Encore un petit quelque chose sur le commentaire

https://youtu.be/ZolpfUYN23k

Partout, partout, le commentaire. Impossible d’y échapper ou même de s’y soustraire. Quel entraînement ! Surtout pour ne céder à répondre immédiatement à un commentaire. Le faire tourner plusieurs fois en l’air comme un mobile accroché au plafond. L’examiner ainsi sous tous les angles. Un commentaire genre Calder. S’en épater tout d’abord, quoi qui comment à quel sujet déjà. Rester silencieux pour laisser retomber lentement l’épatement. Continuer à fixer du regard le commentaire sans épatement, le considérer comme un objet, dans la vitrine d’un cabinet de curiosité, étudier sa syntaxe, son ton, accessoirement son orthographe et sa grammaire. A quel règne, quelle espèce, quel genre. Est-ce un fossile, découvert par hasard dans les strates géologiques du site. Ou bien est-ce une génération spontanée. D’où vient-il, où peut-il bien se rendre. Est-il bien adressé. Réintégrer son corps, retrouver la pesanteur du corps assit sur la chaise, et retomber sur la page encore ouverte à l’écran. Faire comme si. Dire par exemple saperlipopette tiens donc un commentaire. Et se mettre en mouvement pour y répondre. Si toutefois on n’a rien d’autre de plus urgent à faire. Attendre trop pour répondre à un commentaire. On pourrait se laisser tenter. C’est souvent une erreur. On n’y répond jamais. Le mieux est de prendre une bonne aspiration, et d’y aller, une fois la tête sous l’eau on bat doucement des pieds, avec ou sans palme ce sera selon l’envie de vitesse qui se forme. Mais surtout l’important. est de descendre le plus profondément possible pour tenter d’éviter d’écrire une deux choses forcées. Parvenir ainsi au bout du bout de la plongée, puis faire confiance à Archimedes car c’est souvent lorsqu’on remonte des grandes profondeurs qu’on trouve les mots justes et l’admirable sensation des vases communiquant.. si vous n’avez pas d’océan, pas de palme, pas d’inspiration, personne ne vous en voudra. Ça fait toujours chaud au cœur de recevoir un commentaire.c’est d’ailleurs souvent le problème chez les animaux à sang-froid.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener