Le mien est toujours intérieur. Et il englobe tout le plein extérieur. C’est une découverte valant le premier pas de l’homme sur la lune. Il n’y a de véritable vide que là, et dans lequel toutes les informations ressemblent à ces étoiles filantes qu’on imagine rêver. Parce que le rêve est sans doute la seule issue valable, celle que j’ai trouvée, pour faire face au trop plein comme au trop vide. C’est de ce vide je crois que mes mots viennent, ombres qui se meuvent indolentes et espiègles sous la surface de la conscience. Mais parfois une gerbe, un bond, des éclaboussures dépassent cette conscience elle-même, une joie qui approfondit encore plus ce vide lorsque tout disparaît soudain. Comme le mot fin au bout d’une série de phrases de chauffe.

Un peu plus tard dans la journée :
Le risque de vouloir faire de jolies phrases, des phrases percutantes, c’est qu’au bout du compte, il ne reste que ça : du joli, du percutant. Comme une journée d’été où il ne se passe absolument rien, à part du soleil.
C’est un peu comme peindre un tableau en ne misant que sur l’habileté. Des coups d’épée dans l’eau. Tout en surface, sans jamais atteindre la spontanéité des profondeurs.