Chaque jour ce recommencement du doute.

Je n’aurais pas voulu avoir à me battre entre les ombres et la lumière.

Etre sans préférence comme un père avec ses enfants.

Mais la nature en va autrement, il faut effectuer des choix, apprendre des renoncements.

Idem avec le beau et le laid, avec l’ensemble des catégories.

Parce que l’oubli pour vivre est nécessaire.

Mais vivre ainsi dans la peur.

Je voulais me souvenir de la moindre chose parce que la moindre chose compte autant que toutes.

cette intuition crée la révolte.

Les deux camps s’opposent férocement ou forcément

Les ombres et leurs richesses par delà la tristesse.

Et la lumière indéfectible, l’amour, la compassion.

J’ai vécu animal dans des terriers pour explorer les ombres,

fuir la lumière, la magnanimité.

La peur comme une plante s’est épanouie dans le malentendu.

Jusqu’à l’instant du pot aux roses.

Ici-bas tout est neutre sauf le regardeur

J’ai essayé de fuir dans la neutralité. Mais c’est impossible tant que le cœur bat.

S’arracher le cœur pour voir le responsable des couleurs ne peut-être une victoire.

Mais plus de solitude.

Me voici balloté pour quelques heures encore entre les ombres et la lumière.

Feuille morte sur le fleuve filant entre le calme et les tourbillons. Pas de rive qui ne soit illusion.

Sauf l’idée de la rive.

Alors je tente un jour les ombres l’autre la lumière.

Chaque jour le recommencement du doute m’aide à devenir vivant.

Huile sur toile 60x80 Patrick Blanchon 2020