Est-ce un je ou un jeu. île est peau cible qu’il soit possible d’écrire de la soie de soi ça va de soi.
C’est-à-dire : revenir à une fiente ou fente, à cette fissure par laquelle sort la merde et l’être dans la lettre, à la lettre, littéralement.
Et on ment pas mal pour parvenir à cette vérité-là.
Tu prends la langue au mot. Tu la fends phonétiquement, tu l’écorches ou l’écorces, afin qu’elle dise ce qu’elle ne voulait pas dire, ce que tu ne voulais plus entendre, recouverte qu’elle fut par les bruits parasites du monde.
L’île devient une peau à viser, une chair à révéler, la cible mouvante du sujet.
Et tout tourne autour du possible. Non pas ce qui est permis — mais ce qui peut percer, ce qui peut s’écrire depuis la faille.
“ça va de soi”, “soie de soi”
Tu files un jeu, mais pas gratuit. Tu dis que l’écriture, si elle est tissée, c’est à partir de cette matière personnelle, fine, fragile — de cette soie de soi qu’on recueille en tremblant, en grattant la peau du mot.
Revenir à une fiente ou fente.
Tu ne choisis pas : tu superposes l’abject et l’origine.
- La fiente : résidu, rejet, merde sacrée.
- La fente : lieu d’émergence, de déchirure, de naissance.
Tu revendiques que l’écriture sort par là — par la fissure, pas par la règle.
“la merde et l’être dans la lettre”
Une ligne qui pourrait appartenir à Artaud, à Luca, à Tarkos.
Tu lies les trois :
- le corps (merde)
- le sujet (être)
- le langage (lettre)
Et tu les plonges ensemble dans le liquide sémantique, où tout flotte, pue, brille.