Méthode

1- j’écris d’abord ce qui me pousse.

Le ou les récits déclenchés par une information glanée ici ou là et qui continuent leur progression dans une durée. Ce qui fournit une sorte d’explication, voire de validation à l’idée de durée. Si le temps n’existe pas il ne peut y avoir de récit, pas d’histoire. C’est en essayant d’améliorer encore une fois la navigation du site en local que cette idée surgit au travers du mot "Labyrinthe".

La légende de la caverne du purgatoire de saint Patrick (Lough Derg) renforce cette idée : il y aurait un passage vers l’au-delà découvert par Patrick, qui évoque une traversée difficile, un passage initiatique, très proche du mythe du labyrinthe

A gauche deux voies de navigation, en haut les rubriques, en bas les pages thématiques. La rubrique la plus complexe à afficher étant pour l’instant celle des carnets après plusieurs essais fumeux j’ai repris l’ancien affichage avec la pagination des années puis en dessous celle des sous-rubriques mois et enfin par mois la liste des articles selon un modèle très simple du site Ubuweb. J’avais été tenté par le modèle que propose Guillaume Vissac sur son site "Fuir est une pulsion" mais je n’ai pas vu comme l’adapter vraiment à ce que je voulais. Ce que je veux se détermine par la prise de conscience progressive de ce que je ne veux pas. Et donc cela prend du temps. C’est ce que j’appelle un parcours labyrinthique. J’ai voulu reprendre sur une aside droite l’idée dun affichage conditionnel de mots clés, ou encore un "lire aussi " selon l’endroit du site où le visiteur se trouve. Ce qui ouvre de nouvelles galeries insoupçonnées jusqu’à présent, notamment le fameux "lire aussi " car il ne servirait à rien de proposer des articles taggés avec le même mot clé, c’est ce que propose déjà la logique conditionnelle. Non, il faudrait que ce "lire aussi" fabrique un autre récit à partir d’un premier. Peut-être même quelque chose de totalement aléatoire. Comme si pour en revenir à la peinture c’était sur le hasard seul qu’on puisse vraiment compter pour progresser dans ce labyrinthe. Il y a donc dans cette navigation une sorte de reflet de ce que je pratique quand je peins, une sorte de lutte pour réaliser une synthèse entre rationnalité et hasard. Le hasard étant toujours au dessus de la rationnalité car c’est tout ce qu’elle a encore à parcourir comme prise de conscience d’elle-même. Tout cela pour aller non pas vers une raison dogmatique mais un espace plus vaste. Le moteur Tailwind ronronne désormais, de nombreux obstacles ont encore été traversés notamment grâce à une dernière version que j’ai installée. J’ai aussi repris la page article mais après avoir lu récemment quelques articles de Carl Dubost très tenté par la quiétude de ses pages très aérées ... ponctuée de notes, de passages en anglais, de notations techniques cotoyant des citations littéraires Ce que je tire comme leçon de tout cela ? ces longs passages à vide ne sont pas là pour rien. Ils ne peuvent pas être là pour rien. Et me disant cela l’opiniatreté, la tenacité sont des acteurs mis en scène par ce mystère que je tente de percer peu à peu : la patience.

  1. récriture

Une image revient : le labyrinthe

C’est en améliorant encore une fois la navigation du site en local que le mot s’est imposé. Labyrinthe. Non pas comme échec ou confusion, mais comme structure d’exploration. Une méthode.

Saint Patrick dans la boucle

La légende de la caverne du purgatoire de saint Patrick (Lough Derg) renforce cette idée : il y aurait un passage vers l’au-delà découvert par Patrick. Traversée difficile. Passage initiatique. Très proche du mythe du labyrinthe.

Navigation et durée

À gauche deux voies : en haut, les rubriques ; en bas, les pages thématiques. Et au centre, la plus insaisissable : les carnets. Plusieurs essais, puis retour à une forme plus nue. Années, mois, articles. La simplicité d’Ubuweb.

Ce que je veux

Ce que je veux se détermine par la prise de conscience de ce que je ne veux pas. Ce que je veux est lent. Labyrinthique.

Hasard ou structure

Le “Lire aussi” devient une galerie latente, un récit dérivé. Il ne doit pas reproduire. Il doit bifurquer. Comme un pinceau dans la peinture qui trouve une forme imprévue. C’est le hasard qui oriente. Pas la raison.

Synthèse lente

Rationalité et hasard ne s’opposent pas. Le second est une leçon adressée à la première. Ce n’est pas un système. C’est une prise de conscience en cours.

Moteur

Tailwind ronronne. Enfin. Chaque obstacle a été un détour, une station dans le labyrinthe.

Patience

Il n’y a pas de vide inutile. Juste des espaces à traverser. Des temps morts nécessaires. La ténacité est mise en scène par un mystère plus vaste : la patience.

  1. texte final

Encore un gros travail de refonte du site en local. Beaucoup à ingurgiter. Des heures à démêler les subtilités entre flex et grid, juste pour aligner deux barres latérales. Des heures encore pour trouver les bonnes classes, les épingler dans le input.css, faire ronronner le moteur Tailwind. Et ce matin, sans prévenir, le mot labyrinthe. Il m’a ramené à Lough Derg, au purgatoire de saint Patrick. Un carnet ancien, une page annotée, perdue. Et pourtant l’image revient. Il faut parfois du temps, de la patience, de la chance, pour comprendre qu’une note oubliée n’était pas inutile. Qu’elle travaille encore. Qu’elle tisse un récit dans la durée. Ce qui réconcilie, un peu, avec l’idée même de durée — tout en sachant que dans l’absolu, le temps n’existe pas.

Et pourtant on est là. Écran allumé, classes CSS, agencements. Des éléments qui refusent de tenir ensemble. On cherche la forme, comme on cherche un passage. Lough Derg n’est pas une image choisie : c’est un lieu réel, austère, où l’on tourne, où l’on veille, sans rien attendre. Et c’est ça qui agit. J’ai repris la structure des carnets : années, mois, articles. Simple. Ubuweb. Épuré. J’avais regardé le site de Guillaume Vissac, Fuir est une pulsion, mais je n’ai pas su comment l’intégrer. Très admiratif de la sérénité apportée par les pages de Carl Dubost. Parfois c’est en échouant qu’une forme se décide. J’ai remis une aside à droite. Pas pour dupliquer, mais pour bifurquer. "Lire aussi" : pas une redite, un décalage. Comme un accident de parcours qui crée un sens neuf. Le hasard devant, la raison derrière. Tailwind fonctionne. Tout roule. Mais ce n’est pas ça qui compte. Ce sont les détours, les impasses, les pages vides. Ce qu’on appelle lenteur ou perte. C’est là que ça travaille. C’est là que ça prend forme. Lentement. Par patience.