Participe passé
Il était dévoré. Étouffé. Possédé.
C’était toujours la même histoire. Des mots lourds, inévitables, qui s’installaient là où il ne les voulait pas. Des participes passés. Des mots qui avaient déjà tout dit avant même qu’il ouvre la bouche.
Et lui, malgré lui, il y avait participé.
Il ne savait pas comment c’était arrivé. Pas exactement. Peut-être que c’était écrit quelque part, avant même qu’il le sache. Un cri bloqué. Une main qui s’était abattue. Une absence d’air, un silence qui s’était rempli. Les participes passés, c’était ça : des choses qu’on ne pouvait pas refaire, des restes trop lourds pour disparaître.
Dévoré, il avait senti les dents.
Étouffé, il avait manqué d’air.
Possédé, il avait senti le poids d’un autre en lui.
Mais c’était aussi lui. Ce qu’il avait fait. Ce qu’il n’avait pas fait. Ce à quoi il avait participé.
Il baissait la tête parfois, souvent même. C’était plus facile comme ça. Mais le poids restait. Comme s’il ne pouvait pas vraiment fuir ces mots. Ce n’étaient plus que des souvenirs. Ce n’étaient plus que des participes. Mais ils continuaient de l’habiter.
Il se souvenait. Ça revenait par vagues. Les dents, le cri, le poids. Chaque fois qu’il se taisait, qu’il se laissait faire, qu’il attendait que ça passe, il y participait encore.
Pour continuer
fictions
tant mieux
Il a dit une chose neuve : Tant mieux si le prix du chocolat augmente, personne n'en achètera et ça leur restera sur les bras. Puis un autre a dit : T'as raison et ça leur rapportera moins de TVA. Puis tout le monde a rebu un coup et c'était comme avant.|couper{180}
fictions
épuiser quelque chose
Lui avait l'air fin une fois qu'il avait déclaré : il faut épuiser quelque chose. Le simple fait de l'avoir dit l'avait comme qui dirait totalement épuisé|couper{180}
fictions
tous des chiens
Enfin, celui-là est arrivé avec son gros bonnet sur le crâne et il a dit que nous étions tous devenus des chiens. tous, des chiens sans âme ! L'autre à cet instant a voulu la ramener. Genre : ah oui ? et comment sais-tu que les chiens n'ont pas d'âme ? Mais le gros avec son bonnet avait un regard si féroce que la conversation s'est tout de suite arrétée là. Il manquait quelque chose à la scène et je ne savais pas dire quoi.|couper{180}
