J’aurais pu ajouter ces lignes dans la première partie, peut-être le ferais-je plus tard. J’ai encore un peu de temps ce matin et j’oscille entre fiction et journal. C’est désagréable à première vue d’osciller. Mais en prenant du recul je crois que ce sont ces oscillations justement qui sont utiles à toute espérance de progression. Pourquoi faut-il que les choses soient toujours aussi désagréables à première vue ? Parce qu’elles nous expulsent d’un confort, d’une habitude tout en la renforçant
Prendre l’habitude de vivre cet aspect désagréable, jouer le jeu qu’impose cette sensation première. Il est cependant nécessaire de ne pas s’appuyer sur l’espoir que les choses à un moment ou l’autre s’inversent.
Écrire n’est pas une recherche de martingale.
Un nouvel exercice proposé dans le cadre de l’atelier d’écriture de FB. L’adverbe comme avec comme protagonistes Lautréamont et Marcellin Pleynet.
Le premier comme compte pour du beurre. Et je n’ai rien contre Isidore Ducasse.
Il est con comme un balai ( par exemple) Oui mais suivre ensuite les mouvements du balai, qui au bout du compte ne s’avère pas si con que ça puisqu’au bout on retombe toujours plus ou moins sur une table de dissection avec une machine à coudre, un parapluie et une rencontre assez surréaliste.
C’est comme Amélie Nothomb qui dit que la métaphore est à bannir, que c’est bien trop facile, qu’écrire à grand renfort de métaphores est une forme de paresse affligeante.
En sommes-nous encore à une affliction près ?
Ce n’est pas la même chose d’écrire en jouant avec ce qui s’écrit au fur et à mesure que de penser écrire en pensant dur comme fer avoir vraiment quelque chose à dire.
C’est comme pisser dans un violon, la seconde manière de plus en plus.
Car ai-je quelque chose à dire ?
J’ai des choses qui poussent, qui s’embrouillent au portillon. Ticket s’il vous plaît ! Faites donc un petit tour au guichet, la queue comme tout le monde, ensuite revenez voir.
Soyons sérieux comme un pape. ( admettons le sérieux des papes c’est plus simple que d’admettre le sérieux d’Artaban) Car la fierté est une affaire de sérieux où elle n’est pas. Maintenant est-ce Perse ou Parthes bien malin qui pourra le savoir.
Écrire en se détournant du sérieux donne du fil à tordre. Puis peut devenir une fuite en avant.
Une lente implosion, une implosion comme au ralenti de tout sérieux creuse progressivement une distance, un écart avec l’objet d’apparence solide qu’il pensait être.
Sombrer dans l’oulipo. Faire naufrage chez les oulipiens. A moins que comme d’habitude ce soit exactement le contraire.
dans la collection écrire avec quelque chose à dire, je m’aperçois que j’ai complètement oublié d’écrire ce que je voulais dire en ouvrant à nouveau l’éditeur.
comme un blanc.
Je voulais dire qu’un lecteur qui paie, qui achète son livre justement parce qu’il paie peut se sentir légitime de fournir son avis sur ce livre. Mais un lecteur de blog ne se sent même pas tenu de mettre un like s’il désire lire de façon anonyme.
Ensuite donner un avis de quelque manière que ce soit y compris en écrivant un journal, est-ce bien pour cela qu’on s’enferme ? ça m’étonnerait bien.
C’est comme un frottement, deux bâtons l’un contre l’autre qui attendent de concert l’étincelle.
Les meilleures sont celles qu’ont ne voit pas. C’est comme le feu qui entre dans la terre qu’on ne voit pas mais qui à la plus petite occasion rejailli et dévaste une ville entière.
Une armée de drones peut-elle réduire en poudre une ville entière aussi surement que cette étincelle invisible, il faudrait peser le pour et le contre comme toujours.
Hier j’ai revu ce film avec Trintignant et Romy Schneider. C’est drôle comme certains films ne prennent aucune ride alors que lorsque je l’avais vu la première fois il m’avait agacé, j’y avais vu beaucoup de clichés. A moins que je ne fasse plus aussi attention aux clichés, que je me fiche des clichés. Peut-être même que je trouve assez rassurant de les retrouver finalement ces clichés.
L’image de la France que traverse ce train je ne l’ai pas connue. Mon image viendra plus tardivement et je me demande dans quelle mesure cette image déjà aperçue autrefois dans ce film y participe.
J’ai passé un temps fous à vouloir démêler les images ou à m’imaginer le faire.
C’est comme courir au devant de sa peur. C’est comme vouloir être autre pour essayer de s’extraire d’une fatalité d’être toujours le même.