Le mot composition me revient. Sans doute parce que je viens de le lire. Il me revient comme ça, comme un cheveu dans la soupe ou sur la langue. Des années après, il me revient. Je ne sais pas s’il revient depuis l’époque des bancs de l’école primaire. L’époque du coin et du bonnet d’âne. Des coups de règle ou de bambou. Est-ce que je me mêlais d’écrire des compositions avant qu’elles ne deviennent soudain des "rédactions" ? Comment s’est effectué ce passage. Ce n’était pas sage d’abandonner l’idée de composer et de se lancer ( bille en tête) dans la rédaction—sans y penser, en y repensant aujourd’hui.
Je fouille dans mes souvenirs, pas grand-chose ne remonte. Un ennui pour résumer. Composer m’ennuie. Sans doute parce que, comme le dit Moravia, j’ai une relation figée avec le mot composition. ( Lui disait le monde, mais je reste modeste, le monde ne m’ennuie pas autant que la composition). Cependant que pour l’approcher je dois sans cesse composer sans même m’en rendre compte.

Si j’essaie avec mes faibles notions de latin de décomposer ce mot de composition il y a com et position, mais c’est plus compliqué et à la fois plus simple puisque componere signifie mettre ensemble ou encore mettre ensemble un certain nombre d’éléments pour former un tout. Mais qu’est-ce que le tout ? Et si le but était de parvenir au tout il ne resterait rien en fin de compte que ce tout qui envahirait tout. J’en suffoque déjà par avance.

Dans quelques occasions je me suis composé un visage pour tenter de répondre aux circonstances. J’ai très peu composé de poèmes en vers. j’ai composé avec les évènements mais c’était bien plus des compromis que de véritables compositions. J’ai parié assez tôt que la poésie se trouve rarement où on l’attend. J’écris en prose la plupart du temps, c’est à dire que je pars sur un détail qui m’emmène à un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que j’ai une sensation de satiété. Encore que je pourrais facilement dire que cette sensation de satiété est factice, qu’elle n’est jamais totalement satisfaisante car quand j’écris, et plus j’écris, plus le tout se retire et à la fin toujours la sensation du rien.

Voici une liste d’expressions courantes utilisant le mot composer :

  • Composer un bouquet
  • Composer un menu
  • Composer un jury
  • Composer un roman
  • Composer une symphonie
  • Composer un numéro
  • Composer son personnage
  • Composer avec les préjugés
  • Composer avec sa conscience
  • Composer une liste
  • Composer une mélodie
  • Composer une phrase
  • Composer un emploi du temps
  • Composer un puzzle
  • Composer un poème
  • Composer un repas
  • Composer un rôle
  • Composer un scénario

Quelques expressions idiomatiques :

( ce sont des expressions linguistiques qui sont caractéristiques d’une langue particulière et qui ne peuvent pas être comprises littéralement. Par exemple, l’expression "avoir un poil dans la main" est idiomatique car elle signifie être paresseux, et non pas avoir réellement un poil dans la main)

  • Composer avec : Faire des compromis ou s’accommoder d’une situation, par exemple, "composer avec les préjugés" ou "composer avec sa conscience".
  • Composer un numéro : Former un numéro de téléphone sur un clavier.
  • Composer son personnage : Adopter une attitude ou une expression pour paraître d’une certaine manière aux yeux des autres.
  • Composer un bouquet : Assembler des fleurs pour créer un arrangement floral.
  • Composer un menu : Élaborer une sélection de plats pour un repas.
  • Composer une symphonie : Créer une œuvre musicale orchestrale.
  • Composer un emploi du temps : Organiser ses activités et rendez-vous dans le temps.
    Ces expressions illustrent l’utilisation variée du mot composer dans des contextes allant de la musique à la gestion quotidienne.

Comme tout est le reflet inversé de rien il ne faut pas que j’oublie le mot décomposition.
Ce qui me fait penser aussitôt au passé-composé ( une action achevée dans le temps et que l’on chercherait à inverser, c’est à dire à réactiver, à rendre présente, par le phénomène de l’écriture. Si j’écris j’ai été un élève assez médiocre, c’est que je le pense toujours au moment où je l’écris.