Réduction. Ce qui tombe. Ce qui reste. 109 à 7. Peut-être 6. Mais 7. Parce que 7. Juste cela. Rien d’autre. Une idée de peu. Ce qui survit. L’essentiel, s’il y a essentiel. Ce qui s’efface, ce qui résiste, ce qui insiste. Un chiffre, une vibration, une superstition. Peu importe. Le nom change. *Le texte et la faille.* Un écho d’avant. *La toile et le roc.* Thomas Wolfe. Quelque part. Longtemps. Pourquoi ce titre ? Rien à voir. Ou tout. Un retour d’écho. Une résurgence. Un reste de quelque chose. Écrire ici. Juste écrire. Pas d’importance. Le style ne compte pas. Une excuse. Ou un fait. L’écriture suit le carnet. Elle hésite. Elle s’arrête. Elle reprend. Elle contourne. Comme l’eau. En apparence directe. Mais non. Jamais directe. Toujours en travers. En biais. Comme la pensée. Comme le temps. Comme la fatigue. Comme la peur. Comme l’attente. Comme le vide qui se creuse. Comme l’air qui se raréfie. Reçu ce matin. Un texte. Beckett. *Pour finir encore.* Finir. Encore. Finir encore. Finir de tuer. Quelque chose. Un mensonge peut-être. Probablement. Certainement. On ne tue que le mensonge. Après ? Après il reste. Une feuille. Fine. Cigarette. Un presque rien. Une brèche. À traverser. À deviner. À tracer. Existe-t-elle ? La porte ? Déjà là ? Comme un monolithe ? Ou la dessiner. Une ligne. Un passage. Un trou. Un détour. Un effacement. Un espace blanc. Un pli du temps. Un par personne. Des milliards de portes. Aucune porte. Les portes sont des leurres. Des illusions. On pense sortir. On tourne en rond. On tourne en nous-mêmes. Un labyrinthe sans fin. Un corridor étroit. Un mur qui recule. Une ombre qui avance. Un espace qui s’amenuise. Marcher. Tourner la tête. Fixer un point. L’arbre. Ou rien. Rien, c’est un peu quelque chose. Un vestige. Une empreinte. Une absence. Le jour s’efface. Nuit noire. Ou lune. Ou étoiles. Ou rien. Recommencer. Attendre. Rien. Recommencer encore. Insister. Laisser venir. Puis effacer. Écrire n’a pas d’importance. Répéter cette phrase. Pour y croire. Pour s’en convaincre. Pour s’y accrocher. Un rituel. Un schnaps. Un rhum. Un instant de vertige. Un souffle court. Juste avant. Remonter. Tranchée. Boue. Ruines. Effondrement. Voir les pensées s’éparpiller. Comme des corps. Têtes. Membres. Viscères. Débris. Éclats. Là-bas. Ligne d’horizon. Fine. Papier à cigarette. Presque invisible. Aller. Quelque part. N’importe où. Prendre ce prétexte. Sinon rien. Sinon sécher. Se figer. Se taire. Rester. Inerte. Statufié. Mort déjà. Mort en suspension. En veille. En latence. En attente de quelque chose qui ne viendra pas. Le corps fixe. Ou presque. Assis. Dos droit. Devant la fenêtre. Même heure. Tous les jours. La lumière décline. Le noir gagne. Les yeux regardent. Ou non. Peu importe. Tout semble immobile. Mais non. Tout tremble. De partout. Presque rien. Mais tout. Les mains. Le torse. Les jambes. Comme un vieux dieu éteint. Comme une statue usée. Comme une épave. Lente respiration. Lente expiration. Lent tremblement. Frémissement continu. Les yeux s’ouvrent. Se ferment. Se rouvrent. Lentement. Inutilement. Inconsciemment. Fixer l’arbre. Le hêtre. Là, au fond. Ombre plus dense que l’ombre. Regarder. Ne pas voir. Attendre qu’il disparaisse. Ombre qui s’efface. Ombre qui insiste. Ombre qui revient. Comme si l’arbre, un jour, devait s’en aller. Comme si tout devait disparaître. Comme si rien ne devait jamais durer. Mais non. Rien ne s’en va. Rien ne disparaît vraiment. C’est autre chose qui bouge. En nous. Quelque chose de vague. Indéfinissable. Insistant. Pesant. Un poids léger. Une absence pesante. Un vide qui occupe tout. Un murmure incessant. Un écho sans source. Les mains lâchent les accoudoirs. Tremblent. L’une se lève. Lentement. S’arrête. Hésite. Frémissement à peine perceptible. Comme si une autre force retenait. Involontaire. Presque mécanique. Mi-ouvert. Mi-fermé. Un mouvement sans décision. Une attente. Un suspend. Le vide entre l’un et l’autre. Une hésitation qui dure, s’étire, se fige. Une main suspendue dans l’air, une question sans réponse. Une réponse qui n’a jamais été posée. Une attente sans attente. Un doute sans objet. La tête suit. Penche en avant. S’appuie sur la main. Tête en main. Fixation. Les doigts pressent à peine. Un point sur la pommette. Un autre sur l’orbite. Rien d’autre. Pourtant, une pression infime. Un appui nécessaire, comme une tentative de retenir, de fixer. D’arrêter quelque chose. De capter un instant. Contact à peine réel. Sensation diffuse. Comme si le toucher ne confirmait rien. Comme si le toucher ne prouvait rien. Une peau contre une autre, et pourtant, rien. Juste une impression, un écho de sensation. Une illusion. Une trace. Le jour tombe. Le noir monte. Le silence aussi. Le silence surtout. Tout immobile. Tout en suspens. Tout tremblement. Tout vacille. L’attente s’étire, se dilate, devient tangible. Chaque instant prêt à se dissoudre. Chaque battement, une retenue. Chaque souffle, une perte. Tremblement léger, discret, mais constant. Comme un murmure à l’intérieur du corps. Une onde qui ne cesse de revenir. Plus forte. Plus insistante. Plus lancinante. Silence. Mouvement arrêté. Temps suspendu. Un dernier frémissement. Puis plus rien. Rien encore. Rien toujours. Rien à suivre. Rien qui attende. Rien qui advienne.