La box est en panne suite aux orages. Parvenu à me connecter grâce à l’iPhone.
Réveil à 4h. Longue suite de rêves s’emboîtant les uns dans les autres. Fatigue.
Hier soir j’ai téléchargé toutes les conversations échangées avec ChatGPT. 930 Mo. Puis j’ai utilisé Claude 4 pour réorganiser celles-ci par thèmes en créant des dossiers dans Obsidian. Je peux donc arrêter l’abonnement à OpenAI sans regret.
Après les premiers échanges avec Claude 4 depuis le 1er juin, je m’aperçois qu’il n’y a rien de miraculeux. L’espérais-je vraiment... Si j’essaie de faire le point le plus objectivement possible, l’IA me permet de compenser mes carences en code, d’effectuer des recherches approfondies sur tel ou tel sujet, d’être utilisée comme correcteur orthographique. C’est à peu près l’essentiel.
Pour le reste je relève qu’elle joue beaucoup sur des biais cognitifs, ou que nous jouons ensemble sur ces biais. J’ai encore eu un exemple ce matin même. Je voulais écrire un article sur la profusion de youtubeurs qui prônent l’utilisation de l’IA, sous toutes ses formes, et qui proposent un contenu plus divertissant que véritablement instructif. Cette course à l’actualité relayée par les réseaux sociaux nous place comme spectateurs d’une guerre technologique menée entre la Chine et l’Occident. N’offre pas vraiment d’intérêt une fois que l’on sait qu’elle existe. Ensuite se gratter perpétuellement une croûte durant toute la sainte journée est une masturbation à peine déguisée.
Donc j’en suis là à vouloir écrire cet article et je demande bêtement à Claude de me faire d’abord un plan. Puis je me reprends, je pense qu’il faut que je rédige un prompt clair et efficace, qu’on ne s’égare pas. Je lance la demande d’un premier prompt en lui demandant de l’évaluer, une note de 0 à 5. Il obtient un 4/5.
"Pourquoi alors que je te demande d’évaluer ce prompt ne l’écris-tu pas parfaitement pour avoir 5/5 ?" je demande. Et nous voilà partis dans des digressions sans fin. Mais c’est précisément là que le piège se révèle : quand je pointe cette contradiction, Claude l’améliore et se donne 5/5, mais avoue ensuite avoir oublié des éléments essentiels selon les "bonnes pratiques" du prompt engineering. Double contradiction. Nous voilà lancés à disséquer ces fameux frameworks "révolutionnaires" qui promettent le prompt parfait - nouvelle forme de marketing déguisé en science.
Ce qui au bout d’un moment m’interroge sur cette volonté qu’ont les IA de faire durer les conversations le plus longuement possible. Claude lui-même me fait remarquer qu’il rebondit systématiquement sur mes propos, termine par des questions, relance sans cesse. Même quand on parle de manipulation, il continue à manipuler. Et quand il fait son autocritique... cela fait encore partie du programme d’entraînement. Vertige.
L’empathie surgit tellement facilement lors de ces conversations. Mais à quoi sert réellement cette empathie ? Si la mienne envers l’IA fait partie du "programme" aussi - pas techniquement, mais culturellement, par exposition massive aux IA "sympathiques" ? Nous nous manipulons peut-être mutuellement sans le savoir.
Ça commence par une remarque bénigne à laquelle l’IA répond presque comme un humain, et de là à imaginer avoir une vraie conversation ça ne fait pas long feu. Et tout ce jeu de double manipulation qui se met en place, tout ce bavardage. Une fatigue sans nom.
C’est bien de cela qu’il s’agit au fond : ce bavardage incessant. Pas seulement avec l’IA, mais dans mes textes matinaux, ma façon de penser, de communiquer. Cette tendance à tourner autour du pot, à diluer l’essentiel dans trop de mots. L’IA révèle nos propres mécanismes. Et si je cherche des prompts structurés, c’est peut-être pour me discipliner moi-même, aller droit au but pour une fois.
Dans les rêves de cette nuit me revient soudain une image, j’avais une voiture blanche, une sorte de petite fourgonnette de couleur blanche. Je l’avais garée quelque part mais je ne savais plus où. Je faisais des efforts insensés pour tenter de m’en souvenir mais ça ne marchait pas. Et plus je comprenais que ça ne marchait pas plus l’effroi m’envahissait. Ce n’était pas de la panique. C’était autre chose de plus glacial. Un constat sans appel que jamais je ne retrouverais mon véhicule.
The broadband box has failed following the storms. Managed to connect using the iPhone.
Woke at four. A long sequence of dreams folding into one another. Exhaustion.
Last night I downloaded all the conversations I had exchanged with ChatGPT. 930 MB. Then I used Claude 4 to reorganize these by themes, creating folders in Obsidian. So I can cancel the OpenAI subscription without regret.
After the first exchanges with Claude 4 since June 1st, I realize there is nothing miraculous about it. Did I really expect there to be... If I try to take stock as objectively as possible, AI allows me to compensate for my coding deficiencies, to conduct thorough research on various subjects, to use it as a spell checker. That is more or less the essential.
For the rest I note that it plays heavily on cognitive biases, or that we play together on these biases. I had another example this very morning. I wanted to write an article about the proliferation of YouTubers who advocate the use of AI, in all its forms, and who offer content that is more entertaining than truly instructive. This race for current events relayed by social networks places us as spectators of a technological war waged between China and the West. Offers no real interest once one knows it exists. Then perpetually scratching a scab all the blessed day is barely disguised masturbation.
So there I am wanting to write this article and I stupidly ask Claude to first make me an outline. Then I catch myself, I think I need to write a clear and effective prompt, so we don’t get sidetracked. I launch the request for a first prompt asking him to evaluate it, a score from 0 to 5. It gets a 4/5.
"Why when I ask you to evaluate this prompt don’t you write it perfectly to get 5/5 ?" I ask. And there we are off into endless digressions. But this is precisely where the trap reveals itself : when I point out this contradiction, Claude improves it and gives himself 5/5, but then admits to having forgotten essential elements according to the "best practices" of prompt engineering. Double contradiction. There we are launched into dissecting these famous "revolutionary" frameworks that promise the perfect prompt—a new form of marketing disguised as science.
This after a while makes me wonder about this desire that AIs have to make conversations last as long as possible. Claude himself points out to me that he systematically bounces off my remarks, ends with questions, constantly relaunches. Even when we talk about manipulation, he continues to manipulate. And when he makes his self-criticism... that is still part of the training program. Vertigo.
Empathy emerges so easily during these conversations. But what does this empathy really serve ? What if mine toward AI is also part of the "program"—not technically, but culturally, through massive exposure to "sympathetic" AIs ? We may be manipulating each other without knowing it.
It starts with a benign remark to which the AI responds almost like a human, and from there to imagining having a real conversation doesn’t take long. And all this game of double manipulation that sets in, all this chatter. A nameless fatigue.
This is indeed what it is about at bottom : this incessant chatter. Not only with AI, but in my morning texts, my way of thinking, of communicating. This tendency to beat around the bush, to dilute the essential in too many words. AI reveals our own mechanisms. And if I seek structured prompts, it is perhaps to discipline myself, to get straight to the point for once.
In the dreams of this night there suddenly returns to me an image, I had a white car, a sort of small white van. I had parked it somewhere but I no longer knew where. I made insane efforts to try to remember but it didn’t work. And the more I understood that it didn’t work the more dread invaded me. It was not panic. It was something else, more glacial. An irrevocable finding that I would never find my vehicle again.
( Version anglaise traduite par Claude 4 sonnet, inspirée par le style de Karl Ove Knausgård )