Hier passé toute la journée chez J. à C. Il n’était plus possible de reporter. Aspiration d’une grande bouffée d’air puis plongée en apnée depuis 9h45 jusqu’à 19h30. Encore des réflexions ( stériles ) durant le trajet de retour qui tournaient autour du fait de ne plus être dans le coup. Ce qui fait que j’ai pratiquement tout loupé de la tombée de la nuit sur le Pilat, sur les noms de couleurs que j’aurais pu attribuer en m’évadant dans l’atmosphère paisible de la campagne environnante. C’est S. qui conduisait. Nous avions décidé de faire la route ensemble puisque le mardi elle se rend à C pour voir sa mère. Donc, je disais que le fait d’être has been occupait mon esprit parce que surtout j’ai éprouvé un mal de chien à installer ce nouvel ordinateur en trois coups de cuillère à pot ainsi que j’ai toujours eu l’habitude de le faire. Mais surtout je vais trop vite. Il faudrait parler du magasin Darty. Et surtout de la façon tellement agressive dont le vendeur voulait coller un contrat d’entretien à J. 24 € et des poussières par mois, pour qu’ils s’engagent à réparer à peu près tout et n’importe quoi du moule à gaufre au lave-vaisselle en passant par le mobile et bien sûr l’ordinateur. Et puis cette embrouille avec la remise. J’avais demandé si par hasard on ne pourrait pas bénéficier d’une ristourne en payant comptant ( 409 euros au lieu de 429 €) Il faut bien tenter le coup désormais à chaque achat important. Subterfuge du vendeur : grand sourire, mais bien sûr, et comment, je vous offre 20 € à condition que vous acceptiez de payer le PC en trois ou quatre fois.
« Ah bon parce que vous ne faites pas de remise si on paie cash ? »
« eh non, désolé je ne peux faire la remise que si vous passez par un financement »
« je suis bien heureux de savoir qu’il n’y a pas que moi qui marche sur la tête je réplique.
Et d’aller ensuite au guichet voir cette affaire de financement. Evidemment le taux d’usure est à 18%, il a fallu supporter des explications alambiquées de la part d’un vendeur n+1 qui d’ailleurs fut interrompu par un n+2 pour nous réexpliquer le tout d’une façon que je ne qualifie pas de limpide, mais d’un peu plus compréhensible pour des oreilles aguerries à l’entourloupe.
« Donc tu n’as pas de remise si tu achètes cet ordinateur cash, je dis à J. qui avait perdu pied, et tu le payes 40 € de plus si tu prends le financement en trois fois. Sur ces 40, le magasin t’offre 20 et tu as la sensation délicieuse d’avoir fait une bonne affaire alors qu’il n’en est rien.
« vous oubliez le confort, répliqua à cet instant le n+1 un gros chauve aux cheveux coupés ras portant un teeshirt pour produire l’effet décontracté de bon aloi dans ce genre de malversation.
« tu parles d’un confort, 140 € par mois quand même et en plus si on ajoute les 24€ et des poussières pour l’autre entourloupe, bravo !
« sinon il me faudrait une pièce d’identité a répondu le n+1 douteux qui fit mine de ne pas avoir pris pour lui ma réflexion à voix haute.
« Je crois que ma carte d’identité est périmée à dit J en la tendant au gros chauve aux yeux tristes.
« effectivement 2014, 2015, 2016, etc ( ce type compte en même temps sur les doigts pour ne pas s’y perdre en même temps qu’il fait son sketch )
Il a fallu revenir à C. récupérer le passeport en cours de validité de J. C’était à 5 minutes, nous fîmes fissa tout en essayant de nous remettre de l’enfumage qui avait du mal à se dissiper.
« Je ne veux pas payer plus que 409 € à dit J. excédée.
« ok je vous fait 30€ de remise a dit le gros en tee shirt pensant que ça allait passer.
« non il faut faire 40 de remise pour tomber juste j’ai dit.
A un moment j’ai émis l’hypothèse qu’on devrait payer les 429 € cash et se tirer mais J ne voulait pas lâcher l’affaire.
A la fin je ne sais plus qui a vraiment gagné, mais j’avais décroché, après tout ce n’était pas mon pognon.
On était en train de garer la voiture de J quand il y a eu un coup de fil sur son mobile. Et à cet instant j’ai tout de suite compris que j’avais oublié mon sac devant la banque du service client tellement ce gros type aux yeux morts nous avait embrouillé la tête. Oublier mon sac est quelque chose que je ne fais jamais d’ordinaire. Il y a à peu près toute ma vie à l’intérieur. ça m’a fichu un coup de songer que j’avais laissé ma vie devant ce type, comme si soudain elle n’avait plus la moindre importance, que je m’en fichais totalement. Que je n’avais plus qu’une idée c’est d’en finir avec cette conversation totalement stupide à propos d’un ordi qui ne m’appartiendrait même pas.
Ce qui au total nous aura entrainé à nous rendre trois fois chez Darty ce mardi matin avant même que je ne démarre le vrai boulot, c’est à dire récupérer toutes les données de l’ancien ordinateur de j, d’installer Ubuntu et les réinjecter dans le nouveau après avoir viré Windows 11 car débile à souhait puisque pour entrer dans l’interface il faut, avant toute chose créer un compte Microsoft si on n’en a pas. Ce qui est tout à fait scandaleux aussi en passant.
Ensuite nous avons passé un bon moment à chercher un façon d’installer Scrabble3 en français sur le nouvel ordinateur. J’espérais y parvenir car J. était ok pour me laisser emporter le vieux que j’aurais pu exploiter en récupérant quelques pièces détachées. Mais impossible de charger le dictionnaire en français. Il faudra que je prenne le temps d’étudier ce problème plus tard, tranquillement à la maison.
« Si tu me le trouves en français pas de soucis tu récupères le vieux m’a encore dit J. en nous quittant.
S. m’attendait en bas de l’immeuble. Elle avait la figure bouffie de fatigue. Puis nous nous sommes enfoncés dans la circulation dense à cette heure de fin d’après-midi en ville, mais étrangement fluide sitôt que nous atteignîmes l’A7
En allumant le plafonnier de la cuisine il y avait des dizaines et des dizaines de moucherons collés au plafond. S. était au bord de la crise de nerf.
« Tu vois à force de vouloir toujours retirer les toiles d’araignée j’ai commencé à dire
« Tais-toi a dit S, tais-toi je ne veux plus rien entendre pour aujourd’hui »