Nouvelle version du site. Une de plus. Rien de révolutionnaire, rien de parfaitement en place non plus. Le chantier du chantier. Une structure qui change encore, comme si le site devait suivre l’état d’esprit — ou l’instabilité — de celui qui l’écrit. Ce n’est pas un lancement. Plutôt un passage. Une table rase partielle, forcément incomplète. Les textes, eux, continuent d’arriver sans plan. Ils s’accumulent, repoussent, s’obstinent. Je ne peux faire autrement qu’ainsi, pas faute d’avoir essayé. Drôle de sentiment parfois à me le dire à voix haute.
Est-ce vraiment de la honte ? Et s’il fallait passer par elle pour atteindre cette fameuse notion de modestie dont je parlais début juillet. Il y aurait donc un cheminement parallèle. Rien ne le laisse apparaître dans ces textes. Sauf peut-être l’inachèvement dans lequel, toujours, ils se tiennent. Toujours prêts à basculer — soit vers une forme plus consensuelle, soit dans la corbeille. La corbeille de l’autre. Y en a-t-il une autre ? Ai-je, moi, une corbeille personnelle ? Un lieu dans lequel jeter allègrement ce qui ne me conviendrait pas ? Le problème serait alors que rien ne me convient — comme tout. Le problème vient de ce que, à un moment, dans le sillage du temps, le choix s’est envolé. La capacité de s’appuyer sur cette chose tellement salutaire : le choix.
Alors, c’est souvent ainsi que les choses s’achèvent — et recommencent — chez toi. Par un sas étrange, désarçonnant. Soit la disparition pure et simple. Soit la table rase. Avec, en secret, cette promesse enfantine : si l’on rase tout, on verra bien ce qui repoussera. Car les choses repoussent. Elles repoussent avec une certaine vigueur, une obstination. Elles te repoussent aussi dans certains retranchements auxquels tu ne t’attends pas.