Journée bizarre. Travail sur le code de 5h à 11h. Mise en page à la Beckett. Sobriété avant tout. Plus d’images affichées dans les cartes. Priorité au texte. Simplification de la page rubrique carnets. J’ai pris modèle sur les 365 jours d’Ubuweb, mais avec un peu plus que du simple HTML. Il y a du JS et du Tailwind CSS. Mais tout cela devient de plus en plus léger, facile à naviguer. Pris aussi le parti de mettre les carnets en arrière-plan des groupes thématiques. Trop pénible de suivre l’ordre chronologique. Les compilations mensuelles sont sur la touche. Trop lourd, indigeste. À 11h, départ pour Pont-d’Isère où nous retrouvons les deux B. J’avais aussi pris un peu de temps pour faire un clafoutis en buvant mon café. Mais j’ai eu la main un peu lourde sur le sel. À noter que la pâte serait excellente pour un cake, mais à éviter pour les clafoutis. L’aspect flan a disparu sans doute en raison d’un excès de farine, et puis je n’avais que trois œufs. Plaisir de passer le reste de la journée à voir le temps passer. Soleil, pas trop chaud. Nous avons déjeuné sous le grand catalpa qui par endroits laisse apercevoir des bouquets de fleurs blanches et jaunes auxquels je ne me serais pas attendu. Discussion sur les petits-enfants qui entrent tous dans l’adolescence avec les premières difficultés occasionnées aussi par les séparations, les divorces. J’ai peu participé à la conversation. S. était plus en verve. De mon côté je réfléchissais à une voix dans la nuit. À mes insomnies, aux relations que peut entretenir la conscience avec le corps dans ces moments-là. Je n’ai pas eu le temps de lire les extraits de Compagnie de Beckett, sur quoi l’exercice est inspiré. Nous avons rapporté deux cageots d’abricots. Nous devions les couper en quatre le soir même pour les laisser sucrer toute la nuit mais au bout du compte je me suis presque tout de suite remis au code et S. s’est reposée devant une série. En conduisant j’ai pensé que ce serait bien que cette voix dans la nuit soit celle de l’insatisfaction chronique. J’ai pensé à ça en écoutant S. me dire un de ses regrets qui sonna à cet instant comme un reproche, ou que j’ai pris plutôt comme un reproche qui m’était adressé de façon indirecte. J’ai fait le point sur tous les reproches indirects que j’avais dû essuyer durant une vie entière que j’avais fini par prendre à mon compte. Et tout ça finissait par se confondre avec cette voix dans la nuit : elle se tenait assise sur mon ventre et je sentais son poids impressionnant, j’étais oppressé, et je me disais que ça serait bien qu’elle se lève et que je ne l’entende plus. Puis nous sommes arrivés et j’ai porté les deux cageots d’abricots jusqu’à la maison en me demandant ce que je pourrais bien alléger encore sur ce site pour qu’il respire un peu mieux.
Odd day. Worked on code from five to eleven. Layout in the Beckett manner. Austerity above all. No more images displayed in the cards. Text takes precedence. Simplified the journal section page. I took the 365 days of Ubuweb as my model, but with slightly more than simple HTML. There’s JS and Tailwind CSS. But it’s all becoming lighter, easier to navigate. I also decided to place the journals in the background of the thematic groups. Too tedious to follow chronological order. The monthly compilations are sidelined. Too heavy, indigestible. At eleven, departure for Pont-d’Isère where we meet the two Bs. I had also taken time to make a clafoutis while drinking my coffee. But my hand was rather heavy with the salt. Worth noting that the batter would be excellent for a cake, but to be avoided for clafoutis. The custard aspect disappeared, no doubt due to excess flour, and I only had three eggs. The pleasure of spending the rest of the day watching time pass. Sun, not too hot. We lunched under the great catalpa which in places reveals clusters of white and yellow flowers I wouldn’t have expected. Discussion about the grandchildren all entering adolescence with the first difficulties occasioned also by separations, divorces. I participated little in the conversation. S. was more animated. On my side I was thinking about a voice in the night. About my insomnia, about the relations consciousness might maintain with the body in such moments. I didn’t have time to read the extracts from Beckett’s Company, on which the exercise is based. We brought back two crates of apricots. We were to cut them in quarters that same evening to let them sweeten all night but in the end I almost immediately returned to code and S. rested in front of a series. While driving I thought it would be good if this voice in the night were that of chronic dissatisfaction. I thought this while listening to S. tell me one of her regrets which sounded at that instant like a reproach, or which I rather took as a reproach addressed to me indirectly. I took stock of all the indirect reproaches I had had to endure during an entire lifetime that I had ended up making my own. And all this finished by merging with this voice in the night : it sat on my stomach and I felt its impressive weight, I was oppressed, and I told myself it would be good if it would get up and I would no longer hear it. Then we arrived and I carried the two crates of apricots to the house wondering what I might lighten further on this site so it could breathe a little better.