02 octobre 2024

Avancer de trois cases, reculer de quatre. Le mot "sanction" vient facilement à l’esprit. Si l’on progresse trop vite, une force nous ramène en arrière. Mais qui est "on" ? Est-ce nous-mêmes ? Une part obscure de notre être ? Un esprit malin ? Une divinité irascible ? Le karma ?

Il avait passé une bonne partie de la matinée à se relire. Il revenait sans cesse en arrière, non seulement dans les textes qu’il avait écrits ces dix dernières années, mais aussi dans les photographies accumulées sur ses multiples supports numériques. Face à cette double prolifération de souvenirs et de créations, il restait perplexe. Que restait-il vraiment de tout cela ? Ce chaos l’avait occupé si longtemps.

Une fois, trois ans auparavant, il avait voulu effacer une partie des textes qu’il avait rédigés. Aujourd’hui, il le regrettait amèrement. Quelle folie l’avait poussé à un tel geste ? Et pourtant, la même folie semblait aujourd’hui le pousser à tout effacer à nouveau. Vider les disques, vider sa mémoire. Repartir vers l’inconnu. Effacer les traces du passé, sacrifier les efforts passés pour mieux reconstruire, se disait-il.

Mais cette réflexion soulevait trop de questions. Qui était-il pour s’ériger en juge de lui-même, pour décider ce qui était bon ou mauvais, juste ou erroné ? Il recula, se leva, s’étira. Puis il décida qu’une promenade dans la campagne serait sans doute une bonne idée.

Pour continuer

Carnets | octobre 2024

27 octobre 2024

Ce projet littéraire s’inscrit dans une démarche inspirée par l’atelier écopoétique de François Bon , où la consigne visait à explorer l’interaction entre l’eau et le paysage humain à travers une narration fluide et contemplative. S’inspirant de La traversée de la France à la nage de Pierre Patrolin, le texte cherche à capter des fragments d’un paysage urbain dégradé, traversé par l’ombre d’un fleuve disparu. Par un jeu d’alternance entre les temporalités (présent, futur, futur antérieur), et une attention portée aux détails concrets, l’écriture restitue une ambiance d’abandon et de transformation lente, tout en évitant les clichés littéraires.|couper{180}

Auteurs littéraires

Carnets | octobre 2024

Rome brûle tout le temps

Rome brûle. Le monde s’effondre autour de nous. Dans ce chaos, la création, qu’elle soit écriture ou peinture, pour le narrateur devient un rempart fragile. Pas pour sauver le monde, mais pour se sauver soi-même. Face à l’impuissance, peindre ou écrire est une manière de faire avec, d’accepter l’incontrôlable tout en continuant à tenir debout.|couper{180}

affects idées Répétition quotidienne

Carnets | octobre 2024

ni

Face à l'absurdité du quotidien, l'accumulation devient une forme de résistance. À travers une série de négations, "Ni" explore les petites frustrations de la vie moderne, les contradictions de nos sociétés, et l’effondrement progressif d’un monde saturé de promesses non tenues. Chaque ni est un rejet, une tentative d’expulser ce qui nous accable, de la tartine qui tombe toujours du mauvais côté aux discours vides des dirigeants. Mais à force de nier, c'est une autre réalité qui se révèle : celle d'un univers où tout semble s'effondrer sous le poids de ses propres absurdités. Ce texte, à la fois drôle et tragique, nous plonge dans un crescendo inexorable, où la répétition devient catharsis.|couper{180}

écriture fragmentaire peintres Répétition quotidienne