Revenir au début, échelle de gris, sept cases, du noir profond au blanc pur du papier. Puis en finir avec l’empirique. Hachures dans un sens, puis dans un autre, superposez. A la fin on se lance à nouveau dans des bouts de tableau du Caravage, des photographies déchirés de façon aléatoire, en noir et blanc toujours avec l’échelle de gris comme repère.

Elles sont enchantées. L’importance des piqures de rappel.

On répercute sur tous les ateliers. Janvier de ce coté là sera plus tranquille.


Lecture des contrées du rêve, mélanger les impressions fournies par les dessins d’Hugo et les descriptions de HP Lovecraft, confectionner des lanceurs d’idées.
"Une imagination débordante" . Aller de plus en plus loin dans l’imagination comme dans un récit lovecraftien. S’enfoncer dans l’imaginaire.

En parallèle, la nécessité d’une vie rude.

A se demander si on ne choisit pas cette vie difficile matériellement afin de parvenir à rêver de plus en plus loin, pour ne plus être parasité par les illusions de l’état de veille, les petits rêves tellement mesquins.

Ecrire de plus en plus ici comme autrefois dans les carnets. Jeter des idées, du chaos, une sorte de cryptographie inaccessible aux touristes.


Et de la journée se souvenir avec quelle parcimonie on ouvre le robinet du gaz pour aider la bonbonne à chauffer l’atelier. Sitôt que le groupe part j’éteins. La température plonge. Mais pas si froid qu’on veut nous le faire croire, que les gens finissent pas le croire.

Et aussi celle-ci qui m’avertir déjà qu’elle ne pourra pas venir deux fois ce mois-ci, comme elle m’a déjà fait le coup en novembre, et que je te propose de te payer la moitié. Je crois que je vais lui dire de ne plus revenir. Si je n’avais pas besoin même de cette moitié je lui dirais bien. En ai-je tellement besoin ? Parfois entre le besoin et la sérénité… un choix drastique. Les touristes me sont de plus insupportables.


Tiens, après pas loin de trois ans de silence, celle là se manifeste— Meilleurs vœux— tout le tralala. S. saute sur l’occasion pour l’inviter à dîner un soir. Franchement je m’en passerais. Et d’aller aussi chez les C. quelle barbe, lui ne pense qu’au pognon, il ne parle que de ça et elle depuis qu’elle est grand-mère nous saoule avec ses anecdotes et surtout les photos qu’elle présente sur son portable dernier cri.
Pour les petits formats je peux m’aménager une place dans le bureau d’en haut. Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt.

De même que pour être vraiment aimable à certain moment de ces journées il faut bien être parfaitement exécrable à d’autre.

Trouver une sorte d’équilibre, par ces petits déséquilibres.


R.D. à la culture, ben voyons, ça complète la bande de malfrats qui nous gouverne. Et l’andouille de C. qui bat des palmes et qui clame à tue tête on la vire du parti. Bouffon.

C’est comme si la terre avait plongé dans une dimension différente. Une dimension où tout est devenu complètement con, absurde. Et cependant, tout semble continuer malgré tout comme avant. Je me frotte les yeux, l’impression ne disparait pas, elle persiste.