La confusion provenait bien de quelque chose. De quelque part laissée pour compte dans la marge, dans l’ombre. Elle n’était pas venue comme ça. Il y avait forcément des raisons, des explications. On tenta d’en effectuer le tour, plusieurs fois. Puis après avoir refait plusieurs fois les calculs, vérifié les équations, ce fut la stupéfaction.
Un homme osa enfin monter sur l’estrade et tapota de son index le micro. Il débuta par 1 2 3. Un grand silence se posa sur la salle. L’homme fouilla un instant ses poches et s’affubla d’une mine de circonstance, puis il dit « chers amis… » La foule avait ouvert la bouche prête pour recevoir la nouvelle.
Mais ce jour là tout le monde retourna chez soi dépité. Une fois encore on avait cru à quelque chose, on ne savait pas quoi vraiment, et c’était pour ça qu’on continuait à dire que c’était décevant.
Une jeune femme avait résisté pendant quelques heures stoïquement devant la sortie de secours. De temps à autre elle disait ne partez pas, ce n’est pas fini, ça ne peut pas finir comme ça.
Comme ça quoi on ne savait pas. On n’avait pas vraiment non plus envie de le savoir. C’est pour ça qu’on disait ça ou autre chose c’est du pareil au même. La confusion venait de quelque part par là. D’un recoin d’ici ou de là.
Par ci par là la foule s’égrena, les gens rentrèrent chez eux. Sauf un jeune homme qui s’était endormi pendant le décompte au micro 1 2 3. Il se leva de sa chaise d’un bond. Rejoint la sortie. Aperçut la jeune fille. Elle pleurait. Il pleura quelques minutes avec elle, il n’était pas pressé, n’avait rien d’autre à faire. Puis, consultant sa montre bracelet il vit qu’il était tard. Qu’il avait faim. Il l’invita. Elle ne fit ni une ni deux ni trois. ils partirent tous les deux, le projet à cet instant était de dégoter un chinois.
Ils ne le trouvèrent pas. Ils allèrent se faire cuire un œuf. La lune bondissait dans la nuit. Il avait plu, des reflets sur les pavés.
Ils se marièrent au mois de mai, un samedi à 12h30. La mairesse était fatiguée, elle avait marié trop de monde ce matin là de mai. Elle expédia les choses. C’était dans l’ordre des choses.