juillet 2023
Carnets | juillet 2023
8 juillet 2023
Toujours cette sensation douloureuse d’appartenir à un monde parralèle, dont la logique diffère totalement du premier. C’est douloureux d’autant que j’éprouve une sorte de regret de ne pas pouvoir appartenir à ce monde que j’apelle géneralement « le monde commun. » Mais j’en éprouve tout autant de regret que de la satisfaction. Peut-être par une croyance bizarre en la mathematique qui dit que deux signes – finissent par faire un +. En fait, il m’est difficile de parvenir à choisir entre ces deux émotions autant que de décider appartenir à l’un de ces deux mondes. Donc je suis la pupart du temps entre ces deux émotions comme entre ces deux mondes, c’est la place que je me suis choisie pour pouvoir vivre. Donc j’explore un peu des deux. Mais de façon superficielle car une exploration plus profonde serait un risque, un choix qui s’effectuerait malgré moi. Un choix qui proviendrait uniquement de ce désir d’explorer de fond en comble l’un de ces deux mondes, voire même par orgueil les deux. c’est ainsi que je suis parvenu à cette sorte d’equilibre bizarre. J’explore un peu puis je me retire. A quel moment est-ce que je sens qu’il faut se retirer… Souvent je crois percevoir qu’il s’agit d’une fin en soi. Je ne sais pas vraiment ce que cette expression signifie vraiment mais c’est celle qui vient au moment où je me pose la question. Je crois que j’y vois le plus grand des dangers tout simplement et donc qu’il ne doit s’agir que d’un réflexe, une sorte de programme, ce qu’on nomme l’instinct. Atteindre une fin en soi mettrait en péril l’un ou l’autre de ces deux mondes, sans doute même les deux simultanément.|couper{180}
Carnets | juillet 2023
8 juillet 2023
Je regarde une émission sur les animaux. Une femme qui a le pouvoir de projeter son esprit vers celui d’un animal, de ressentir dans celui-ci toutes les émotions qui les traversent ensemble et en même temps, une sorte de connection au delà du langage commun, de la pensée, une communication essentiellement composée d’images, de sensations, d’émotions. Etrange que ça ne me surprenne pas. Elle réalise l’opération avec un chien qui déchiré un morceau du doigt de son maître. Celui-ci dit ne comprend pas pourquoi le chien qu’il adore a bien pu faire ça. L’abandon est évoqué. Il a peur que vous l’abandonniez, il a paniqué, et d’ailleurs vous aussi vous avez peur d’être abandonné, vous avez eu ce genre d’experience dans votre vie ? L’homme est sidéré, il a perdu son père alors qu’il n’etait qu’un tout jeune garçon , et plus récemment des personnes très chères. » Il y a eu une confusion reprend la femme, vous avez dû avoir très peur au même moment ce qui a provoqué la morsure. Mais dés que le chien a compris qu’il avait un morceau de votre doigt dans la bouche il s’est assis et l’a recraché, il se sentait penaud d’avoir fait ça. » On la voit ainsi voyager d’un lieu l’autre et rencontrer à chaque fois des animaux différents. Jusqu’à ce moment où elle arrive en Allemagne. Dans une forêt des scientifiques étudient le comportement d’une varieté de corbeaux. Ce sont les seuls à utiliser des outils. Les scientifiques voudraient savoir ce qui se passe dans leur tête pour être ainsi aptes à récuperer de la nourriture qu’ils ont placé dans une boite. La femme se concentre un instant pendant que justement l’un des corbeaux réalise l’expérience. Puis elle fait part de ce qu’elle a ressenti au groupe de scientifiques. Le corbeau est capable de fixer son attention sur un but très longtemps et d’étudier plusieurs hypothèses pour y parvenir. Au travers d’images qu’il déroule dans son esprit mais aussi par les sensations procurées par’les différents outils qu’il sera susceptible d’utiliser. Par exemple ce petit bâton possède une courbure à l’une de ses extremités, le corbeau est capable de sentir le morceau de bois d’un bout à l’autre de celui-ci et comment il va ainsi extraire de la boite le fruit qui y est déposé » Les scientifiques sont interloqués. Il n’y a rien de scientifique dans ce qui dit la femme capable de communiquer par son esprit avec celui des animaux. En même temps que je regarde cette vidéo je me rends compte à quel point je suis incapable de penser comme un corbeau. A quel point, il m’est difficile de penser longtemps à quoi que ce soit. Et tandis que j’observe cette apparente carence je vois bien que j’y pense et qu’aussitôt j’oppose un refus d’y penser plus longtemps.|couper{180}
Carnets | juillet 2023
8 juillet 2023
« cette faculté de refus doit bien avoir une utilité. il est inconcevable que l’on refuse comme ça tout systèmatiquement sans la moindre raison. » Quelqu’un essaie de prendre ma défense, mais il s’y prend comme un manche. L’idée qu’il faille des raisons pour tout est stupide. D’ailleurs je crois qu’à un moment je me suis levé, j’ai poussé la porte de la chambre et me suis planté au milieu de la cuisine. Le carrelage sous les pieds était frais et quelqu’un avait mal fermé le robinet de l’évier. Je les ai regardé, ils étaient tous assis autour de la table de la cuisine. Une bonne partie de la famille. C’est à ce moment là que j’ai ouvert la bouche pour laisser sortir çe qu’elle avait envie de dire. « Non ! » L’un après l’autre je les ai regardé dans le blanc de l’oeil et à chaque fois je répètais la même chose « Non ! « Je n’étais pas en colère, je n’éprouvais pas d’émotion, de sensation particulière, j’étais vide comme jamais je n’avais été vide j’ai ainsi fait le tour complet de la table pour arriver face à mon père « Non ! « et j’ai même pas pu empêcher ce sourire d’arriver sur mon visage. C’est à ce moment là que ma mère s’est levée et qu’elle a dit « oh mais ça suffit » à elle-même. Puis à moi : – « Assis, pas bouger, pas penser. « La vieille dame à coté d’elle, sa mère, a allumé une disque bleu, la fumée s’est ajoutée à toutes les odeurs de la cuisine, elle pénètrait la couche de peinture, s’infiltrait dans les moellons des murs de la pièce. Le robinet continuait à couler, ploc ploc ploc, quelqu’un a essayé de péter disçrètement en conservant un visage impassible mais ce fut raté on savait tous qui c’était. j’ai tiré une chaise libre vers moi, je me suis assis et je me suis immobilisé sans penser à rien. Il ne m’a plus resté bientôt que mon non qui s’amusait avec le ploc ploc du robinet qui coulait. « Non ! ploc ploc Non ! ploc ploc « Peu de temps après tout le monde est parti se coucher. Je me suis levé pour aller resserer le robinet et je l’ai dit moi aussi comme pour ne pas le garder en moi. – « Assis, pas bouger, pas penser ». ça m’a fait rire. puis j’ai dû retourner dormir.|couper{180}
Carnets | juillet 2023
8 juillet 2023
A chaque nouvelle exposition se représente le problème de se présenter. C’est un probleme aujourdhui qui n’existait pas hier. Hier aucune difficulté ne se présentait pour dire Je suis ceci Je suis cela. Aujourd’hui c’est devenu un problème parce que je n’arrive pas à être tout simplement ce que je suis face aux gens. C’est à dire que tout le monde vient dans cette salle pour voir mes peintures et ça ne suffit pas. Ils veulent en plus que je parle que je dise qui suis et pourquoi ceci pourquoi cela. Je ne suis pas fou, juste un peu lache, c’est a dire assez gentil avec les gens en général. Ils me demandent et, si je le peux, bien sur que je leur donne ce qu’ils demandent. je leur donne même de bon coeur. J’ai ainsi beaucoup de discours très bien rodés que je peux débiter en mode automtique tout en faisant ce qu’il faut pour que ça ne ressemble pas à quelque chose d’automatique. C’est en cela que je suis à la fois gentil et làche. Pour ne pas blesser les gens. Mais en fait je me blesse moi même souvent en pratiquant cet exercice. Pas gravement, juste de petites égratignures. Je m’identifie momentanement à ce personnage de peintre que beaucoup desirent connaitre. Mais en fait même si je fournissait tous les détails autobiogrgiques possibles de ma vie ils ne la connaitraient pas plus. Ils interpreteraient leur propre histoire à partir des éléments vrais ou faux que je leur fournirais . Je dis vrai et faux parce que je ne sais même plus moi même ce qui est vrai ou faux, voilà une vérité. Parce que dans le fond je ne m’identifie pas à moi-même, à ce recit de moi-même. Je suis resté cet enfant qui bondissait dans les escaliers en empruntant des personnages vus dans des feuilletons télé. Je n’y croyais que pour jouer un moment à être ces personnages. Et puis une fois le jeu terminé je redevenais cet enfant qui ne s’identifie à rien et le fait trés sérieusement. C’est à dire en opposant un refus catégorique aux identifications ordinaires. Ainsi je ne peux dire que j’ai été un écolier, un bon ou un mauvais élève. J’ai traversé ma scolarité dans un refus global d’adhérer à toute identification possible, imaginable. Mieux que cela, j’ai traversé ma vie entière ainsi. Et même quand j’étais gai, quand j’étais triste, riche, pauvre, je ne m’identifais pas à ces émotions. Je crois qu’un instinct de liberté et aussi ce recul incroyable que crée l’humour m’auront toujours accompagné dans ce refus de m’identifier à qui ou quoique ce soit. Et maintenant que je me suis presenté à vous, je vous propose que nous partagions cet excellent rosé avant qu’il ne se réchauffe.|couper{180}
Carnets | juillet 2023
7 juillet 2023
la part de soi qu’on livre, jour après jour pour gagner sa vie c’est la plus grande en nombre d’heures, d’années. Toujours pensé que c’était injuste surtout quand n’a pas de plan de carrière, qu’on ne brigue aucun sommet, juste pouvoir vivre correctement. Ensuite il y a la part pour soi qui est d’autant plus productive si je m’en souviens comme d’une tentative d’équilibre. Entre ces deux versants, le sas permettant ce retour vers soi, François Bon parle d’un effondrement en soi, quelques minutes nécessaires pour décompresser, puis on vaquera à autre chose, les diveses contingences d’une vie familiale par exemple. De ces quelques minutes passées dans ce relachement d’une tension sociale avant d’en aborder d’autres. Et je demandai tout à coup : en est-on conscient ? A bien y penser avec le recul c’etait pénétrer dans ce sas comme dans une dimension étrange, à mi chemin du sommeil et des rêves. Peut-être que le terme hypnagogique pourrait convenir, en tous cas c’est celui qui se présente pour désigner cette vision légèrement modifiée du réel de tous les jours. On prète soudain une attention à des rythmiques, mouvements des corps, toussements, remuements de bras, de mains, jeux de couleurs de l’environnement, qu’on tente d’associer aux autres sens comme l’ouïe, l’odorat, le toucher. On est là à marcher dans une rue mais on est aussi un peu partout en même temps, dans une transe. Et si on prend les transports en commun, le fait de rester assis ou debout immobile augmente encore l’effet de ce nulle part et partout. Quelque chose effectivement s’effondre. Peut-être un rôle social auquel on pensait l’instant précédent être si solidaire, si soudé. On ne sait plus vraiment qui l’on est et certainement que c’est cette ignorance dans laquelle on plonge qui nous repose le temps de parvenir aux autres rounds de la journée. en piéce jointe la video d’aujourdhui des carnets de F.B, qui tombe toujours étrangement à pic.|couper{180}
Carnets | juillet 2023
7 juillet 2023
On pourrait s’allonger, se dire que tout ce que l’on a tenté pour rester debout ne valait rien. S’étendre doucement au sol comme s’écroulent les apparences, une nappe recouvre la table au ralenti. Comme une fleur s’étiole sur la tige. Mais c’est l’été, ce n’est pas le moment. On trouve encore des raisons c’est fou.|couper{180}
Carnets | juillet 2023
6 juillet 2023
WordPress est devenu une vraie usine à gaz., je ne veux pas payer pour renouveler l’abonnement. Si des fans fortunés le désirent ils peuvent le faire, ( me suis fendu de présenter la bannière) . Pour mon compte, trop de problèmes, pas seulement financiers, depuis que JetPack ( GOOGLE ) est de la partie WordPress c’est du grand n’importe quoi. Et je vois que ce n’est pas fini, maintenant il y a BLAZE pour promouvoir les billets. ça me blase. C’est à dire tu paies t’es lu, tu paies pas tu disparais. Et bien soit, je m’en fous, ça fait des années que je m’entraine à disparaitre de toutes façons, une de plus ça ne m’en bouchera pas un coin. Vers la mi-juillet ce blog va donc disparaitre avec tout son contenu. J’ai effectué une sauvegarde pour récupérer les billets en local, lire désormais tout ça à tête reposée. Ou pas. Je suis plutôt tenté d’emblée par le ou pas. De recommencer autrement. En attendant de voir, peut-être de recommencer sur une version allégée de ce blog s’il survit à mon renoncement de payer je tiens à remercier toutes les personnes qui l’ont suivi, bien chaleureusement. Amicalement. Peinture Chamanique. Illustration : Courbet avait fait ce grand tableau pour se moquer de ces grands formats essentiellement prévus pour les scènes mythologiques ou d’histoire. Il a voulu peindre une événement banal, un enterrement, un enterrement à Ornans. Je trouve très bien cette image , adéquate pour un enterrement de blog.|couper{180}