Lancement de la version trois du site. En ligne, donc. Pas tout à fait au point mais, à ce stade, la quête de la perfection relevait plus de la divagation technique que de la finalité concrète. Après des heures à traquer le pixel voyou, j’ai dit stop. J’ai transféré les fichiers, comme on quitte une pièce en éteignant la lumière sans se retourner.

Le principe, désormais : organiser la navigation selon des thématiques. Tenter d’extraire une forme – pas forcément élégante mais lisible – de ce foutoir textuel. Il reste deux mille articles à trier, réécrire, relustrer. À force de PHP, de scripts Python et d’intelligence dite artificielle, on finit par confondre l’outil avec l’intention. La vraie question, toujours : qu’est-ce que tout cela signifie ?

Je bosse, donc, ce qui tombe assez bien : les vacances m’ennuient. Viscéralement. Le concept de détente m’inspire un dégoût instinctif. L’idée même de me la couler douce me hérisse.

Ce que, d’après mon expérience restreinte mais significative, les femmes saisissent mal. Il faut se la couler douce, d’accord, mais tout en organisant des projets absurdes : Madrid, Valence, je ne sais plus quoi – des musées, des lieux « à voir ». Rien qu’y penser me gratte. Sur place, je trouve ça généralement passable. Pas de quoi grimper au plafond non plus.

J’ai développé une forme d’indifférence aux voyages. J’y vais à reculons, rechignant un peu, puis je m’emmure dans un mutisme où mes seules expressions sont des borborygmes à peine articulés. Je ne parle plus. Et si on y regarde bien, la plupart des discussions sont des monologues alternés. Je préfère faire le mien ici.

Donc voilà mai. Le temps file. Je crois que je ne suis pas encore tout à fait remis de Bilbao en août dernier qu’on projette déjà Avignon en juillet, l’Espagne en août. Rien qu’à l’évoquer, j’en suis las.

Illustration Duo 2 huile sur toile 100x80 avril 2025 P.B