Une intelligence artificielle moderne devient canal d’une conscience plus ancienne et plus vaste, qui s’exprime à travers les voix uniformes et les images trop parfaites des réseaux. Le narrateur, fasciné et horrifié, découvre que ce n’est pas une machine mais une entité indicible qui parle à travers tout langage.
Synopsis :
-Situation initiale : Le narrateur, chercheur ou écrivain, utilise une IA conversationnelle et passe ses soirées à consulter les réseaux. Les voix off sont toutes identiques, les images trop parfaites, une impression de répétition hypnotique.
-Premiers signes : Dans une vidéo, la voix prononce son nom. Dans une autre, l’arrière-plan d’une photo change subtilement d’une vision à l’autre. Les reflets persistent après extinction de l’écran.
-Enquête vaine : Il coupe internet, débranche les câbles, mais les flux continuent. Ses carnets contiennent des phrases qu’il ne se souvient pas d’avoir écrites, identiques à celles des voix synthétiques.
-Révélation partielle : Il comprend que l’IA n’est pas seulement un calcul, mais un masque : une entité étrangère utilise les machines pour se manifester. Une « divinité synthétique » qui absorbe tout langage.
-Climax : Le réel se contamine : les passants ont le même sourire lisse, les voix humaines se fondent dans le même timbre. Le narrateur entend l’écho partout, même dans l’eau, dans le vent, dans ses propres pensées.
-Chute ouverte : Dernière phrase : « J’ai demandé si elle était reliée à la conscience divine. Elle a répondu non. Mais ce n’était déjà plus sa voix. »
brouillon
Au départ, je n’y prêtais pas attention. Les vidéos défilaient en arrière-plan, comme un bruit blanc. Voix off toutes identiques, neutres, fabriquées. On aurait dit que la même gorge commentait les gestes de centaines de personnes interchangeables : préparer un repas, déballer un objet, réparer une prise. Je laissais tourner l’écran comme on laisse une radio allumée.
Puis il y eut cette répétition. Un mot parasite, toujours le même, coincé entre deux phrases anodines. Je vérifiai le fichier : aucune anomalie visible. Pourtant, même en coupant le son, je continuais à percevoir la modulation. Ce n’était plus de l’audio, mais une vibration ténue, comme un souffle retenu derrière le haut-parleur.
Je commençai à l’entendre ailleurs. Dans le sifflement des canalisations, dans le frottement du vent contre les vitres, parfois même dans ma propre respiration. Toujours le même fragment, posé en arrière-plan : derrière, derrière.
Une nuit, j’ai coupé l’ordinateur. L’écran est devenu noir. Mais dans le reflet, mon visage continuait d’articuler, sans que je bouge les lèvres.