Il faut trouver autre chose à dire que tout ce qui a déjà été dit mille fois. Ou autrement car l’histoire bégaie et ce bégaiement est agaçant.. C’est comme si on replongeait dans la boue d’où nous venons comme on plonge un biscuit dans du chocolat chaud, dans un four, le nappage est un passe-temps. Alors réécrire encore toute la douleur, toute l’ignominie, la bêtise, l’effroi, cela semble tellement redondant. Si redondant qu’on a envie d’être créatif pour en sortir.

L’ennui n’est pas seulement des champs et des collines, de la platitude des plaines labourées, des ciels bas, des vents tièdes qui nous traversent. L’ennui est de la répétition dont on se rend soudain compte immédiatement quand elle surgit.

Il faut faire face. S’asseoir au lieu de courir. Ralentir encore plus. Inutile de courir dans un rêve un cauchemar, parfaitement inutile. Faire face à cette inutilité là aussi.

Commencé une grande toile mardi, c’est à dire hier. Je reste résolument dans les couleurs vives, à étudier l’intensité des jaunes le plus longtemps que je peux avant que le rouge ne les grignote, puis le violet.

Et quand bien même je peux refaire du blanc, ou encore frotter avec une éponge pour retrouver le blanc de la toile.

Écouté la voix éraillée de G.D. Toute une époque défile. le mot résistance résiste à l’érosion. Résister aussi est à revoir. Depuis près d’un mois les tableaux de Z.M me hantent à nouveau. D’autant je crois qu’ils se superposent à ceux de W.V. On assiste à une répétition, au bégaiement en premier lieu interloqué, impuissant. On cherche ses marques, ses repères, on se dit oh non c’est pas vrai tout va encore recommencer je n’y crois pas. Il faut y croire. Traverser cette hésitation sans ciller, et rejoindre toutes les cohortes disparues, le mirage des maquis.

Et de quoi te plains tu une voix dit.

Mais juste au moment ou j’allais dessiner les branches du figuier de la cour, juste au moment où l’émotion me vient d’un presque rien, quelle ironie. Soudain je me sentirais poussé, inspiré par l’histoire, est-ce que je vais y croire ?