Il y a s’ôter du chemin parce qu’on doit laisser passer quelqu’un d’autre, sous peine d’être écrabouillé au passage ça je connais bien. Mais il y a aussi s’ôter du chemin pour laisser les choses exister par elles-mêmes, ne pas intervenir de trop, non pour ne pas déranger, mais parce qu’on a compris que quoi que nous fassions, quelque chose ou rien ça ne changera pas grand chose à l’affaire. C’est un peu zen s’ôter du chemin, probablement bouddhiste de la façon dont je l’avais compris, mais si mal et puis il y a tellement d’années. Ce qui fait que j’aurais fait tout le contraire sur certains plans. Pas tous, seulement certains qui me tiennent à cœur. L’écriture par exemple. Pour la peinture c’est fait déjà depuis pas mal de temps. J’y arrive bien désormais. Et puis il a aussi une façon de s’ôter du chemin en étant le plus possible qui on est. L’écriture permet cela mais attention il suffit d’une seconde d’inattention pour tout perdre. On peut se laisser totalement posséder par l’écriture, penser que c’est fait alors que tout est à reprendre à froid la plupart du temps, la relecture, la réécriture, c’est certainement là que se différencie le blabla du reste. Mais si on ne s’autorise pas le blabla on ne peut pas non plus comprendre de quoi on parle. C’est comme là peinture exactement, il faut avoir cette humilité là, savoir que l’on écrit du blabla, ne pas prendre tout ça trop au sérieux, et s’y remettre plus tard quand on comprend ce que recouvre les parasites, la confusion, la maladresse, et le désordre.