 Photo de Ylanite Koppens sur Pexels.com
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L’illusion étant aussi parfaite que totale, on est bien en peine, et encore plus pour ceux qui ne jurent que par le vrai et le faux, afin d’asseoir leur autorité sur autrui comme sur eux-mêmes, d’effectuer le sacro-saint distinguo entre ces deux mots.
Comment repérer le vrai du faux ? Y a t’il des formations que l’on pourrait acheter ? Y a t’il un mode d’emploi aussi clair que ceux rédigés en français pour l’utilisation des cafetières, des autocuiseurs, sans oublier la limpidité extrême d’un plan de montage Ikéa...
Sans doute cela existe t’il déjà. Surement. Sauf que je ne suis pas encore tombé dessus.
Et c’est heureux.
Car j’aime douter évidemment du bien et du mal fondé, tout autant que du vrai et du faux que l’on m’impose.
J’aime surtout laisser résonner cette impression bizarre, déstabilisante à souhait, provoquée par le doute incessant.
Et puis cela prend parfois des années avant qu’une justesse ne sorte de terre comme un champignon après la pluie. Et alors là c’est l’évidence qui me saute aux yeux, une évidence éminemment personnelle quasiment impossible à partager sans tomber dans le travers d’une quelconque autorité, d’une volonté de puissance idiote. Non cette évidence est seulement intime voilà tout.
Le seul vrai comme le seul faux que je puisse repérer alors est comme une note de musique incongrue qui se serait échappée de la portée et qui par ricochet me fait découvrir justement l’existence celle-ci.
Ainsi pour les couleurs c’est la même chose. Je ne dis plus désormais j’aime le vert je déteste le fuchsia, ça n’apporte rien à personne, je me contente de penser que dans un environnement favorable toutes les couleurs ont bien le droit comme leur raison d’exister telles qu’elles sont. Et elles ont même le droit d’échanger quelques vérités comme quelques incongruités. Ensuite tout est une question d’oreille comme d’habitude.
