Hier j’ai accroché 47 tableaux à la médiathèque de l’Arbresle. C’est une grande salle, et je n’ai pas peint que des grands tableaux. A l’heure du déjeuner un petit restaurant rue Pierre Brossolette ( la seule rue piétonne ) au 18 ? Plat du jour uniquement 13 € ( le café est à 1.90 €) Y avait-il du miel sur le potiron, grande question laissée en suspens. De là où j’étais je pouvais voir le cuisinier. Son geste pour réaliser un risotto ( à la fois régulier, mais ferme, sans hésitation ) m’a fait réfléchir ensuite à la raison pour laquelle j’ai souvent raté le risotto.
Par un raccourci ( audacieux ?) j’emprunte la rue Brossolette jusqu’au Musée de l’Homme où est placardée une lettre à Pétain, ( c’est If de Rudyard Kipling je crois … ) mais ça pourrait tout autant être adressé M.
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots, ( ça c’est véritablement costaud)
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
Dans Wikipédia la phrase ambiguë ( drôle ?) sur Pierre Brossolette : Pendant son service militaire, il épouse en 1926 Gilberte Bruel, avec qui il aura deux enfants, Anne et Claude, ce avec l’autorisation du général Gouraud, gouverneur militaire de Paris.
Mourir en regrettant ce que l’on a fait de sa vie ( ou que l’on n’a pas fait ) voilà certainement une pensée qui gâche le plaisir.
Mourir en ne pensant à rien. Mourir sans même y penser. Comme boire un verre d’eau. Avaler la pilule. Ouvrir un parapluie. Passer à autre chose.
Le bruit du rideau de fer ( il se lève à 10h ) un bruit qui semble se nourrir de l’idée même de la régularité. Derrière, des silhouettes se meuvent depuis des temps immémoriaux. Pénétrer par les portes coulissantes ensuite. On ne meurt pas que sur un lit de mort. Dès qu’on franchit des grilles, des portes coulissantes , on meurt un peu sans s’en rendre compte.
La couche de crème me surprit, me contraria, puis je passai outre. En tous cas risotto et potiron, c’est nourrissant, on n’a plus du tout faim après.
Parmi les idées saugrenues je note celle-ci : chercher des livres de littérature anglaise « tombés dans le domaine public ». Les recopier dans mon traitement de texte, faire une jolie couverture, les publier ensuite sur Amazon KDP avec un nom d’éditeur anglais. La difficulté principale étant de trouver le nom de la maison d’édition britannique procurant suffisamment de crédibilité pour que n’importe quel étudiant boutonneux anglosaxon pense que c’est une véritable maison d’édition anglosaxonne. Idée qu’il est tout à fait possible de développer ensuite à l’international. ( En Turquie, chercher des auteurs turcs tombés dans le domaine public, par exemple, puis cette formalité étant faite, passer aux choses sérieuses)
Créer une liste de maisons d’édition Australiennes ? En Nouvelle-Zélande ? Albanaises ? Si ça ne rapporte rien que du temps perdu ce n’est pas grave, l’important étant de rester cohérent avec sa propre absurdité.