Je me distancie peu à peu. En écrivant d’avance sans effort, parvenu j’arrive à planifier 3 jours d’avance. Toujours à la même heure, comme un coucou mécanique : 6:18. Lu un peu de T.C. hier en fin d’après-midi. L’idée de publier le journal par mois est séduisante. J’ai testé aussi ses GPT’s. Pas convaincu vraiment par celui promettant une correction orthographique et grammaticale. Ou plutôt pas compris. En revanche celui pour les images me permet de découvrir des astuces que j’ignorais. De fil en aiguille en piochant par ci par là, quelle image ! je me suis fourvoyé à nouveau sur GitHub. J’ai réinstallé git sur ma machine. Mais en fin de compte ça n’a pas servi à grand-chose. J’ai passé une demie journée à fabriquer un site minimaliste pour me rendre compte à la fin que le vrai travail n’est pas là. Le vrai travail est toujours présent dans un coin du crâne, un genre de monstre du placard ; la relecture et réécriture. En tous cas ce que je retiens de mon envie de blog minimaliste c’est de parvenir à me sauter par dessus, comme Klee parle de sauter par dessus le point gris ou noir je ne sais plus. Je me comprends. Je me comprends toujours bien mieux quand je ne sais plus. Oui ne pas écrire trop serait une bonne solution. Cela nécessite des ressources, lesquelles ? le simple fait de se poser cette question indique que je n’en dispose d’aucune. Je suis de l’espèce « bourrin » vieux cheval de traie— ou mule. Ane bâté. J’ai essayé d’ouvrir Ulysses sur l’Ipad pour relire de vieux textes, depuis que je refuse de payer l’abonnement je l’ai ouvert une ou deux fois et puis refermé car en lecture seule seulement, apparemment plus de possibilité d’export. Il faudrait créer un script python pour aller farfouiller sur Icloud et récupérer tous les textes. J’avoue y avoir pensé encore aujourd’hui, mais pas fait de nœud à mon mouchoir. je m’y collerai à l’occasion d’une prochaine crise de nostalgie. Le fait d’écrire autant. Si énormément a fini ( enfin ? ) par m’amener à un paradoxe. Celui d’apprécier de plus en plus lire des textes cours sur le blog des autres. De la poésie bien sur, mais pas seulement. Et d’admirer parfois tout ce qu’a dû couter à leurs auteur(es) cette brièveté. Il est possible aussi qu’écrire comme je le fais aussi abondamment ne soit qu’un réflexe de sèche. Un nuage d’encre. Cette attirance pour les carnets de T.C ( jusqu’à reproduire un clone de son site ) m’indique aussi à quel point il me sera impossible d’utiliser sa méthode sauf à élaguer énormément, à amputer littéralement de nombreuses parties dans mes textes. Sans doute pour être honnête n’y aurait-il rien à regretter de le faire. Peut-être aussi s’agit encore d’une sorte de résistance. Résister à vouloir aller vers l’essentiel comme c’est tellement une mode désormais. La grande question c’est : est-ce moi j’ai envie de tout relire. Et presque aussitôt le dégout, la nausée d’y penser. One minute, est une excellente idée d’entrainement à l’écriture. La fin du monde c’est tous les jours, mais écrire celle de chacun durant une minute oblige à l’écrire justement durant cette minute comme contrainte. Evidemment je ne le ferai, je n’ai plus une minute à moi. Hier, nous étions vendredi, T.L est venu sonner. Quelle surprise ! Il expose juste à côté, mais l’exposition ouvre ses portes le 8 mars date à laquelle je serai à l’Arbresle, je ne pourrai donc pas venir à son vernissage. Il a maigri ou vieilli. Cela fait plus de quatre ans qu’on ne s’était pas vus. J’ai vu dans son regard que j’avais vieilli également. Cet effroi d’apercevoir le passage du temps sur les êtres nous avons dû l’éprouver simultanément. Mais n’en avons pas dit le moindre mot. Juste un je tu suis es nous sommes bien content de te se nous voir. On aurait très bien pu rester à profiter du silence, assis tous les deux dans l’atelier ( je lui ai offert du Ricola et des petits gâteaux) mais la timidité nous force à parler, parler, parler. Je l’ai lancé sur Butor, il me dit qu’il est fâché avec les femmes de Lucinges. Dommage. C’est parce qu’elles n’ont jamais voulu m’exposer alors qu’il lui ( Michel Butor) avait promis de son vivant. Rien de nouveau vraiment. Je veux dire voilà la teneur de la conversation quand on est timide. C’est toujours plus ou moins la même chose. Des récriminations, des plaintes, des regrets. Souvent. Il n’est pas resté bien longtemps, deux Ricola ( sans sucre je suis diabétique) puis il est reparti vers S.H au pied de son Vercors.