Pour atteindre la cible, ne pas vouloir l’atteindre présente autant de difficultés que de vouloir l’atteindre. Dans le non vouloir le désir se dissimule et c’est lui en quelque sorte la cible à debusquer, celle qui nous detourne de la cible originale.
Perte de temps dit une voix.
Pas plus que de vouloir en gagner. Mais impression de variété.
j’écris un mercredi matin durant une permanence d’exposition. Il n’y a personne à part au rez de chausée les bibliothécaires derriere une paroi de plexiglas. Dehors il fait beau. Je vois le feuillage de grands arbres agités par le vent. C’est vrai qu’il ne fait pas tres chaud je l’avais remarqué ce matin tôt traversant la cour.
je viens d’écouter une histoire de boule de cristal sensée être surréaliste mais guère entendu que du silence et quelques propos sous la ceinture datant de 1933. Et, dans le fond, l’écrire ne vaut pas mieux que d’en parler.
Je m’éloigne.
L’image d’un Bernard l’hermite qui retourne à sa coquille. D’un couteau qui tremble pour s’enfouir sous le sable.
Puis,
je me souviens.
Sur le trajet de la maison jusqu’ici j’ai pensé qu’il pourrait être bénéfique d’en finir une bonne fois avec l’obsession larvée du rangement.
j’ai besoin du désordre pour inventer une idée de rangement n’obtempérant pas aux mots d’ordre courants le concernant. J’ai besoin du désordre pour être acculé à force d’ennui, d’agacement, de douleur due à ma propre singularité, pour créer quelque chose que je pourrais alors, à ce moment là, nommer un ordre. Mais ce n’est pas le bon mot, une fois que je l’ai écrit je m’en rends compte, je pense plutôt à une harmonie.