six clefs se recyclent mais ces cycles font toujours six, on a beau prendre les clefs dans tous les sens, la sept se fait à tendre. Et on peut être carré, tourner en rond tant qu’on voudra, c’est à tendre que tout se fait s’est déjà fait et se fera. Et le zéphyr rote d’aise une fois cette vérité admise, mâchée, mâchouillée, afin d’en extirper le suc invisible, incolore, ingoûtable au premier coup de langue.

« Solitude où je trouve une douceur secrète,
Lieux que j’aimai toujours, ne pourrai-je jamais,
Loin du monde et du bruit, goûter l’ombre et le frais ? »

dit Jean aux indigents. qui n’y comprendront goûte que goutte, autrement dit très petite quantité du grand tout du fait tout.

Comme je le disais, je ne comprenais goutte à tout ce que l’on me disait, mais du peu de ce que je comprenais je me disais que ça me suffisait amplement. Ainsi apprendre tôt à fabriquer de l’ample avec du peu, je vous l’ai probablement déjà dit, fut ma grande spécialité, de laquelle on ne tire aucune gloire, ni médaille, pas même un sourire ni une poignée de main. Ce qui est fort utile aussi pour apprendre à se passer de toutes ces choses qui mettent un terme au m’être, au maître, au mètre, ainsi qu’au vers. C’est à dire cet arbitraire qu’on trait comme une vache sans lui demander son avis, avant de le conduire au bout du compte à l’abattoir, puis l’équarrir. A tout cela où me conduit le peu par l’amplement compris de ce peu extrait du suc de tout arbitraire.

et c’est donc, comme par hasard, dans la nuit du samedi au dimanche, que je découvre soudain en ouvrant la fenêtre de mon petit bureau, à l’étage, vers trois heures et vingt deux minutes, juste au bord d’arriver à trois heures et vingt trois minutes, dans cet entre-deux, que je parle oiseau couramment.

C’est à dire en courant en imagination le plus vite que possible dans l’impossible. Sautant allègrement par dessus le sens, l’apparence, le rance, la crasse dite aussi ordinaire, ou banale, insignifiance, ou fatigue de déjà vu, entendu, bu, rebut, ou rébus, à califourchon sur un rayon de lumière pour accélérer plus encore cet élan vers l’intime de l’intime.

Encore pour dire simple imaginez un arbre qui retourne en moins de temps qu’il le faut pour le dire à sa graine. et que cette graine ensuite ingurgitée par un petit oiseau remonte elle-même par un cheminement dans les boyaux les entrailles , à la langue commune originelle.

Mais possible aussi que tout cela ne soit que fantaisie, résultat d’un coup de chaud essuyé avant de pénétrer dans cette nuit si bizarre, mais qui ne le fut point pendant que je la traversais.