Et tout continue. Je ne sais même pas si l’on peut ajouter "comme avant". Je ne suis pas certain que cette continuité se soucie d’un quelconque avant. Pas plus que d’un "après". Je devrais plutôt écrire : "ça continue c’est tout, c’est un fait." Ce matin je suis parti bille en tête avec une idée de nouvelle. Est-ce que je sais ce qu’est véritablement une nouvelle maintenant en juillet 2025. Je préfère m’avouer que non je ne le sais pas. Et que ne le sachant pas j’imagine une sorte de possible, une invention. Inventer une forme qui puisse ressembler à une nouvelle mais qui ne serait pas une forme habituelle, fatigante, fatiguante tant elle est attendue et que lorsqu’on la voir arriver on s’endorme déjà parce qu’on la tellement attendue, qu’on est déjà repu pas sa seule imagination. Non tout continue certes mais pas comme avant et sans penser au lendemain. tout continue aujourd’hui même et pas besoin de se dire jusqu’à quand. Il n’y a que Laéticia Bonaparte qui s’en soucie encore de nos jours, à rebours. Donc je pensais à Balzac, à Zola, et à ces heures passées à les lire pour dans un premier temps obtenir de bonnes notes à mes devoirs de français. A cette époque j’avais trouvé cela initiatique je suppose. Ces grands auteurs allaient m’apprendre le monde sans nulle doute puisqu’ils étaient au programme. Jusqu’à ce que je referme la dernière page du dernier ouvrage de chacun et que je me dises non je n’en sais guère plus sur ce monde, tout ça est trop bien ficelé pour que ce soit vrai. C’est à partir de ce constat que je commençai à ne plus être aussi docile, à ruer dans les brancards. Je m’étais farci pas moins de dix millions de mots dans la comédie humaine et environ cinq millions dans les Rougon Macquard et qu’en avais-je vraiment retenu sinon un sérieux doute sur la véracité des récits, des romans, des intentions de ceux qui les écrivent et de ceux qui les utilisent ensuite pour nous former ce qu’est la "réalité du monde"
Et tout continue
