descendre l’escalier de pierre en observant l’horizon qui monte là bas les collines douces comme de grands corps allongés immobiles mais changeant par lumière et saisons, les connaître siennes avant soi et bien après déjà enfant, remonter une marche pour en revoir la douceur, redescendre une marche pour la conserver si possible en mémoire , avant de se rendre tout en bas au niveau des sols dans la rudesse horizontale qui oblige à tenir la perpendiculaire pour ne pas choir, sauf pour rire pour s’amuser à se rouler dans la terre et les cailloux dans l’herbe et la paille, avec le désir confus de s’enfoncer sous terre, de disparaître, de devenir invisible en surface, d’être taupe à grosses pattes, animal aveugle creusant d’infinies galeries jusqu’au centre de la terre et plus loin encore , en Chine, en tous cas le désir fou d’être avalé par quelque chose , d’être englouti tout entier, de se fondre complètement, de rejoindre ainsi la douceur des collines, devenir colline, devenir attente sans attente, nature.
Nature
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