Dans le fatras des langues, dans Babel,

ce réel,

se tenir à l’écoute sans but est difficile. Il faut tenir selon l’ouïe et le vent, du corps et des décors.

Comprendre intuitivement la torsion des racines, rejeter l’inutile, choisir sans choisir, saisir le mouvement des branches, la danse de l’arbre, l’immobilité des oiseaux figés en plein ciel, écriture muette, illisible sur une page invisible.

Quel mystère que celui de se tenir ici dans l’écoute sans autre but que d’être ici.

C’est au présent que la clarté se fait, comme elle se défait.

Mais ce ne sont encore là que pensées très éloignées de l’idée, un rêve, un rêve de réalité, un rêve de présent.

Quel son pourrait soudain nous éveiller ? Quel bruit ? Un mot familier de l’enfance dont on se souvient, l’écho d’une familiarité qui se répète au cours des âges :

Nylon, Arc, Caoutchouc, Élastique.

C’est un passage pourtant, une voie sans issue, mais sans issue est nécessaire. Aucune issue, aucune prison. Traverser tous les murs, brèches dans l’espace et le temps.

Persévérer.