En finir avec les illusions du naturel, sans hocher la tête en signe de reconnaissance.

Le saumon fumé en tranches ( fines) vit son dernier jour. Décortiquée la crevette se trempe dans la mayonnaise

Les enfants portent la nourriture à la bouche tout en regardant un film débile à la télévision.

Leur tablette leur manque.

Il ne mâchent pas, ils avalent.

Haut le cœur.

Dans deux heures il sera minuit mais je serai couché, je dormirai à poings fermés.

Dans mon rêve le saumon remonte la rivière, la crevette porte une armure grise , la télévision n’existe pas encore, on n’aurait même pas idée de faire bouillir de l’eau.

Passage sur Ubuweb. Lu quelques phrases, écouté quelques paroles de Derrida, puis, assez rapidement, me suis demandé pourquoi je m’intéressais encore à toutes ces choses. Le mot décalage est celui qui vient, presque tout de suite pour expliquer le manque d’entrain. Me suis abonné à la lettre mensuelle ( son journal ) sur le site  fuir est une pulsion de Guillaume Vissac , grâce à une lecture de F.B sur sa chaine Carnets privés.

Et moi me demande où j’étais pendant l’aventure des débuts d’internet, les débuts de Publie.net/ 2008/ mais oui le burnout, blackout total, on me ramassait à la petite cuillère. Puis il fallait faire bouillir la marmite, jobs de merde, notamment dans les hangars glacés de Neuville, dans cet open space peuplé d’hypocrites à Bron, je pouvais encore sauter de cadre à grouillot sans le moindre état d’âme.


2024.— Je te souhaite une bonne année—à toi le monde, à moi. Quel souhait dans le fond, la paix, seulement la paix. Quoi d’autre ? sinon on invente bien sûr, on s’égare : parvenir à réunir enfin la chèvre et le chou dans un seul estomac. Et que les loups deviennent d’un seul coup végétariens tiens ; que les carnassiers montrent leurs dents, qu’on puisse les voir venir de loin etc. etc.


Le langage est à l’origine un manque qu’on cherche à combler, on cherche à donner du sens, à s’expliquer, et assez vite on s’en retrouve coupable. Démantibuler le langage pour échapper au sens, à l’explication, à la culpabilité, c’est créer un silence qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux tableaux sur lesquels je retombe.

Le manque reste le manque. Il est à sa place. Tout autour il y a aussi des choses, des gens, le monde. Tout le monde semble apparemment à sa place. Et s’il ne l’est pas encore, c’est en raison d’une poussière dans l’œil ; ça ne sert à rien de se frotter les yeux, ça ne fait qu’empirer.


Rempli en début de semaine le formulaire de cessation d’activité, et envoyé des mails pour savoir quand je pourrai en recréer une autre sous la forme d’autoentreprise. Finalement reçu la validation de mon premier formulaire, et pas de réponse à mes mails. J’ai donc rempli un nouveau formulaire de création d’entreprise.

La Cipav, l’Urssaf ne donnent plus de nouvelles. Sans doute en raison des fêtes de fin d’année.


Pas de champagne ce soir. Et dîner frugal. Voir la bouffe passer de l’assiette à la bouche et la télé allumée m’a rappelé des mauvais souvenirs. Je note donc ces quelques mots avant d’aller me coucher, me plonger dans un bon livre, puis dans le sommeil.

Concernant l’avancée du journal que je remets au propre, ça n’avance pas bien vite. Je crois que je résiste en me préoccupant beaucoup de mise en page, de marges, de format, de la mise en forme du style de police, de paragraphe.

Pourtant rien de sorcier, je n’ai qu’à reprendre les billet jour après jour sur l’ancien site et les coller sur le document Word. Au début je voulais tout faire en même temps. Corriger les fautes, les lourdeurs, élaguer, mettre en forme, mais ce n’est pas la bonne manière, je le sens. Il faut plutôt copier coller à défaut de savoir comment convertir les fichiers XML en texte. Un petit espoir avec un logiciel de la société Wonder Share : PDF élément. Dans leur notice il est dit qu’il suffit d’ouvrir l’XML dans un navigateur et de l’imprimer en utilisant leur option, puis de convertir le PDF obtenu vers Excel. Mais les fichiers doivent être démesurément lourds, la mémoire vive ne peut le tolérer et fait buguer le système.

Trouvé aussi un logiciel pour enregistrer tout l’audio qui se présente à l’écran du PC. ( DEMOCREATOR) ce qui me permet d’enregistrer les conférences de Deleuze ( notamment sur Foucault) Cela pour les voyages que j’aurai encore à faire en voiture le lundi après-midi, le mercredi.

Peu à peu on abandonne ce qui nous passionnait, ce ne sont plus que des engouements et qui soudain abaissés comme tels s’évanouissent. On essaie de rassembler encore une énergie que l’on croit voir diminuer. On essaie de conserver un peu de cette énergie. On ne voudrait pas tout perdre. Et la nostalgie nous fait aussi oublier l’âge qu’on a, justement à ces moment là précisément ; elle nous procure des bouffées d’espoir que pour mieux nous anéantir par la suite.

Une excellente raison de se méfier de toute nostalgie.


Pense à la recopie quand tu écris. C’est encore beaucoup trop long pour commencer une nouvelle année, peut-être une forme de résolution, si tu te mets soudain à croire aux résolutions.

Au fond de mon sac à dos je retrouve un couteau suisse.