Il y a des jours où je ressens que le temps va me manquer. Que je ne serai pas en mesure de réaliser en peinture tout ce que j’ai rêvé. Ça me rend fébrile, dingo, infréquentable. Je me renferme sur moi-même et me jette dans le travail à ces moments là en imaginant je ne sais quoi.. peut-on jamais rattraper le temps… celui des rêves ? Parce que le temps perdu ne se rattrapera qu’en regrets stériles. Il n’en vaut aucune peine, aucun chagrin,aucune nostalgie.

C’est au présent que l’on lutte. Pour canaliser la peur. Comme un cheval fou qui se cabre devant les ombres de l’inéluctable.

C’est pour apprendre à dompter cette peur que je peins.

Je rate souvent. Je trouve des subterfuges pour conserver l’espoir. La créativité se joue là aussi. Elle se joue de moi.

Je gratte la croûte du temps sélectionnant par ci par là des lambeaux pour faire du lent et je l,espère toujours du beau sans raison ni cause.

Gratter la croûte