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si ridicule
si ridicule cela soit-il, comme un obstacle que l'on s'invente pour rester au même endroit. Pour ne pas prendre de risque. Pour ne pas se confronter à la peur, à la mort, à la vie. Si ridicule cela soit-il d'effectuer ce pas, comme de ne pas l'effectuer. L'évidence est à ce prix.|couper{180}
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Le colibri.
déboisement en Amazonie Il se transforma en colibri et d'un battement d'aile rapide alla se poser sur la bordure de la canopée. Puis il observa les machines gigantesques, les hommes s'affairant autour de celles-ci et il eut envie d'en savoir plus. il avisa un homme d'une cinquantaine d'année, zooma pour atteindre la rétine de celui-ci puis se coula en lui par l'intention. Il su immédiatement qu'il se trouvait dans l'ignorance car l'esprit de l'homme était comme celui d'un nageur épuisé qui ne voit pas la rive. Il pénétra sans difficulté dans sa mémoire et ne vit que des lambeaux de naufrages successifs qui tournaient sur eux-mêmes animés par la peur, par l'amour et la colère. L'homme était marié et ils avaient trois enfants, son épouse et lui. Ils vivaient dans un appartement modeste à la périphérie de la ville. Cela faisait plusieurs années qu'il gagnait sa vie en faisant de petits boulots à gauche ou à droite pour des salaires minables. Aussi quand il avait consulté cette offre d'emploi de conducteur d'engins pour construire cette grande route traversant la jungle, il avait postulé dans l'espoir d'une longue mission qui apporterait un peu de répit à la famille. L'homme alluma une cigarette et fit quelques pas pour se diriger vers l'engin, ses semelles collaient à la terre rougeâtre . Depuis qu'ils avaient déboisé la parcelle quelques semaines auparavant, la pluie ne cessait plus et les hommes devaient supporter la chaleur moite et la boue. Il avait fini par s'habituer aux conditions de travail pénible en songeant à l'argent qui tomberait enfin à la fin de chaque mois, à la quiétude qu'apporterait l'argent pendant quelques temps, et il imagina le regard apaisé de son épouse, les rires innocents de ses enfants. Le colibri avait appris. Il voleta ainsi de cœur en cœur. Puis découvrit que tous avaient la même envie d'améliorer leurs vies, de subvenir à leurs familles et, pour cela ou à cause de cela, à cause de ces bonnes intentions, ils avaient apposé leurs signature au bas d'une feuille et s'étaient portés volontaires pour éradiquer la jungle. Il s'envola à nouveau pour pénétrer la profondeur de la jungle, il traversa le corps de milliers d’animaux, et d'indigènes puis le colibri s’arrêta pour reprendre haleine sur la branche d'un "marcheur". L'un des tous premiers arbres, qui avant d'être arbre n'étaient que pur esprit. Il s’associât à lui doucement en plongeant dans la fatigue qu'il ressentait d'avoir tant appris et leurs deux consciences ne firent plus qu'une. Alors le petit oiseau sut que l'âme de la jungle, chacune de ses racines communiquant avec chaque racine jusqu'à celles du marcheur non seulement étaient reliées par l'amour simple, illimité mais que cet amour englobait aussi le cœur des hommes qui allaient finir par la détruire physiquement à coup de bulldozer. La jungle était la conscience du monde, le joyau le plus précieux logée au cœur du monde comme au cœur des hommes. Il comprit à quel point cette vérité leur était insupportable., et comment par désespoir, par ignorance ils n'auraient de cesse de vouloir la détruire. Tout allait être détruit qui avait prit tant de milliers d'années à venir au monde. Mais ce n'était dans le fond encore qu'une affaire d'apparence, de surface, une coquille vide. Le marcheur l'emporta plus loin encore dans son propre rêve et il rejoignit le monde des esprits immémoriaux là où la jungle et les hommes de tous temps et à jamais vivent en harmonie.|couper{180}
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blockchain
Esprit végétal Huile sur toile format 40x40cm Patrick Blanchon . Ce qui est remis en question dans la création des diverses blockchain c'est le paradigme de l'autorité de contrôle qui décide ou pas de valider une information. C'est un pouvoir centralisé qui se dissémine, se distribue à tous les utilisateurs de la blockchain, chacun se posant comme garant de la validité d'une information, la certifiant et donc créant de la confiance dans le cadre de cette chaîne. Appliquez ça à la finance si vous voulez, et vous comprendrez mieux ce qu'est le bitcoin par exemple, cette monnaie internet qui n'est gérée par aucune autorité centralisatrice mais par tous les "propriétaires de porte monnaies virtuels "en même temps pour résumer. L'idée que je retiendrais de cela ce n'est pas celle d' une catastrophe financière possible, elle est déjà certaine. Mais la naissance d'un nouveau paradigme qui peut soit améliorer notablement nos sociétés humaines soit le détruire complètement. Entendez par détruire, la propension maladive que l'humain possède en lui de vouloir toujours plus avec moins d'effort. Cette propension a pourtant du bon car elle permet à certains plus malins que d'autres de trouver des solutions pour accélérer cette dérive congénitale. De façons tout à fait inconsciente comme les scientifiques qui ont inventé la bombe H les petits génies du code informatique ne savent pas ce qu'ils font et c'est ma foi tant mieux, ceci entre dans l'ordre des choses. Cet ordre des choses c'est celui de la nature. Depuis mon enfance je me pose la question de savoir si une mobylette crée par l'homme est un objet aussi naturel qu'une boulette d'excréments produite par un bousier, qu'une maçonnerie complexe produite par un groupe de termites, et bien d'autres artefacts communément appelés "naturels". Cet arrogance extraordinaire ou pathétique- mais naturelle- que possède l'homme à considérer qu'il est le seul créateur sur la planète après m'avoir longtemps agacé me devient désormais indifférente ou provoque les meilleurs jours, un mince sourire sur mes lèvres gercées. Mais revenons à l'idée de chaîne, d'informations distribuées par l'ensemble d'un groupe qui les valide sans autorité centrale et regardons la nature.. elle ne produit que cela. Peu à peu on découvre des interactions entre les choses qu'on n'avait plus pensé depuis des centaines d'années peut-être même des centaines de milliers d'années. La forêt récemment nous livre de plus en plus de secrets sur les interactions de tous ses membres dans une simultanéité d'intentions- qui rappelle la magie de notre enfance, celle en laquelle nous étions prêts à croire sans argument, sans démonstration, d'une façon spontanée. Concernant les propriétés cryptographiques elle est évidente dans le sens ou chaque espèce, chaque essence, est sur une fréquence particulière. Et que nous autres humains ne sommes pas en mesure de comprendre dans une totalité. A la fois de dépendance comme de conséquences Comme une clef à multiples caractères nous nous retrouvons bras ballants à considérer le code de la nature et nous tentons encore de le balbutier comme des enfants. Chaque itération valide la confiance de tous par la mise à jour régulière de registres, chaque nouvelle opération impacte un effet sur la base de données simultanément accessible à tous. Une confiance qui se duplique ainsi à l'infini et pourrait agir sur l'écologie entière d'un système. Cette chaîne de blocs je la retrouve dans n'importe quel objet sur lequel mon attention se porterait. Car dans le fond pourquoi une forme reste t'elle stable, pourquoi ne se dissout elle pas au gré de sa volonté .. si tant est qu'on puisse lui accorder une volonté. Pourquoi les atomes restent-ils groupés de façon fidèle autour d'un même projet, d'un même consensus ? Alors que nous savons désormais que tout est constitué de 99,999 de vide entre les atomes ? Et si on regarde, de la même manière, tout ce vide qui ne manque pas de se trouver entre toutes les opérations d'une base de données, c'est à dire le temps que met chaque information à se propager d'un utilisateur l'autre , cette somme globale de temps "perdu", ce vide qui tient désormais à un cheveu, celui de la nano seconde et tend vers une apparente l'immédiateté. Fantasme aussi que cette immédiateté. Car c'est aussi un avantage ou un désavantage que de voir la centralisation du contrôle abolir peu à peu le temps. Magie blanche ou noire ? Ce qui est à interroger encore une fois, c'est la nature du temps, sa raison d’être .. il y a notamment une raison pour que toute action produite, si elle peut donner un résultat immédiat, ne présente pas toutes les conséquences que peut entraîner ce résultat. C'est que l'avenir est déjà là et entretient avec notre présence les mêmes relations que les membres d'une blockchain, copiant-collant les informations quelles qu’elles soient et les dupliquant à l'infini. Le problème d'une blockchain vue au travers du regard humain, c'est quelle ne véhicule qu'un seul type de données. en faisant ainsi le choix d'un certain type d'informations, elle renonce à toutes les autres. Fonctionnement qui n'est pas celui de la nature qui elle tient compte de la totalité des données existantes à un instant T, le présent mais probablement aussi depuis l'avenir en réemployant les informations pertinentes, dans le passé. Cette singularité agit sur le moment, en déclenchant des synchronicités, c'est à dire une duplication intense de données dans le présent qui agissent sur la construction du futur. ( des données de même type ) Cela me porte à conclure que tout ce que nous vivons ( ce que nous nommons bon ou mauvais d'une façon binaire) ne serait qu'une expérience de l'éternité. Une volonté d'agrandir sa conscience d'être. Ainsi l’éternité, le non temps produit-elle son contraire, son double. Le terme dont j'ai parlé le moins dans mon propos est celui de la confiance, paramètre apparemment incontournable de la chaine de blocks. c'est la distribution et la validation par tous les membres distincts du système qui la fait naître puis l'entretient. Ce qui implique immédiatement que si la confiance disparaît pour une raison ou une autre c'est toute la chaîne qui s’effondre. Cela ne se produit jamais dans la nature. La notion de confiance lui est étrangère car elle ignore cette peur. Ou plutôt la nature semble utiliser la confiance et la peur comme deux manières de biper d'une information , un code binaire dont elle tient compte durant ses duplications, en créant de l’asymétrie ou de la symétrie pour corriger la tendance. On peut alors s'interroger sur le phénomène de l'entropie, du vieillissement comme un phénomène qui ne serait pas forcément inéluctable. Qu'est ce qui crée de l'entropie ? quel est le facteur ou les différents paramètres entraînant la dégradation progressive d'un système. Peut-être est ce juste l'écologie naturelle qui ne produit aucun déchet. Ce que nous nommons "déchet" serait utilisé comme engrais-nouveau type d'information- dont elle extrait la meilleure substance pour s'élancer vers l'avenir. S'il n'y a pas de temps dans l'absolu, quels seraient alors les marqueurs qui infléchissent le phénomène et l’entraîne vers sa dissolution ?|couper{180}
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Blindé
parer à toute éventualité, être blindé, flegme, aucun tressaillement ni de la pomme d'Adam ni du canal du Sténon, salivation en silence. Et pour parfaire l'ensemble, ne pas cligner des yeux. Se confondre avec l'hiver, arbre mort|couper{180}
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Mon ami Paul
Paul Léautaud Il se réveille avec la chatte sur les genoux et il la prend délicatement dans les mains se lève et la repose sur le siège, le fauteuil Voltaire. L'animal ronronne de gratitude et se recroqueville douillettement pour s'enfoncer à nouveau dans le sommeil . Monsieur Paul remplit alors le poêle de charbon en maugréant : la neige est de retour devant le petit pavillon de banlieue. Il effectue une toilette sommaire, au lavabo, s'habille de vêtements à peu près propres puis, flanqué de son vieux galure cabossé et de son pardessus beige, il regarde à nouveau la pièce qu'il s’apprête à quitter : un salon chaotique où dorment de multiples animaux, chiens, chats, lapins, et même un perroquet à l’œil mi clos sur le perchoir , puis il referme la porte et rejoint la mairie de Fontenay aux roses, dans l'espoir que le 86 sera bien en service malgré les intempéries nocturnes. Nous sommes en 1908, la voirie qu'on paie de nos impôts ce n'est pas pour des pommes lâche t'il pour se rassurer. Arrivé dans les locaux du Mercure, il ne salue personne et trotte jusqu'à la petite table du bureau qu'on lui alloue pour rédiger ses chroniques. Ici, il est plus connu sous le pseudonyme de Maurice Boissard. Au début on lui propose de s'occuper de la chronique "dramatique" mais il tourne tout en dérision et n'a pas son pareil pour relever le moindre défaut de langage, de style, et surtout il avertit de toute absence de style justement si bien que peu à peu les lecteurs se mettent à attendre avec impatience, la nouvelle saillie de Maurice Boissard, qui ne manque pas de leur faire se tenir les côtes ou d'assombrir l'avenir de ses victimes quotidiennes. Il tient comme cela 45 ans de suite , dans un travail mal payé en rédigeant parallèlement une oeuvre monumentale qui sera connue sous le nom de "journal". Il a déjà obtenu un succès d'estime qui ne dépassera guère les frontières des cercles littéraires, concernant un premier roman, autobiographique comme il se doit " le petit ami" mais ce sera dans les années 50 grâce aux entretiens radiophoniques avec l'écrivain Robert Mallet Par chance je tombe ce matin sur un podcast de France Culture nous étions en 2019 je ne sais plus le mois. https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/entretiens-paul-leautaud-robert-mallet|couper{180}
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Importance du point de vue.
joueur de cornemuse the bag tripper 4h le matin. Concernant le point de vue que tu portes sur un objet, casserole, vêtement,bouche, œil,veine qui bat sur une tempe,buée sur la vitre, peu importe .. Quel état d'esprit oriente ton point de vue ? Mieux, qui regarde ? qui donne ce point de vue ? Est ce le gamin ? l'ado ? le jeune homme égocentré, l'adulte,le vieillard ? Ou bien encore un de ces milliers d'inconnus encore en toi ayant vécu une existence autonome, dans cette vie ou une autre et qui parfois s'empare du crachoir ? Kaléidoscope, manège incessant, tous les événements de la vie ainsi vus au travers d'un gigantesque œil de mouche, facettes. Si un jour tu as eu l'envie de te réfugier dans le regard de l'artiste, n'est ce pas parce que tu cherchais confusément la permanence d'un point de vue ? la solidité rassurante d'une vision qui ne se déploie pas horizontalement dans un zapping interminable mais verticalement dans l'affinage des formes le creusement des sillons , des idées, des mots. Jusqu'à aujourd'hui en vain. Tu t'es éparpillé, dispersé, ne parvenant pas à trouver de centre. la rencontre d'une oeuvre véritable que t'apprend -t'elle ? ne serait ce pas la découverte d'un point de vue régulier par son étrangeté même ? Et ce point de vue est non pas une des multiples émanations d'un centre fixe, d'un axe, mais la seule possible, la seule qui semble avoir été choisie en tous cas par l'artiste qui renonce par concertation silencieuse à tous les autres point de vue possibles. une question pourrait être "le fait il exprès , de façon consciente, réfléchie, ou bien en toute inconscience, parce que tout bonnement il ne peut rien faire d'autre ? Mieux parce qu'après avoir tenté l'évasion de mille façons il sent que ce n'est effectivement pas possible. Il adopte alors l'unique point de vue qu'il peut et ce par une régularité qui ne change pas , qui ne change plus. c'est montrer le vrai visage de cette régularité, sa discipline. La plupart du temps une économie surprenante de moyens pointe un minimum d'idées majeures, parfois même une seule. La focalisation à l'aide du rudiment apparaît de l'extérieur comme une contrainte pour le profane. Mais, à bien y réfléchir l’absence de focalisation, ajouté à la pléthore de moyens enraye l'acte créateur bien plus que tu ne peux l'imaginer On peut faire des centaines de tableaux avec cette impulsion première qu'on appelle de façon trompeuse "liberté" . Ce sera un déploiement de savoir faire, de maîtrise plastique éventuellement, une performance parfois aussi. Les pièces majeures dans ce mouvement seront des raretés si elles ne sont pas des impossibilités. Ainsi pour être un artiste digne de ce nom, renoncer à l'anecdotique que l'on peut aussi appeler éparpillement, papillonnage. Élaguer tout ce qui ne sert à rien, qui entrave la croissance d'une ou deux branches maîtresses , l'arroser chaque jour, l'abreuver de travail, d'attention, de doutes et de certitudes, Dans le fond c'est en gros la définition de l'amour sauf que j'ai omis les préliminaires, le désir et la passion parce que sans doute ils ne sont qu'un préambule et que l'essentiel dans ce point de vue encore très intello que je porte sur l'art et les artistes m'en éloigne à des milliers d'années lumière. "Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse mais qui n'en parle pas." Allan|couper{180}
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La peinture et le silence.
Souvenir d'une Geisha. 2017 Patrick Blanchon Huile sur toile. Il y a le silence gênant, lourd. un silence difficile à traverser. Un silence constitué de tous les bruits que l'on ne souhaite pas entendre, les bruits du monde que l'on ne sait pas comment prendre ni interpréter. Le bruit en soi. Un silence interactif. Un silence à partir duquel le regard effleure, esquive, se détourne aussi. Le silence comme une équation que l'on voudrait résoudre, en vain. Découverte de cette vanité. Puis las détourner les yeux, détourner l'attention. s'inventer à la fois un silence comme un bruit différent. voir autrement, écouter différemment. Avancer à tâtons. La carotte de la beauté. Le bâton de la déception. Le beau n'est pas reposant tant que l'agitation demeure. Une intimité s'évanouit entre le silence et la beauté. L'intimité que l'on s'était inventée. ainsi commence l'errance, l'égarement, l'éloignement du but. Revenir ensuite et observer l'écart. Le maquillage. Parvenir à s'attendrir, mais conserver en soi la possibilité de s'évader de tout attendrissement. Tout flanquer en soi par terre. Commencer par l’adresse et l’habileté pour découvrir la maladresse et les mensonges. Et enfin se débarrasser encore de ce qui tient lieu de vêtements illusoires, de peaux mortes, tout ce qui entrave encore l'accès à ce silence. Etre sans feu ni lieu. Etre là silencieusement.|couper{180}
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Le sens de l’algorithme.
Se demander ce qui intéresse le plus l'algorithme. A part être aimé, comme tout le monde. Ce que peut vraiment vouloir dire " un meilleur confort utilisateur". Surement pas poser un coussin sous ses fesses, ni lui lécher le fondement, pas plus que de vouloir l'émoustiller toujours de plus en plus exagérément. La malédiction du confort c'est qu'on s'y habitue tellement. On imagine que la solution a l'ennui c'est le changement, la nouveauté. Qu'est-ce qui est nouveau sous le soleil disait déjà un vieillard il y a fort longtemps. —Oui mais c'était un vieux con comme toi, ziva, laisse moi avec tes trucs de vieux, je joue à fifa19 là.|couper{180}
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Lilas
le lilas de la cour qui a comme un étourdi déployé tant de nouvelles feuilles à l'automne, ne fleurira pas cet hiver. La sève reflue vers ses racines depuis que le froid est là. Et je me demande si les oiseaux migrateurs n'ont pas aussi été trompés par leur rêve sédentaire. Peu de chance que les nids intéressent la chatte au printemps. Le monde se meurt doucement de ses automatismes défaillants , du manque de prévoyance, d'une carence d'imagination.|couper{180}
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Habiller, mettre à nu, le cœur
Le sentiment, le cœur, comment faut-il ou pas l'habiller. Il faudrait entrer dans une boucherie, commander un cœur de porc, de bœuf, de mouton, d'agneau, de poulet lièvre ou de dindon. Et ensuite suivant si on a de quoi ou pas en acheter un ou tous. Puis revenir chez soi. Les poser en rang d'oignon sur une grande table. Et aller chercher tous les habits de la maison. Les costumes de papa, les corsets de maman. Et jouer quelques instants à habiller ces morceaux de viande pour voir l'effet que ça fait. Car finalement même coiffé d'un haut de forme, d'un melon ou d'une casquette un cœur de poulet mort ne bat pas plus que lorsqu'il fut vivant. Je crois que quelqu'un a essayé plusieurs pages ou livres d'aller ainsi cœur nu, quelle ténacité dans la stupidité. Car que l'on montre son cœur ou son cul dans une époque qui en a déjà tellement vu, peu d'intérêt. Donc ce soucis d'habillement se soulage rapidement, suffit d'aller, vieille momie, entourée de bandelettes tel l'homme ou la femme invisible, par monts et vaux et de ne pas prêter trop d'attention aux nigauds ( mon cœur ceci mon cœur cela etc) aller, léger, sans se soucier d'avoir ou non du cœur. c'est probablement plus juste que de vouloir trop l'inventer, de rêver son absence.|couper{180}
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Andromaque au milieu de la phrase.
Andromaque en pleurs, Demarteau « Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector, qui est mort. »|couper{180}
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Entre hier et maintenant
3 tableaux tres différents réalisés entre hier et maintenant, comme les textes que j’écris. Si j’étais un objet manufacturé je m’inquièterais de tant d’écart de production. Mais ce n’est pas le cas.|couper{180}