sur l’éditeur de WP, c’est ici que j’écris le matin. Sinon, j’ai d’autres cordes à mon arc, je peux écrire dans Notebooklm, dans Perplexity, dans Evernote, dans Notion, dans Ulysse, dans Notes. Je ne sais pas si je n’en oublie pas. Surement, j’ai un carnet Clairefontaine de 196 pages avec seulement trois pages griffonnées d’une écriture très sérrée ,et un autre cahier de 96 pages à petits carreaux que j’ai acheté ces derniers jours- en prévision de je ne sais plus quoi – et aussitôt rangé dans un tiroir de l’atelier. Ce qui compte c’est de ne pas se poser trop de questions —c’est ce que je me disais encore ce matin avant de m’asseoir à ma table, d’ouvrir mon Ipad, de lire quelques pages de j’ai décidé d’arréter d’écrire de Pierre Patrolin.
J’ai l’habitude de me heurter à l’idée de ma propre insignifiance, de plus en plus ces derniers jours. J’entends cette voix à l’intérieur qui ne cesse de me dire que tout ceci ne sert pas à grand-chose, que les jeux sont faits, que si j’avais dû être ce que j’ai rêvé d’être — mais ai-je jamais vraiment rêvé d’être ce quelqu’un d’autre— je le serais déjà. Sans doute me suis-je trop méfié de mes rêves, dès l’enfance, alors qu’on devrait au contraire faire pleine confiance à ceux-ci et à soi-même surtout. Ce doute permanent concernant la réalité et moi dans cette réalité, j’en ai désormais fait un compagnon. Peut-être le seul compagnon tangible de toute mon existence.