fictions
Fictions courtes, microfictions et feuilletons : des récits brefs où réalisme et fantastique se frôlent. Autofiction, mythes réécrits, visions urbaines et rêves lucides — à lire vite, à relire lentement.
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La ville déserte Partie 2
lIs étaient entrés, malgré les murmures, malgré les échos. La porte s’était refermée derrière eux, et Jesse l’avait entendue se verrouiller d’un simple déclic. Il ne l’avait pas vérifiée, mais il savait. Ce n’était plus la peine de faire demi-tour. Le couloir s’ouvrait sur une vaste pièce plongée dans la pénombre. Les murs nus et hauts donnaient l’impression d’être entrés dans une sorte de sanctuaire abandonné. La lumière faiblissait, et il ne leur restait que quelques minutes avant de se retrouver dans l’obscurité complète. Henry alluma une lampe à huile qu’il avait dans son sac, et la faible flamme projetait des ombres mouvantes sur les murs. Jesse resta en retrait, laissant les deux autres s’avancer. Ils ne se parlaient pas, mais leurs pas résonnaient doucement sur le sol. Les lieux étaient vides, mais pas silencieux. Il y avait ce bruit sourd, régulier, quelque part au-delà des murs. Un battement, presque, comme une respiration. Jesse essaya de ne pas y prêter attention. « On devrait trouver une sortie, » dit-il, brisant le silence. Sa voix paraissait étouffée, avalée par l’épaisseur de l’air. Henry s’approcha d’un mur où des inscriptions semblaient avoir été gravées. Des symboles complexes, rien de lisible. « C’est comme si cette ville était un labyrinthe… mais conçu pour que personne n’en sorte. » William, qui observait le plafond, ne répondit pas. Il touchait les murs, vérifiant leur texture, leur solidité. Il avait l’air absorbé par quelque chose que Jesse ne comprenait pas. Ou qu’il refusait de comprendre. « Ça ne nous aide pas, » grogna Jesse, agacé. Il sentait l’air se faire plus lourd, plus dense, comme si la pièce se refermait lentement sur eux. Il détestait cette impression d’enfermement. Henry leva sa lampe plus haut. « On est entrés dans quelque chose qui veut nous garder ici. Il faut comprendre pourquoi. » Sa voix, d’habitude si calme, tremblait légèrement. Jesse soupira et se passa une main sur la nuque. Il ne comprenait rien à tout ça. Lui, il s’occupait des menaces tangibles, de ce qu’on pouvait voir, toucher, combattre. Mais ici, il n’y avait rien de concret. Juste des ombres et des bruits. William se tourna brusquement. « Écoutez… » Sa voix était rauque, tendue. Il désigna un coin de la pièce. Henry s’avança, tandis que Jesse restait en retrait, prêt à réagir. C’est alors qu’ils virent la porte. Elle n’était pas là avant, ils en étaient sûrs. Une porte en bois sombre, gravée des mêmes symboles que sur les murs. Elle semblait les attendre. Jesse fit un pas en avant, mais Henry le retint. « Pas cette fois, » dit Henry. « Il faut être sûr. » William s’approcha lentement, la main tremblante. Il hésita, cherchant quelque chose à dire. Mais aucune explication ne vint. La porte semblait presque vibrer sous leurs regards. « C’est une sortie, » dit Jesse, d’un ton plus dur qu’il ne l’aurait voulu. « Ou un piège, » murmura Henry. Ils se tenaient là, tous les trois, chacun pesant les mots, les choix, la peur. Jesse savait que les dilemmes comme celui-ci étaient des jeux truqués, où l’indécision pouvait coûter plus cher que l’erreur. Il prit une inspiration profonde et fit un pas en avant. « On ne va pas rester plantés là, » dit-il. Il tendit la main vers la poignée. Le bois était froid, presque humide sous ses doigts. Il hésita, juste un instant, avant de pousser.|couper{180}
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La ville déserte 1
Début d'un feuilleton en trois actes dont voici le premier. Présentation des personnages et de la ville déserte. Chacun livre ses pensées sur le fait de se retrouver projeté dans ce lieu étrange. Ce premier acte s'achève sur la rencontre des trois personnages. Pour la narration le style se rapproche de la façon d'écrire d'Henry James ( minutieux, pointilleux, hésitant même assez souvent )|couper{180}
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Veritas diei
Ils crient à la vérité, mais ce ne sont que des crécelles, des gueules fendues dégoulinant de certitudes creuses. Bourgeois, philosophes et curés, chacun y va de sa leçon, drapés dans leur hypocrisie. Dans ce pamphlet teinté d’une langue à la fois crue et érudite, la dénonciation est totale : des sachants au clergé, personne n’échappe à cette colère acerbe.|couper{180}
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Octobre pas rose
Un texte cru et sans concession sur l’usure de la vie quotidienne, les humiliations subies sans broncher, et cette colère qui revient frapper avec l’âge. À travers une voix révoltée, le narrateur dresse un portrait impitoyable d’une existence passée à courber l’échine, et de cette rage qui, aujourd’hui, ne trouve plus d’issue que dans la tentative de l'écrire.|couper{180}
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j’ai continué son portrait en silence
Dans une atmosphère ordinaire, les cris d'une jeunesse déchaînée résonnent comme ceux d'animaux. Les mots se transforment, s'érodent sous l'influence des modes, laissant un homme désemparé face à ce qu'il ne comprend plus. Entre fascination et résignation, il observe, impuissant, cette nouvelle réalité.|couper{180}
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L’angoisse sous silence
Dans un monde saturé par les bruits médiatiques, ce texte plonge dans les réflexions d’un homme qui, après avoir éteint chaque écran, se retrouve face à lui-même, confronté à une angoisse qu’il ne peut plus fuir. Un récit introspectif sur l’impuissance, la peur de l’inconnu et le besoin d’accepter le vide pour avancer|couper{180}
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Renaître de l’inhabitable
À l’homme seul, encore imbibé d’humanisme, qui s’accroche à cette ivresse vacillante, que reste-t-il sinon les mots, et la quête de les tordre pour en rire|couper{180}
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Sur le Fil du Raisonnable
Toute sa vie, il avait pris garde de ne jamais dévier, de toujours marcher sur le fil du raisonnable. Mais ce jour-là, à peine conscient de ses propres mots, il se surprend à explorer des pensées qu’il n’avait jamais osé formuler. Face à un paysage inattendu, entre usines et montagnes, il découvre une beauté insoupçonnée et des propos qu’il ne s’était jamais permis de tenir. Un instant de lâcher-prise, sans réponse, comme suspendu dans le silence d’une route qui se déploie.|couper{180}
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Écrire comme on court : entre routine et révélation
Écrire tous les jours, comme un coureur de fond qui s’entraîne, inlassablement. Entre réflexions sur Wittig, balades aux boulangeries fermées et les pièges de l’auto-analyse, le narrateur se laisse porter par un flux de pensées. Avec une lucidité amusée, il questionne son rapport à l’écriture, aux autres, et à lui-même, cherchant le sens dans ce qui semble souvent absurde.|couper{180}
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Un Cinéma à Deux : Chronique d’un Désordre Complice
Dans un fouillis d’objets et de pensées, un couple tente de naviguer entre désordre et moments partagés. Quand l’ordinaire se pare d’aventure et que chaque détail révèle une part de leur complicité. Suivez leur trajet chaotique jusqu’au cinéma, une métaphore de leur relation, où l’ordre et le désordre se disputent la scène.|couper{180}
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L’effroi en écho : descente dans l’obscurité intérieure
Exit la paix, place à l’effroi. Dans ce texte poétique et brutal, le calme est balayé par une terreur rampante. Les morts se pressent, les asticots s’activent, et l’âme désolée se débat entre l’absurdité et l’épouvante. Mais dans ce chaos, une leçon se dessine : voir enfin la paix pour ce qu’elle est, l’ombre nécessaire de l’effroi. Une méditation sur les jumeaux siamois que sont le calme et la terreur, un reflet de l’âme humaine confrontée à ses peurs les plus profondes.|couper{180}
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Soudain, les mots s’échappent : réflexions au bord du doute
Plongé dans une quête de sens à travers l’écriture, le narrateur interroge ses réflexes langagiers, ses inspirations littéraires, et son rapport à l’intégrité. Dans ce monologue intérieur, il cherche à retrouver un équilibre entre le déséquilibre des mots et le poids des regards extérieurs, tout en se battant contre les réflexes et les influences qui façonnent son quotidien. Une plongée vertigineuse au cœur du processus créatif, entre lucidité et doute.|couper{180}